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 L es  valeurs  d’x  &  d'y  que  nous  avons trouvées,  peuvent,  comme  
 dans  l’article précédent,  nous  fervir  à  réduire  aux  mêmes  degrés  de  
 chaleur  &  de  féchereffe  les  expériences  faites  fur  la  montagne  &  dans  
 la  plaine.  En  faifant  cette  opération,  on  trouve  que  dans  les  trois  
 expériences  la  fomme  des  degrés  de  refroidiffement  qui  auroient  été  
 produits  dans  la  plaine,  fi  l’hygrometre  &  le  thermomètre  y  euffent  
 été  aux mêmes  degrés  que  fur  la  montagne,  leroit montée  à  14,6341  
 tandis  que  cette  fomme  a  été  fur  le Col  du  Géant  de  16,95.  Or, dans  
 l’évaporation  tranquille  ,  l’air  de la  montagne  produifoit un  effet double  
 de  celui  de  la  plaine.  Il  luit  de-là,  que  dans  l’évaporation  accélérée  
 ,  quoique  l’avantage  foit  toujours  du  côté de  l’air  de  la  montagne  
 ,  cependant  cet  avantage  y  eft  beaucoup  moins  grand  que  dans  
 l’évaporation  tranquille. 
 On  ne  s’étonnera  pas  de  ce  rêfultat,  fi  l’on  confidere que la denfité  
 de l’air  augmente  fon  aftion  fur  les  corps  qui  le  frappent,  &  qu’ainii  
 dans  l’évaporation  accélérée  par  le mQUvement,  l’intenfité du  choc de  
 l’air  le  plus  denfe  doit  compenfer  en  partie  la  propriété  que  poffede  
 l’air  le  plus  rare  de  favorifçr  à  d’autres  égards  l’évaporation  de  l’eau. 
 I l  fuit  de  toutes  ces confidérations  que  les  rapports  que nous avons  
 trouvés dans l’article précédent, C mtfure de l’évaporation de  l'eau) entre  
 l’influence de la chaleur, celle de la féchereffe &  celle de la rareté de l’air,  
 ne font juftes que pour un air tranquille ou à peu-près tranquille, & que 11  
 l’on répétoit ces mêmes expériences dans un air agité, on verroit l’influence  
 de la féchereffe de l’air s’accroître,  & celles de la chaleur & de la rareté  
 diminuer,  fuivant  quelque  fonélion  de  la  vîteffe  du  courant  d’air  auquel  
 feroit expofée  l’eau  qui s’évapore.  Il  feroit  intéreffant de connoitre  
 les  loix  que  fuivent  ces  rapports,  &  c’eft  ce  que  je me  propofe  de  
 rechercher  lorfque  je  reprendrai  jnes  travaux  fur  l’hygrométrie.  Je  
 tâcherai  de  réparer  alors  ce  qu’il  peut  y  avoir  de  défeétueux  dans ces  
 premières  expériences.  Je  fens  fort  bien,  par  exemple,  que  l’on pourrait  
 defirer  quelques  expériences  furnuméraires  auxquelles  on  pût 
 appliquer 
 É V A P O R A T I O N ,   Chap.  V I   I I .   î 7 } 
 appliquer  les  valeurs d’x  &   d> ,  &  vérifier  ainfi  la jufteffe  des  folutions-’  
 mais  c’eft ce que le tems ne m’a  pas  permis,  &   que je me propofe d’exécuter  
 dans  la  fuite.  On  entrevoit  cependant  dé ia,  combien  ces  confi-  
 dérations  nouvelles  tendent à perfeétionner  cette  branche  de nos con-  
 noiffances. 
 § .   2 0 6 6 .   O n   fait  que  MM.  M ou e ès   &   d e   L a m a n o n ,   quîaccom-  
 pagnoient  M.  d e   l a   P e y r o u s e   dans  fon  voyage  autour  du  monde  ,  
 firent  fur  la  cime  du  Pic  de  Ténériffe  diverfes  expériences  ,  dont  ou  
 trouve  le  réfultat  dans  le  Journal  de phyfique  de  1786,  t.  39 , p.  151. 
 Un  de  ces  réfultats  e f t . . .   qu'une  demi minute fuffit pour  l'évaporation  
 if une  ajjfez forte  dofe  d'éther. 
 Je me  fuis propofé  de répéter  fur  nos montagnes  cette curieufe  expérience  
 avec  toute  l'exactitude  dont  je  pourrais  la  rendre  fufceptible.  
 Et  pour  avoir  un  terme  de  comparaifon,  je  réfolus  de  faire  cette  
 épreuve  premièrement  au  bord  de  la  m e r ,  &   enfuite  fur  une  cime  
 é levée,  en  employant  dans  ces  différentes  ftations  la  même  dofe  du  
 même  éther  dans  le même  vafe  &   dans  les  mêmes  circonftanccs. 
 $.  2067.  L a   maniéré  la  plus  commode  &   la  plus  fûre  de  déterminer  
 la  quantité  de  l’éther,  me  parut  être  de  prendre pour mefure  un  
 petit  flacon,  que  je  remplirois  d’éther  &  que  je  reboucherois  enfuite  
 avec  fon  bouchon  de  verre  ,  de maniéré  qu’il  n’y  reftât  aucune  bulle  
 d’air.  Le  flacon  que  j’ai  employé  à  cet  ufage,  contient  67  gr.  |  d’eau  
 diftillée,  à la  température  de  10 degrés. 
 E n s u i t e   pour  faire  évaporer  l’é th e r ,  je  pris  un  verre  de montre de  
 so  lignes  de  diametre  &   de  4  lignes  de  profondeur  ;  ma  mefure  d’éther  
 le  rempliffoit  fans  courir  trop le  rifque  de  verfer.  Enfin  je  réfolus  
 de  faire  toujours  ces  expériences  à  l’air  lib r e ,  mais  dans  un  endroit  
 à  l ’abri  du  vent. 
 1 orne  IF .  M   m 
 Evaporation  
 de  
 l’éther. 
 Appareil