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■ pieds ; ainlî dix-huit chaînes & onze & demi cinquantièmes de chaîne
donnoient pour la longueur de la bafe 912,3 23 pieds.
M on fils niefura cette bafe, aidé par mon domefttque, & vérifia
enfuit* ion opération par une fécondé mefure, qui fe trouva ne différer
que de trois pouces de la première, & nous nous en tînmes à
celle-ci fans prendre de moyenne; parce que la neige étant plus
ferme de bonne heure dans la matinée, la première mefure avoit été
fufceptible de plus d’exaflitude.
Mefure des §• 2243. Pendant que mon fils mefuroit cette bafe, je prenois à
angles. fÊS deux extrémités les angles, tant de pofition que de hauteur ; &
dès que j ’.en avois trouvé un , je l’appellois pour qu’il le revit, &
qu’il comptât les degrés, fans lui dire ce que j’avois trouvé.
Ainsi , dorique nous étions d’accord , foit fur la coïncidence des
images, foit fur le compte des degrés, il étoit à-peu-près impoffible
qu’il y eût d’erreur.
Q uant à l’inftrument avec lequel nous prîmes ces angles, c’étoiî
un fextant du célébré S t a n c l i f f e , éleve de R a m s d e n , & Ion égal
pour la perfeétion des divilions. Ce fextant a quatre pouces de rayon;
fes divifions font tracées fur un limbe d'argent ; le nonius donne
immédiatement les angles de vingt en vingt fécondés ; un oeil exerce
en prend aifément la moitié, & les mefure ainfi de dix en dix fécondés.
Nous avions d’ailleurs ajufté & vérifié ce fextant avec le plus grand
foin. Ainfi dans le triangle qui avoit fon fommet à la cime du Mont-
Cervin, l’angle, au bas de la bafe, étoit de 93®, 2, 30"; l’angle au
haut de la même bafe 83’, 57'; d’où fuivoit l’angle au fommet 3°,
6', 30", & la diftance du bas de la bafe à la cime 17287 pieds.
Réfultat. L’angce d’élévation de la cime, vue du bas de la bafe dans le miroir
avec le fextant, étoit de 26®, 6', 43", dont la moitié ou l’angle vrai,
13*, 3', 125". De là luit la hauteur de la cime du Mont-Cervin au-
deffus du bas de la haie 3903,17 pieds, ou 630,88 toifes.
S A M E S U R A , Ckap. 4, r
Or , à ce même point de la bafe, le baromètre ne fe foutenoit
qu’à 19, 3, o„ 30; & cette hauteur comparée avec l’obiervation de
M- Senebier à Gfeneve, & calculée fuivaatle formule deM. TsEwEi.Ey
donne 1638,87 toifes au-deffus de la mer, & ainfi la hauteur totale
de la cime du Mont-Cervin au-deffus du même niveau 2309,73 . ce
qui eft la plus grande élévation qui ait été mefurée dans; fes Alpes
après fe Mont-Blanc & fe Mont-Rofe; car d’après la mefure de M,
Traliæs , le Eiufteraarv la plus haute cime qu’il ait mefurée, n’a
que 2206 toifes.’lie calcul fait d’après l’angle de hauteur pris d’après
l’autre extrémité de la bafe, s'accorde fi près avec celui que je viens
de détailler, qu’il me paroît inutile de 1e rapporter.
§. 2243. Du bas de notre bafe, je voyois diftimftement la ftruâure Struélnr
du Mont-Cervin ;-je l’obfervai avec beaucoup de foin. Son obélifque d^Monu
triangulaire paroît eompofé de trois maffes ' bien diftinftes, ou deCervin'
trois couches parallèles entr’elles, montant au Nord-Eft, ou contre
le bas du glacier qui defcend en Vallais, fous un angle d’environ 47
degrés. La plus haute qui forme la cime, paroît d’un jaune ifabelle;
je: la crois principalement de ferpentine mélangée de'fchifte micacé!
en partie calcaire & en partie quartzeux. Je fonde cette opinion fur
la nature d’autres fommités voifines que j’ai vues de près, & qui pré-,
fenteu.t aufii exaftemcut la même couleur.
L a feçonderco:uche, celle qui eft fous la plus haute, paroît grife;
je la croîs mélangée de gneifs & de roches micacées quartzeufes. Je
m’en fuis alluré par les débris que charte le glacier, que j’allai obfer-
ver dans mon premier voyage, 2220, & qui viennent indubitablement
de cette couche-
La troiûeme couche dont la couleur reffemble parfaitement à celle
de la première, eft encore de ferpentine, alternant vraifemblablement
avec ries fclfiftes micacés, ia plupart calcaires. Le refte, ou le bas de
la pyramide, paroît encore de ferpentine, mais d’une ftruflure
confufc.