
 
        
         
		Steatite  
 fpéc ul aire. 
 Trapp  gre-  
 natique. 
 Rayonnante  
 aeiforme 
 42 g  M O N T - C E R V I N . 
 H.  L e  dernier  rocher,  avant  les  neiges  qui terminent  la  partie découverte  
 de  l’arrête,  eft  une  ftéatite  que  je  nomme fpéculuire ;  parce  
 qü’en  divers  endroits  fa  furface  fupérieure  eft  unie  comme  un miroir,  
 Sc  auffi polie que  ce  genre  de  pierre  le  comporte. _Sa  couleur  eft d’un  
 verd  de  bouteille  très - foncé,  fa  caffure  inégale,  irrégulièrement  
 fchifteufe;  ici,  fquameufe;  là,  écailleufe  à  groflès  écailles,  translu.  
 eide  fur  fes  bords,  tendre,  fe  rayant  facilement  en gris mat;  même  
 obfervation  qu’au  numéro  F. 
 I.  On  trouve,  outre  cela,  des  fragments  épars  d’une  pierre  qui  
 renferme  beaucoup  de  petits  grenats  prefqu’informes,  rouges,  pref-  
 qu’opaques.  Cette  pierre,  d’une  couleur verte  rembrunie,  me  paroit  
 une  efpece  de  trapp,  compofé  d’un  mélange  de  particules  de  ftéatite,  
 de  hornblende  fibreufe,  &  de  mica. 
 K.  O n  y  trouve  enfin  des ferpentines  dont  la  furface  eft  couverte,  
 par  places,  de  fibres  parallèles  d’une  fubftance,  que  l’on  prendroit  
 d’abord  pour de  l’asbefte  commune; mais  qui  fe  rapproche  davantage  
 des  bazaltes  acerofus  de  “Wallerius,  dont  j’ai  donné  la  defeription  
 &  l’analyfe  au  §.  1017  de  cet ouvrage.  Ces  fibres  font  beaucoup plus  
 fines  &  plus  brillantes  que  celles  de  l’asbefte ;  leur  éclat  eft  plus  
 ioyeux;  elles  font  auffi  plus  fragiles,  plus  dures  &  plus  piquantes.  
 Sa  couleur,  au  Mont-Cervin,  eft  ici  verd  olive,  là  verd  doré.  Elle  
 différé  auffi  de  la  rayonnante  asbeftiforme,  qui  n’a  ni  fon  éclat,  ni  
 fa  fineffe,  ni  fa  fragilité. 
 Av  chalumeau,  elle  eft  un  peu  plus  fufible que l’asbefte  commune;  
 elle  donne  un  globule  du  diametre  de  o,  2,  mais  également  d’un  
 gris  verdâtre mat  &  opaque.  J’ai  placé  cette  pierre dans  le  genre  des  
 sayonnantes, Jlrahlftein, & je  l’ai nommée rayonnante aeiforme.  (2) 
 ( 2 ) Je. vois à préfent que quelques minéralogiftes,  &  en particulier M. Emmekling  ,  
 «nt rapporté  ce foflile au glajartigerfiraklfitin. Mais fi l’on donne, comme je le crois, ce  
 nom au  fchorl verd  du Dauphiné,  que j’ai nommé Delphinite,  il faut néccflairemcnt  les  
 sapportei  à une  autre  efpece* 
 DESCR I PT ION  D E   S O N   COL,   Chap.  VI I .   42„ 
 C e t t e   fubftance  fe  trouve  là  à  la  furface  d’une  efpece  de  feroen-  
 tine  chifteufe  à  fchiftes  courbes,  qui  fe  rapproche  du  talc  durci  de  
 M.  'W er n e r . 
 §•  « f 9.  La  même  arrête  fe  prolonge  fous  la  neige,  à  quelques Rochejau.  
 centaines  de  pas  du  coté  du  Nord ;  mais  plus  loin  s’élève  une  tête deffus d“  
 de  rocher  de  f  à  600  pieds  de  hauteur,  &  que  je  defirois  beaucoup CoL  
 d’obferver pour continuer mes  recherches fur la  fucceffion des  couches. 
 De  loin ce  rocher  parolt  inacceffible ;  mais  en  faifant des détours,  
 en  montant  ici  par  des  débris,  là  par  des  faillies  de  couches  rompues  
 qui  débordent  les  efearpements,  on  s’élève  peu-à-peu,  quoi-  
 qu avec  beaucoup  de  fatigue  &  avec  quelque  danger. 
 O n   monte d’abord  par des  ferpentines,  puis  par  des  roches  feuilletées, 
   dont  la  plus  grande  partie  eft  d’un  fchifte  micacé  verdâtre,  
 qui s’approche plus  ou moins delà  nature  de  la  hornblende,  comme  
 celui  de  la  lettre  D   du  §.  précédent,  &  plus  ou  moins  mêlé  de  
 feldfpath.  Ces  fchiftes  alternent  avec  des  fchiftes  micacés  calcaires,  
 jaunâtres,  à  feuillets  minces,, tendres  &  fragiles. 
 §.  2260.  Au  bout d une  heure  de  cette  pénible  montée,  j’atteignis  Gneifs 
 un  banc  de  gneifs  à  grains  fins  &  à  feuillets  parfaitement  plans  ,  dur S 
 dont  j’ai  promis  plus  haut  la  defeription.  Sa  couleur  eft  d’un  gris  
 blanc,  tirant  un  peu  fur  le  verd.  Il  eft  fur-tout  remarquable  par  la  
 fineffe de  fon  grain  &  par  la  forme  plane de  fes  couches,  qui  n’ont  
 que  fix  à  neuf  lignes,  ou  un  pouce  au  plus  d’épaiffeur,  &  dsnt  les  
 ftees  oppofées  font  parfaitement  droites  &  parallèles.  Au  premier  
 coup-d’oeil,  011  le  prendroit  pour  un  pétrofilex  primitif,  dont  il  a  
 la  dureté  &  l’apparence,  translucide  fur  fes  bords;  mais  en  l’obfer-  
 Vant  de  près ,  pn  voit  qu’il  eft  par - tout  femé  de  petites  lames  de  
 mica,  & que Ton  tilfu  eft  diftinsftement  fchifteux.  Quant  à  fes  autres  
 parties  c’eft  certainement  le  quartz  blanc  grenu  très - fin  qui  y  domine, 
   mais  avec  peu  de  feldfpath  grenu;  & même  celui-ci,  l’oeil