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 eft  toute  remplie  de  coquillages.  Mes  fils  allèrent m’en  chercher  des  
 échantillons  (  i )  qui  fe trouvèrent  très - bien  caraâérifés ,  &  qui  pré-  
 fentent même  des fragments  de  corps marins  à  la  furface_de leurs couches, 
   Il  paroît  donc  que  fi  l’ancien  Océan n’a  produit des  pierres  calcaires  
 que  fous  une  forme  plus  on  moins  régulièrement  cryftallifée,  
 le  nouveau  en  a  produit  quelquefois  fous  la  même  forme  ,  quoique  
 les  calcaires  compactes  foient  bien  fa production  ta  plus  ordinaire. 
 J e   recherchai  avec  le même  foin,  fi  dans  ces montagnes de pierres  
 calcaires  grenues,  je  pourrois  trouver  quelques-uns  de  ces petrofilex •,  
 Hornfiein  de Wekher ,  fi  communs  dans  les  calcaires  compactes,  &  
 que j’ai  diftingués  fous  le  nom  de  néopetres,  §.  1194; mais  je  ne pus  
 non  plus  en  découvrir aucun ;  j’y  vis feulement  des  veines de quarts,  
 comme j’en  avois  vu au Cramont,  §•  91s. 
 L es  ardoifes qui  font  furie  St.  Bernard,  alternent  fouvent  avec  les  
 calcaires  primitives,  &  qui  par  eonféquent  font  ¡primitives  comme 
 ( 1 )   Le  même jour,  7  janvier  1796  ,  
 ou  mes  fils  montèrent  le  Mont-Saleve  &  
 m'en  rapportèrent  ces  échantillons  ;  ils  
 eurent  le  plaifir  d'être  témoins  d’un  fin-  
 gulier  phénomène  qui  a  été  obfervc  par  
 BottGDER  fur  les  Cordillères.  11  régnoit  
 dans  la  plaine  un  épais  brouillard  ,  mais  
 ^qui  fe  terminoit  à  la  hauteur  de  la  gorge  
 de JVlonetier ,  &  de  là  jufqu’à  la  cime  de  
 }a  montagne,  brilloit  le  plus  beau  foleil-  
 Au moment  où  ils fortoient  du  brouillard,  
 le  foleil  qui  éclairoit  leurs  corps projetoit  
 leurs  ombres  fur  ce  brouillard,  &  ces ombres  
 ,  celles  de  leurs têtes  fur  tout, paroif-  
 foient  entourées  de  glaires  ou de  cercles  
 colorés  concentriques  exactement  conformes  
 à la de fer ip don qu'en donne £ ou G VER* 
 Préfacé  du  traite' de la figure de  la terre,  
 pag.  4}  fuiv. 
 '  Ce  favant  académicien  croyoit ces  nuages  
 glacés  :  ce phénomène,  dit-il,  ne fe  
 trace  que  fur  les  nuages  dent  les  parti-  
 cides font  glacées  ,  £?  non  pas fur  les  
 gouttes  de pluie  comme  C arc-en-ciel  Mes  
 fils  le  penfent  aufli,.  car  ce  même jour là  
 il  geloit  fur  la  montagne,  &  nous  avions  
 tant  dé fois  obfetvé  la  projeétion  de  nos  
 ombres ,  fort  fur  des  nuages ,  foit  fur des  
 j  Vapeurs  volcaniques  ,  fans  appercevoir ces  
 auréoles ,  quoiqu’en  les  cherchant,  qu’il  
 faut bien qu’il  y ait une  condition  extraora  
 dînaire,  telle  que  celle  de  leur -congélation  
 qui lait  néceffaire  à  leur production. 
 D E   LA   T U I L E   A   CI 1A T I L L O N ,   Chap.  I I I .   4oy  
 elles,  ne renferment  non  plus  aucun  de  ces rognons  filiceux dont j’ai  
 parlé  §§.  1 0 5 ,   49f  &  1394 5  &  ftue M.  W e r n e r   a réunis  à  la pierre  
 de  touche fous les noms de  Lydifcherjlein &  de  Kiefel-Schiefer.  (  1  ) 
 §.  2236.  D e  la Salle  nous vînmes  dîner à la  Cité,  capitale du duché  u   
 d’Aofte.  M.  le  chevalier  de Ville-Fallet,  commandant  de  ce  duché  d’Aoft.  
 vifa nos  palfeports,  Si  eut  la  bonté  d’y  joindre  des  recommandations  
 qui  nous  furent  très-utiles.  Nous  eûmes auffi  le' plaifir  d’y  voir M.  de  
 St.  R éal  ,  devenu  Intendant du  duché  d'Aoft,  après  l’avoir  été  de  la  
 Maurienne,  où  nous  avions eu  le bonheur  de  faire  fa  connoiffance  , 
 §.  1206.  Nous  concertâmes  avec  lui  un  voyage aux minés  de St. Marcel, 
  que nous  exécutâmes  à  notre  retour  du  Mont-Cervin,  chap.  XI. 
 Nous  remontâmes  enfuite  triftement  fur  nos  mulets,  n’ayant point  
 pu  trouver de  voiture  qui  nous  conduifit  à Châtillon.  Nous ne pûmes  
 aller  coucher  qu’a  Chambave,  où  nous  arrivâmes  à  dix  heures  du  
 foir ,  & le lendemain matin, nous  vînmes  à Châtillon, §. 962, prendre  
 la  vallée  que  l’on  fuit  pour  aller  au  Mont-Cervin. 
 ( 1 )   Mais  M.  Hdm.hoi.dt  en  a  trouvé  dans  des  ardoifes_ primitives  du  Faiehtal  
 Gebirge.  Chem.  An.  1795.  T.  IL  pag.  21}.