Feldfpath
à grains
blancs &
fins.
Gerbes de
hornblende
approchant
du
fçhorl noir.
I l paroît donc que ces faces planes ont été produites par des
affaiffements fimultanées, qui ont tranché net un grand nombre dé
feuillets de gneifs pu d’autres roches analogues, comme, je l’ai obfervé
dans les blocs de poudingues de Sta. Croce, coupés en cubes par la
même caufe, §. 1370; & qu’enfuite des eaux faturées de ftéatite paffant
fur ces faces, y auront dépofé une efpèce de vernis.
N°. 3. LÉ glacier de Pedriolo, que nous fûmes obligés de traverfer
avant d’arriver aux pâturages de Ce nom , étoit chargé de pierres qui
venoient des hautes cimes du Mont-Rofe. Entre ces pierres on rcmarr
quoit des blocs d’une fubftance d’un beau blanc de neige & d’un
grain très-fin, que je pris d’abord pour un marbre ftatuair.e ou pour
une dolomie; mais qui s’étant trouvés infolubles dans les acides Sc
fùfibles au chalumeau en un verre tranfparent & bulleux, a paru un
feldfpath grenu, mais d’une elpece peu commune. Ce feldfpath pa-
roiifoit difpofé à fe divifer par couches ou par feuillets de quelques
lignes d’épaiiTeur, & il étoit coupé, comme les blocs du N°. 2, par
des plans à-peu-près perpendiculaires à ces couches. Ces plans étoient
liffes, mais non polis, & fans aucun enduit d’une fubftance différente.
La pierre auprès de ces plans donnoit quelques étincelles contre
l’acier, mais dans l’intérieur elle étoit tendre, & s’égrenoit même
avec facilité,
N°. 4. E n f in , à une petite heure de Macugnaga, au pied de la
partie feptentrionale du cirque du Mont-Rofe , - on trouve de jolies
gerbes de hornblende noire, couchées dans les intçrftices des couches
ou des feuillets de gneifs ou de granit veiné, dont eft compofé le
pied de cette montagne. Cette hornblende eft plus dure que celle
du Saint-Gothard, §. 1815; une pointe d’acier rompt fes filets déliés
plutôt qu’elle ne les raie. Comme il n’y a pas de caraélere difiinftif
bien prononcé pour d’auffi petites maffes de ces fubftancesj, on peut
admettre des efpeces intermédiaires; & s’il y en a, celle-ci en fera
uqe. Ces gerbes noires, de deux à trou pouces de diametre.« foui
un très-joli effet fur le gneifs prefque blanc, fur lequel elles font
deiiinees.
§. 2 1 4 L S u i v a n t l’obfervation de mon fils, la latitude de Ma- Latitude
eugnaga eft de 46°, 2, 30. Or, comme la plus haute cime du Mont-*=
Kofeeft fituee a g g 48 du Sud par Oueft de Macugnaga, & que
la diftance de ce Village a cette cime eft de 451 y loties, fi fuit de ft
que cette cime eft de 207« toifes, ou de 2', 10” au Sud de Macu '
gnaga; d’ou refulte, pour cette cime du Mont-Rofe une latitude
de 46°, o 10.
Q u a n t à la longitude, le mauvais tems nous empêcha de la déterminer.
D’ailleurs, les vallées renfermées entre de hautes montagnes
comme celle de Macugnaga, ne font point favorables à des obfer-
vations de ce genre , parce que fouvent ces montagnes cachent les
corps celeftes dont l’obfervation lèrt à déterminer les longitudes.
O n voit fur les cartes de géographie, à l’Eft du Mont-Rofe, une
grande montagne délîgnée par le nom de Monte - Moro. Il n’exifte
cependant aucune haute cime de ce nom ; mais une gorge ou un
palfage qui conduit en huit heures de route de Macugnaga à un
village du Vallais, nommé Fal-Sofa en italien, & Safs en allemand-
de ce village on va à Viége en fix heures.
On allure que ce palfage étoit autrefois très-fréquenté; que c’étoit
celui du commerce & des courriers entre la Suiffe & l’Italie; qu’on
y voit encore des reftes de chemin pavés avec beaucoup de foin ;
mais que des éboulemens l’ont rendu impraticable aux chevaux &
difficile pour les hommes : fi eft cependant encore fréquenté par les
piétons, même chargés de pefants fardeaux. Sa fituation ell environ
a 7 degrés du Nord par Eft de Macugnaga. La montagne qu’il
traverfe fait partie de l’enceinte du Mont-Rofe.
I l y a encore un palfage du Mont-Rofe, qui conduit en onze
eures de route à Zer-Matt, autre paroiife du Vallais, dont nous