27i C O L D U G É A N T ;
L es valeurs d’x & d'y que nous avons trouvées, peuvent, comme
dans l’article précédent, nous fervir à réduire aux mêmes degrés de
chaleur & de féchereffe les expériences faites fur la montagne & dans
la plaine. En faifant cette opération, on trouve que dans les trois
expériences la fomme des degrés de refroidiffement qui auroient été
produits dans la plaine, fi l’hygrometre & le thermomètre y euffent
été aux mêmes degrés que fur la montagne, leroit montée à 14,6341
tandis que cette fomme a été fur le Col du Géant de 16,95. Or, dans
l’évaporation tranquille , l’air de la montagne produifoit un effet double
de celui de la plaine. Il luit de-là, que dans l’évaporation accélérée
, quoique l’avantage foit toujours du côté de l’air de la montagne
, cependant cet avantage y eft beaucoup moins grand que dans
l’évaporation tranquille.
On ne s’étonnera pas de ce rêfultat, fi l’on confidere que la denfité
de l’air augmente fon aftion fur les corps qui le frappent, & qu’ainii
dans l’évaporation accélérée par le mQUvement, l’intenfité du choc de
l’air le plus denfe doit compenfer en partie la propriété que poffede
l’air le plus rare de favorifçr à d’autres égards l’évaporation de l’eau.
I l fuit de toutes ces confidérations que les rapports que nous avons
trouvés dans l’article précédent, C mtfure de l’évaporation de l'eau) entre
l’influence de la chaleur, celle de la féchereffe & celle de la rareté de l’air,
ne font juftes que pour un air tranquille ou à peu-près tranquille, & que 11
l’on répétoit ces mêmes expériences dans un air agité, on verroit l’influence
de la féchereffe de l’air s’accroître, & celles de la chaleur & de la rareté
diminuer, fuivant quelque fonélion de la vîteffe du courant d’air auquel
feroit expofée l’eau qui s’évapore. Il feroit intéreffant de connoitre
les loix que fuivent ces rapports, & c’eft ce que je me propofe de
rechercher lorfque je reprendrai jnes travaux fur l’hygrométrie. Je
tâcherai de réparer alors ce qu’il peut y avoir de défeétueux dans ces
premières expériences. Je fens fort bien, par exemple, que l’on pourrait
defirer quelques expériences furnuméraires auxquelles on pût
appliquer
É V A P O R A T I O N , Chap. V I I I . î 7 }
appliquer les valeurs d’x & d> , & vérifier ainfi la jufteffe des folutions-’
mais c’eft ce que le tems ne m’a pas permis, & que je me propofe d’exécuter
dans la fuite. On entrevoit cependant dé ia, combien ces confi-
dérations nouvelles tendent à perfeétionner cette branche de nos con-
noiffances.
§ . 2 0 6 6 . O n fait que MM. M ou e ès & d e L a m a n o n , quîaccom-
pagnoient M. d e l a P e y r o u s e dans fon voyage autour du monde ,
firent fur la cime du Pic de Ténériffe diverfes expériences , dont ou
trouve le réfultat dans le Journal de phyfique de 1786, t. 39 , p. 151.
Un de ces réfultats e f t . . . qu'une demi minute fuffit pour l'évaporation
if une ajjfez forte dofe d'éther.
Je me fuis propofé de répéter fur nos montagnes cette curieufe expérience
avec toute l'exactitude dont je pourrais la rendre fufceptible.
Et pour avoir un terme de comparaifon, je réfolus de faire cette
épreuve premièrement au bord de la m e r , & enfuite fur une cime
é levée, en employant dans ces différentes ftations la même dofe du
même éther dans le même vafe & dans les mêmes circonftanccs.
$. 2067. L a maniéré la plus commode & la plus fûre de déterminer
la quantité de l’éther, me parut être de prendre pour mefure un
petit flacon, que je remplirois d’éther & que je reboucherois enfuite
avec fon bouchon de verre , de maniéré qu’il n’y reftât aucune bulle
d’air. Le flacon que j’ai employé à cet ufage, contient 67 gr. | d’eau
diftillée, à la température de 10 degrés.
E n s u i t e pour faire évaporer l’é th e r , je pris un verre de montre de
so lignes de diametre & de 4 lignes de profondeur ; ma mefure d’éther
le rempliffoit fans courir trop le rifque de verfer. Enfin je réfolus
de faire toujours ces expériences à l’air lib r e , mais dans un endroit
à l ’abri du vent.
1 orne IF . M m
Evaporation
de
l’éther.
Appareil