O r , comme cette différence entre Pattion du foleil au zenilth, 8c
Ton action à Phorizon, dépend non - feulement de fa hauteur ; mais
encore du rapport qu’il y a entre ie diametre de la boule & celui du
tube, du degré de tranfparence du verre & du poli de fa furface, on
voit qu’elle incertitude toutes ces caufès doivent jeter fur les obfer-
vations faites au foleil, & avec combien de raifon les favants que j’ai
déjà cités ont regardé les obfervations faites à l’ombre comme plus
fûres que celles que l’on fait âu foleil. Il eft même d’autant plus extraordinaire
que M. d e Luc foutienne encore la convenance d’oblèryer au
foleil qu’il a lui-même obfervé, que lorfqu’on tient le thermomètre
à l’omhre d’un corps mince & peu étendu , le degré qu’il indique
ne différé point de celüi qu’il indique lorfqu’il eft expofé aux rayons
mêmes du foleil. Ejfiais fur les modifications de l'atmofpbere, §. L 36.
Et cependant cette ombre le 'préferve dé toutes les anomalies auxquelles
l’expofe l’aétion direite du foleiL
C ’est donc en grande partie à Pépaiffeur du verre dans le haut de
la boulé, & à Ppmbre même projetée par le tube fur la boule, que-
j’attribuè la diminution de Paillon du" foleil fur de petits thermomètres.
au milieu de la journée ; & par cela même le peu de variation
que fubit ï é thermomètre -expofé’ au foleîl, en compâraifon de celles
qu’éprouve le thermomètre à-l’ombre. Je dis en grande partie & non
en totalité-; car il y a d'autres cauiès. qui concourent à cet effet.
I l eft par exemple très-remarquable que la différence entre le thermomètre
à l'ombre , & celui au foleil foit plus grande le matin que
le foir, furie Col du-Géant", de même qu’à Chamouni, comme on le
voit par le tableau des différences moyennes , '& ce phénomène eft
indépendant de l’ombre & de Pépaiffeur du tube. ’M. d e L u c -en
donne une explication que je1 né comprends. paS-y &!qu’ainfi je n’admets
ni ne rejette; Ces phénomènes doivent, comme! je le difois plus
haut, être fournis à de nouvelles recherches ; mais ils doivent trouver
leur explication dans des caufes générales, & non pôînt dans
S U R L E T H E R M O M E T R E , Chap. Vl. 251
des localités particulières , puifqu’il eft impoflible d’imaginer des localités
qui conviennent également au Col du Géant à la vallée de Chamouni
& à la cime de l’Etna.
§. 20)-4. Nous avions porté fur le Col du Géant le même thermomètre ExpérîeB-
noirci, dont j’ai parlé au §. 2005 du voyage au Mont-Blanc ; mais s i 0„ e.
nous oubliâmes de le mettre en expérience jufqu’à la veille de notre tre qoitciv'
départ, & ce jour-là le tems fut couvert tout le matin; le foleil ne
parut que l’après-midi, & ne brilla même pas de tout fon éclat. Cependant
mon fils l’obferva comparativement à deux autres thermomètres
de mercure non teints; je les nomme blancs, par oppofition-à
celui qui étoit noirci. Voici fes obfervations.
Heures.
IHanc
à l’ombre.
Blanc
au f$eil.
Noir
au foleil.
Différence
entre le blanc
& le noir, j
Différence
entre le blanc
& le noir.
Force
du vent,
. 2 4$' 4) ¡f 6, i M h s i»? ? 3' 2o' h ? ' <5,2 i°, 4 4, 2 2,9 i
4? 0' 2,2 >4,8 8,7 h 9 2,6 2
% 45* 2 . 5>7 2,0 r
On voit que la plus grande différence dans Pattion du foleil, c’eft-
à-dire, le moment où fon aftivité a été comparativement la plus forte
tombe pour le thermomètre noir, comme pour le blanc fur 20’, qui
eft aufii celui où l’air a été le plus calme.
. §. 2034. Sur les hautes Alpes, la furface de la neige gele pendant Tempérala
nuit, lorfque le tems eft clair, dans toutes les faifons de l’année. tur.e des
" ” neiges.
Cette .congélation n’eft que fuperficielle fur les glaciers élevés feulement
de 900 ou de rooo toifes au-deffus de la mer ; mais à la hauteur
de 1200 toifes & au-deffus, la neige fe durcit, à la profondeur de
plufieurs pouces : il fe forme; ainfi à fa furface une croûte affez folide
pour porter des hommes. Sous cette croûte gelée, la neige demeure
à aéro, ou au terme de la congélation; je l’ai fondée dans le voi-
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