2 g2 C O L . D U - G É A N T .
en 20 minutes, & à des degrés de chaleur & d humidité moyens entre
ceux que j’ai obfervés au commencement & à la fin de l’expérience.
Sans rien changer à l’appareil, je répété ou plutôt je continue l’expérience,
en éprouvant, au bout de 20 autres minutes, le poids qu’a
perdu cette même toile. Je puis même la repeter une troifieme ou
une quatrième fois, fi du moins la toile na pas perdu plus de 60
ou de 65 grains du poids de l’humidité qu’elle contenoit ; car paiïe
ce terme, l’évaporation lé ralentit, la toile retenant alors avec plus
de force l’eau dont elle eft imprégnée ; mais tant qu’il ne manque
pas plus de 60 ou 63 grains des 130 dont on l’a chargée, l’évaporation
fe fait avec toute l’uniformité que l’on peut defirer.
bleau ' §• zo6°- VoICI le tableau des expériences comparatives que j’ai
réfui- faites fur le Col-du-Géant, où la denfité de l’air étoit exprimée par
environ 18 pouces 9 lignes; & à Geneve, par 27 pouces 3 lignes.
Les titres des colonnes de ce tableau indiquent clairement leur contenu
; celle qui eft marquée degré de féchereffe, eft la feule qui
paroiffe exiger une explication.
r J ’a i dit dans mes EJfais fur l’Hygrométrie, que les degrés de l’hy-
grometre à cheveu ne font pas proportionnels a la quantité rcelle
de l’eau qui eft contenue dans l’air, & j’ai donné, d’apres 1 expérience
au § .1 7 6 de ces Eflàis, une table qui indique, pour chaque
degré de l’hygrometre, la quantité d’eau contenue dans l’air. Dans
cette table, vis-à-vis du 98e- degré, qui eft celui où lair eft fature
de vapeurs, on trouve 11,0960; ce nombre lignifie que l’air, dans
lequel l’hygrometre eft à 98, & à la température dans laquelle les
expériences fondamentales de cette table ont été faites, contient n
grains & 96 millièmes d’eau par pied cube. Lors donc que vis-à-vis
d’un autre degré, on trouve un plus petit nombre; lorfque, par
exemple, vis-à-vis du 74e. degré on trouve 7=°37° , e’eft une preuve
qu’à ce degré, l’air pourroit diffoudre encore 4 grains 39 millièmes,
différence entre .11,096 & 7,037. Cette différence 4,039 peut donc
É F A P O R A T I O N . Chap. FUI: 26 f.
fervir a exprimer la, diftance où eft l’air du terme de faturation, ou
ce que j’appelleion'dègré de féchereffe réelle. Il eft vrai que cétte
table- du §. 176 a été calculée pour une température de 13 degrés, &
que les nombres correfpondants à chaque degré de l’hygrometre
feraient différents à d’autres degrés de chaleur; mais ici; je ne cou-
fidere pas ces nombres comme des quantités abfolues, je ne les prends,
que comme des expreilions de rapports , & j’ai fait voir aux §§. 124
à 129 de mes Filais, que les quantités d’eau contenues dans l’air à
différents, degrés de chaleur & au même degré de l’hygrometre,
confervent entr’elles conftamment le même rapport.
J ’a i employé cette maniéré d’exprimer la féchereffe de l’a ir, afin
de la rendre fiifceptible de calcul, & de pouvoir ainlï déterminer
l’influence de la féchereffe fur l’évaporation. Je defirois fur-tout de
diftinguer ies effets de la féchereffe de l’air de ceux de la chaleur,
& de pouvoir affigner à chacun de ces agens l’efficace qui lui eft
propre. Dans cette vue, comme nous ne connoiffons point les degrési
abfolus de la chaleur, puifque .nous ignorons le degré de froid où
eft le vrai zéro, c’eft- à -dire, labfence totale de laftion du feu, je:
n’ai confidéré dans ces calculs que les différences entre les degrés de
chaleur qui ont régné dans mes expériences. Et quoique ¡relativement
a la féchereffe, nous foyons moins éloignés de connoître ce 0, je
n’ai confidéré non plus, que les différences.
Refultats. des Eperiençes faites fur le Col~du. Géant fu r C évaporation de leau.
Nuriiéros
des Ü
Expérienc.
Thermomètre.
1------>
Différences
3
>< -1
• w co*
il ®
Séchereffe
réelle.
1 ------,
Différences
Nombre
de grains-
évaporés.
Différences^
* . . . G J. •a
ï. 8,3S- 74* 4»o3*-
s - a. 4i8o . 0 3 » S S* ■ * 90* • 1 • i:»324* • : a,7©8i 20,88. 18,62.
3* Ç»*S- 0 ,4 5 . 8S- 2*184* 0,860. 24,00. 3,13.