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pierres refTçmblenC aux granits reines du Péage, en ce que Ieifife
feuillets font fréquemment ondes & repliés en forme de Z,
l«smêmes §• *804. A une lieue & demie du Péage, on trayerfe une plaine
«ouches ovale, de trois quarts de lieue de longueur. On trouve à l’entrée de
V«»i«ales. il! , . ,
cette plaine un village, nomme Ambn di fotto, 8c près de fa fortie
celui de Piotta. Derrière ce dernier village, je vis des rocs nuds Si
efearpés; je m’arrêtai pour aller les obferver je les trouvai compofés
d’une pierre analogue à çelle que je viens de décrire., c’eit-à-dire,
un fchifte micacé quartzeux &, calcaire; leurs, couches font. tprtueuT
fes, ondées, dirigées de l’Eft à l’Oueft, à-peu-près comme la vallée
qui d’ici à Ayrolo, courent, de l’Eft-Sud-Eft à l’Oueft-Nord-Oueft.
Ces couches font à-peu-près verticales, elles s’appuyent cependant unje
u contre le Sud..
A dix minutes de ce village St de ce rocher , la plaine ovale eft
terminée par un étranglement, à l’entrée duquel on traverfe des
couches de la. pierre que je viens de décrire : mais elles font là. ifo-.
fées, & paroilfent avoir été détachées de la, montagne,
«ouches §• r8ot- Peu après, on paffe à. la rive gauche du Téfin, & on.
lorizonta- voit enfuite des rpchers faillants au-deffus de la montagne à droite,
verticale». Ces rochers font de fchifte micacé quartzeux , fans mélange de calcaire*
leurs couches font un peu relevées contre le Sud, & cependant prêt,
qu’horizontales. .Mais bientôt, après elles fe releyent, s’approchent .delà
fituation verticale, & à 20 minutes du pont l’on paffe par un.
défile étroit, . ferré. entre de? ro.chers .élevés de 60 à 80 pieds. Le,
Téfin traverfe ces rochers, & coupe prefqu’à angles droits les plan*
verticaux & parfaitement prononcés du fchifte micacé quartzeux.
dont ils font compofcs. Ces plans courent du. Sud-Sud-Oueft au Nord-..
Nord-Eft. Le P. PiNi les avoit remarques, & s’il ne les a pas nom-,,
més des couches, au moins a-t-il reconnu leur fituation & leur formel
l É V A N T I M £ , Chap. X J.
îl les nomme laftroni verticaii. Il dit de plus, qu’avant la rupture
de ce rocher, il exiftoit là un lac, & qu’il s’étoit f©rmé dans ce lac
des dépôts gypfeux & calcaires : en effet, on y trouve du gypfe.
Il n’y a plus qu’un quart-d’heure delà à Ayrolo.
§. 1 SoS. C e village eft affez bien fitué , dans un baffin couvert de
beaux pâturages entre des montagnes élevées, mais pourtant point
trop fauvages. J’y paffai quelques jours dans mon premier voyage,
en 177f- J’y avois fait la connoiffance d’un excellent guide, qui con-
noiffoit lui-méme très-bien les pierres, & qui exerçoit la profeffion
de chercheur de cryftal II fe nommoit Lombardo il cryftalliere.
En retournant à Ayrolo, en 1783, j>eus 1e chagrin d’apprendre fa
mort. Il avoit terminé fa carrière d’une maniéré affez extraordinaire.
Comme il ne • poffédoit point de prairies, il alloit avec fes enfants ,
ramaffer du foin dans ces prairies élevées qui n’ont point de maître,
& dont on abandonne la récolte aux pauvres gens, qui hafardent
leur vie pour aller la recueillir.
U n jour, après avoir arrangé les fardeaux que devoient porter fes
enfants, il leur dit de partir les premiers fans l’attenire, parce que
la nuit alloit venir, & qu’il vouloit qu’ils puffent paffer de jour les
mauvais pas qu’ils avoient à franchir. Ils arrivèrent à leur chaumière,
perfuadés qu’il ne tarderait pas à les fuivre; mais il ne vint
point. Ses enfants inquiets, craignant qu’il ne fut tombé dans un
précipice, fe mirent *n marche avant jour, pour aller le chercher,
j»ils le retrouvèrent dans la même prairie où ils l’avoient , laiffé, dans
" ’attitude d’un homme qui fommeille, étendu fur le dos, les mains
jointes fur la poitrine, il dormoit effectivement, mais de ce foirn*
meil dont on ne fe réveille jamais. Une vie laborieufe & fage, terminée
par une mort fi douce, & dans une attitude qui fembloit indiquer,
qu’en expirant de foibleffe, il avoit adreffé au Ciel fes derniers
regards & fes dsrniares penfées, avoit imprimé dans fon village
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