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en voit qui n’ont qu’une 77*. de ligne, & qui cependant font longs
de plùfieurs lignes.
Ces petits cryftaux fe croifent ordinairement fous les mêmes angles,
de maniéré à former des réfeaux dont les mailles font des parallélogrammes
; cette finguliere propriété m’a paru propre à déterminer le
nom de la pierre; je l’ai nommée fagénite, du mot grec & latin fa-
gena, qui fignifie un filet.
C htte pierre eft dure, elle raye aifément le verre; elle nefe laide
point entamer à une pointe d’acier, par-tout où fa furface eft lifte ;
mais les cannelures fubtiles de fa furface extérieure fe laiflént rompre en
travers, & là , elle paroit donner une rayure rofe.
Au chalumeau, elle préfente des phénomènes extrêmement finguliers ;
lorfqu’on expoi'e à la flamme des morceaux de demi ligne, même
d’un quart de ligne de diametre, ils ne fubifl’ent aucun changement
fenfible , meme des cryftaux en aiguilles très-fines , s’ils font-courts,
ne parodient pas non plus s’altérer; le verre femble les attirer, ils s’y
enfoncent peu à peu , s’y noyent enfin entièrement & y demeurent
inaltérables ; mais fi l’on peut en féparer une aiguille qui ait deux ou
trois lignes de longueur fur une épaifleur qui n’excede pas une 70e.
de ligne, alors cette aiguille commence par devenir opaque & d’une
couleur obfcure ; puis elle fe couvre à fa furface d’un vernis inégal,
fur lequel fe forment des protubérances. Enfin, fi l’on continue de la
tenir expofée pendant deux ou trois minutes à la flamme laplus vive,
l ’extrémité de l’aiguille la plus éloignée du lùpport de verre, celle par
conféquent qui a eflfuyé la plus grande chaleur , le couvre d’une efpece de
poufliere. Si on l’obferve alors au foyer d’une forte lentille qui groffiffe
2 ou joo fois le diametre, on verra que cette poufliere eft compofée
de grains, la plupart arrondis, portés par de courts pétioles, &méme
quelques-uns de ces pétioles font une matière vitreufe fans tranfpa-
rence, d’un gris verdâtre & d’un éclat un peu gras. Leur diametre eft
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de la j ou 4 centième partie d’une ligne. La pointe même du cryf-
ta l, fi ion épaiffeur ne furpaffe' pas une 77e. de ligne, fe change en
un verre parfaitement femblable à celui de ces globules;
C et effet de la flamme fur ces cryftaux n’eft point accidentel ; j’ai
répété la même épreuve fur plufieurs d’entr’eux pris fur différentes matrices,
& j’ai obtenu conftamment le même réfultat. Quant à facaufe,
je crois que l’action du feu produit fur ces cryftaux des exfoliations,
ou fi j’ofois dire des exfibrations, ou des réparations de fibres, qui.
étant extrêmement déliées,fe fondent à leur extrémité & produifent
ainfi ces globules. En effet, j’ai vu quelquefois le long de ces eryf-
taux altérés par le feu , des filets détachés comme d’un écheveau , &
dont la fubftance étoit convertie en un verre femblable à celui de ces
globules & de leurs pétioles. Enfin ce qui.confirme la vérité de cette
explication, c’eft que quand on expofe à la flamme la plus vive au
bout d’un filet de fappare un petit fragment de fagénite féparé du
milieu d’un gros cryftal conipade, & qui n’eft point difpofé à s’exfolier,
il fe couvre d’un vernis brillant, mais fans donner des tubercules.
C e s cryftaux fe trouvent fur du gn e is , fur du feldfpath, fur du
mica cryftallifé, fur du cryftal de roche, & même renfermés dans l’intérieur
de ce cryftal tranfparent, où leur réfeau forme à l’oeil l’effet le
plus agréable.
§• T89f- M. d e Fleuriau a trouvé fur le mont Breven, à Cha-
mouui, un morceau de r i lignes de long fur 10 de large & j ou 4
d ’épaiffeur, d’une fubftance qui extérieurement reffetuble tout-à-fait à
une mine de fer grife compade, divifée irrégulièrement par des fentes
droites que tapiffe une eipece de rouille jaunâtre ; fa caffure eft brillante,
métallique, lamelleufe, à lames ordinairement droites, quelquefois
un peu concaves. On y diftingue, à l’aide d’une forte loupe,
quelques parties rougeâtres ; mais quand on la divife . fes petits éclats,
vus pur tranfparencc au microfcope, paroiffent demi-traniparçnts, &
& d’un bel orangé tirant fur le rouge.
Sagénit*
informe.