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Te vis non-feulement que les plans de ces feuillets avoient des d i r e c t e
parallèles cntr’ellcs dans la même rangée, ou dans la même augive.
s’il eft permis de fe fervir de cette image, mais qu’ils avoient des
direftions obliques, ou même à angles droits les unes des autres,
dans les différentes rangées, on dans les différentes augives qui viennent
étayer, ou une même montagne, ou des montagnes différentes.
C’eft ce que j’obfervai diftinctement, & à la montagne de la tibia ,
& à celle de Pefciora, qui eft plus à l’Oueft, & à une troiheme a
l’Oueft-Sud-Queft de celle de Pefciora, & dont mon guide ne favoit
pas le nom. Au refte toutes ces montagnes me parurent être des granits,
ou veinés, ou en maOTe, ou au moins des montagnes primitives.
Lombardo m’affura que toutes ces fommités étaient inacceffibles,
& que le point le plus élevé fur lequel il pût me conduire, etoit
une cime nommée Ficüt ou Fieüdo ; elle eft fituee auprès de la
. Fibia entra cette cime & l’hofpice des Capucins. Il m y conduifit en
effet, comme on le yerra dans le chapitre XIV.
Salcair* §. 18n . L a montagne de Pefciumo, d’où je fis ces obfervations.
»icacée, compofée d’une roche micacée quartzeufe. Cependant en la montant
& en la redefeendant, j’obfcrrai un rocher calcaire applique
contre fa bafe.
C e t t e pierre-calcaire eft, ici blanche, là bleuâtre, ailleurs mélangée
de ces deux couleurs.. Elle eft grenue, à grains médiocrement
gros,, Elle contient.un mélange de mica, qui même dans quelques
endroits, furpaffe la quantité de la matière calcaire, & cela a un tel
point que ce n’eft qu’en l’obfervant avec foin que l’on peut en démêler
les grains, entre les feuillets du mica. Dans d’autres couches, a
pierre calcaire eft prefque pure, &i refTemble à un beau marbre cipo-
lin. Ces dernières couches font droites & régulières, mais celles ou
le mica domine, font minces & tortueufes.
O s
n E P E S C 1 U M O, Cltap. XI I . ï ?
O n fait de très-bonne chaux avec celle qui eft la plus pure, &
l ’on m’affura que quand il fe rencontroit dans les fours à chaux des
parties chargées de beaucoup de mica, elles fe fondoient comme de
la cire, & fe raffembloient au fond des fours.
§. 18x2. Jë rencontrai auffi des bancs d’une pierre qu’on auroit
prife au premier coup-d’oeil pour un grès fin. Cette pierre, d’un gris
to u x , compofée de grains peu cohérents, eft une dolomie (1) mêlée
fd’un peu .de mica & de quartz. On la reconnoît à la lenteur & à la
durée de fa difiolution, de même qu’à l’argille intimément combinée
avec la terre calcaire qui entre dans fa compofition. Ses couches
font minces & à-peu-près -verticales.
§. 18 ( j . A u-dessus de ces couches calcaires, on voit l’entrée d’un
.palfage étroit & difficile qui conduit dans la vallée de Lavizzara.
LÀ, eft un rocher efearpé qui domine, & la vallée d’Ayrolo, &
l ’entrée de ce palfage. L’on montre fur ce rocher les ruines d’une
•forterelfe que l’on dit avoir été conftruite par les anciens Lombards.
( 1 ) Voyez l'analyfe de la dolomie, par mon f i l s , dans le Journal de Phyjique,
Tome K L , pose 167.
Tome IF»
Dolomie
grenée.
Partage
défendu
par un fortf