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de notre lac , 1378 au-deffus de la mer, & 313 au-deiïus de l’hof-
pice des Capucins. (1)
§. 1838- J ’eu s le plaifir de contempler delà unifüfrzon immenfe,
cime*de b & par-tout hérifie de montagnes, & quoiqu’il y eût des fommités
pieiit. pius élevées que le pofte que j’occupois , cependant elles ne
gênoient nullement ma vue. Je confirmai ce que j’avois vu de l’Alpe
de Pefciumo, que le St. Gotliard, dans fon enceinte même la plus
étendue, ne renferme aucune cime remarquable par fon élévation.
La pointe de la Fibia, que je voyois peu éloignée à PEft, ne me parut
pas furpalfer celle où j etois de plus de 2 a 300 toifes ; & celle du
Gleterfcherberg, au Nord, quoique plus élevée encore, n’arrive fûre-
ment pas à 1800 toifes.
C e l l e de la Fibia ne ferait pas inacceffible, fi l’on prenoit pour
y monter le tems où fon glacier ferait chargé de neiges dures; car
la pente que ce glacier préfente, du côté de Fieüt, n’eft point trop
rapide; mais à la fin de l’été ce glacier eft haché de grandes crevaf-
fes qui ne permettent point de le remonter, & de tous les autres
côtés, fa cime paraît abfolument inabordable.
Couches. L es montagnes que j’avois fous mes y eu x , dans cette vafte étendue
, par-tout où je pouvois diftinguer leurs formes, me paroiffoient
être divifées en tranches verticales, ou du moins très - inclinées, &
dirigées à peu-près du Nord-Eft au Sud-Oueft.
Vallées. M ais la direftion des vallées ne me parut avoir aucun rapport
confiant avec celle des couches; je voyois celles-ci, tantôt parallèles,
tantôt obliques ou même à angles droits des vallées.
( 1 ") M le chevalier V o i . t a a trouvé
des réfukats un peu différents : l’Hofpice
SB-def fus delà mer 10 2 1 ,& Fieüt au-def-
fus de l ’Horpice ; 14 Ceux du P. F i n i pré-
fentent auiïi qi c'.pucs differences ; mais
quand il ne s’agit pas de vérifier une théorie
fur la mefure des montagnes par le baromètre
, quelques toifes de plus ou de
moins, ne font d’aucune importance.
celle
D E F I E U T , Ckap. X V , 33
Ë Je vérifiai encore l’obfervation des augives, §. 1 8 ' ° , ou des ran.
Ëécs de feuillets en appui contre les cimes principales. Et ces feuillets
forment des exceptions à la direftion générale des couches, parce
iïu ’ils paroiilèifr-fouveut s’appuyer de tous côtés contre les montagnes
centrales.
"■î M ais , fi l’oeil du géologue aime à fe promener fur un entaiïe-
ment fans bornes de montagnes & de rochers, s’il a de la peine à fe
r l f là f ie r de ce fpeétacle, s’il étudie & revoit fans celle les détails de
fpet enfemble, dans l’efpérance d’y découvrir quelque vérité nouvelle,
| ; faut avouer que [cette vue ne plairoit pas- à un voyageur ordinaire;
cette étendue fans bornes, couverte de rochers & de neiges,
ne lui préfenteroit qu’un chaos, ou l’image d’une mer violemment
¡agitée. Cependant la vallée Levantine, & fur-tout les environs d’Ayrolo,
fVerds & cultivés, forment un point de vue affez doux, & qui repofe
les yeux fatigués de ces immenfes & ftériles folitudes.
§. 1839. J ’é to i s monté lentement par les rochers, mais je revins Retour I
très - vite, en me gliffant debout fur des neiges rapides. Je ne mis1 fi° Pise*
qu’une heure & quelques minutes de la cime à i’Hofpice. J’eus le
plaifir d’y rencontrer M. G r é v i l l e , le çélebre. minéralogifte Anglois,
avec qui je paiTai- la foirée. Il avoit réuiîî à faire traverfer le St.
Gothard à un phaëton léger fans le démonter : cette fantaifie lui
coûta fort cher ( 18 louis, ) à caufe du nombre d’hommes qu’il falloir
dans les pentes rapides, mais fa voiture n’effuya aucun accident, & il
préfenta un Ipeftacle bien nouveau aux habitants de ces hautes vallées.
¡■Le fuccès de cette entreprife, prouve la beauté des routes du St.
Gothard. Le canton d’Uri les entretient avec le plus grand foin, &
les voyageurs doivent payer fans regret le modique péage que l’on
epge d’eux pour cet objet. Mais ces péages, quoique modiques, ren-
Kent beaucoup', à caufe de l’incroyable fréquentation de ce pairage*
P n aflùre qu’en prenant la moyenne de l’année entière, il y paife,
par jour nulle chevaux chargés.
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