diques, puifque ces couches, de tuf reviennent dans ces alentours a
cinq reprifes différentes. La plus haute, celle que je viens de décrire,
à plus de 1800 toifes au-deffus du niveau des mers aituelles ; celle
que j’ai indiquée la première, à environ 1710 ; une, que l’on voit
en defcendant au Breuil, à environ 1600, & deux autres dont je
parlerai plus bas, à 12 o u i j c o toifes.
M a is il y a eu auffi d’autres con vulfions & même plus grandes;
c e l l e 1, par e x em p le , qui a brilé & a rron di les matériaux des pou-
d in g u e s , lors de la ré v o lu t io n , qui a mis fin à la forma tion des monta
g n e s 'p r im itiv e s , & qui a in troduit les animaux dans t’Ocean. y
a eu auffi des convulfions femblables pendant la formation des montagnes
fecondaires ; comme celles qui on t brifé ces cou ch es de
c o q u illa g e s , q u i femblent avoir été concaffées comme dans un mortier;
tandis qu’o n v o it a u -d e f fu s & a u -d e f fo u s des cou ch es où elles font
parfaitement conffervées. f i y a e u enfin une con vu lfion pareille lors
de la formation des breches ca lcaires , qui o n t terminé en tant d’endroits
la formation des couches de pierres calcaires compactes. § . 242 A, 243 »
1489 & 1614-
Ces agitations périodiques tiennent peut - être à des caufes agronomiques,
dont il feroit bien intéreffant de déterminer les époques.
En effet, ni les orages, ni les marées ordinaires n’agitent le fond des
mers, au point de produire de tels effets. Mais qui pourroit, du
moins par des conjectures probables, pénétrer dans cette nuit des
tems? Placés fur cette planete depuis hier, & feulement pour un jour,
nous ne pouvons que defirer des çonnoiffances que vraifemblable-
ment nous n’atteindrons jamais.
plantes qui §• 226}. En montant fur cette tète de rocher, je trouvai des plantes
croiffcntà parfaites aune hauteur de 1800 toifes au moin*; c’eft-à-dire, plus
W k > n d'd e 20 toifes a u -d e f fu s de la plus élevée que j ’euffe trou v ée fu r le
' 5Va Mont-Blanc, & entr’autres YAretia Helvetica , Geum montanum , faxifrasa
bryoïdts. Il eft vrai que ces rochers font très-bien expofés, &
que
DESCRIPTION DE SON COL, Chap. PII. 4;*
que les terres qui réfultent de la décompofition de ces rochers calcaires
& micacés, font extrêmement fertiles.
§. *264. Du haut de ce rocher, je regagnai nos tentes de St. chpuftIc
Théodule, par le côté oppofé à celui que j’avois fuivi en montant: schicferde
favoir, par la face qui regarde le Sud-Oueft; je defcendis par des M- Wcc-
couloirs très-rapides, remplis de petits débris, par où l’on n’auroit pas ¡1 ’
pu monter, mais fur lefquels on fe laiffoit gliffer debout fans aucun
rifque. Arrivés ainfi fur le glacier de Val-Tornanche, nous côtoyâmes,
à notre gauche, une couche de roche micacée calcaire jaunâtre, renfermée
entre des couches d’un fchiite verdâtre, que je crus d’abord
devoir rapporter au fchifte chlorite, chlorit-fchiefer de M. "Wermer.
Séduit par ce nom, je croyois que le foffile qui le porte devoit
avoir à-peu-près les caraâeres extérieurs de la chlorite, à cela près,
qu’il devoit avoir une texture fchifteufe. En effet, il étoit bien naturel
de penfer que la chlorite, ou une fubftance analogue, devoit former
la bafe du fchifte chlorite, comme le mica 8c la hornblende forment
la bafe des fchiftes qui portent leur nom. Cependant, comme je ne
poffédois point d’échantillon de fchifte chlorite, qui eût été reconnu
par le célébré 'W ïrh e r , ou par quelqu’un de fes difciples, il me
reftoit quelques doutes. Pour lever ces doutes, je fis demander à M.
StROye quelques morceaux de fchiftes chlorite bien caraétérifés.
Quelle ne fut pas ma furprife, lorfqu’en recevant des échantillons
qui avoient reçu leur nom du célébré W ernïr lui-même, je vis
qu’ils n’avoient à-peu-près rien de la chlorite.
Au lieu de voir, comme dans la chlorite, une caffure terreufe un
peu fcintillante, & dans laquelle on diftingue de petits grains féparés, .
je vis là une caffure où l'on reconnoît, à la vérité, quelque chofe
de fchifteux, des furfaces curv-iliques & irrégulièrement parallèles ;
mais rien de terreux ni de grenu; &, au contraire, les apparences
d’une fubftance continue & compacte, dans laquelle la caffure produit
des écailles translucides comme dans la ferpentine ou la ftéacite.
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