en un mot, dans des circonftances auflî femblables qu’il feroit poifi.
ble de les établir.
I l y eut environ un cinquième d’air produit fur la montagne de
plus que dans la valle'e. Or, cet excès paroit être prefqu’entiérement
dû à celui de l’intenfité de la lumière fur la montagne. Les détails de
cette expérience, de même que ceux de la préparation de l’acide que
mon fils diftilla fur le Col même du Géant, font contenus dans le
même volume des Mémoires que je viens de citer. On y trouvera de
même ceux de l’expérience fur les changements de couleur de différents
corps par l’adion de la lumière ; changements qui parurent auflî
fenfiblement plus grands fur la montagne.
crépufeu'*' 2° 9°' En tre les Phénomènes produits par la rareté & la grande
{es. tranfparence de Pair, l’un des plus remarquables eft certainement
celui de la durée des crépulcules, dont la lueur étoit fenfible depuis
le coucher du foleil jufques à fon lever, pendant toutes les belles
nuits que nous avons eu fur le Col du Géant, depuis le z jufques
au rçt de juillet.
Lueur M ais je dois commencer par obferver que pendant toute la nuit
âaw«rdUde°? diftinguoit à l’horizon, dans tout le pourtour du ciel, une lueuy
ïhorizo». pâle, quoique diftinde, qui s’affoibliffoit par gradations juiques au 10
ou 2 y degré où l’on atteignait la couleur bleue du ciel, qui, depuis là,
étoit uniforme jufques ail zénith. Etoit-ce une lueur phofphoriquê
de quelques vapeurs, ( i ) ou la lumière des étoiles diffufe au travers
de ces mêmes vapeurs ? C’eft ce que je n’oferois pas décider. Au moins
n etoit-ce pas, comme on pourroit le foupqonner, la reverbération des
neiges, puifque les neiges n’occupoient pas comme cette vapeur tout
( i '■ Divers phénomènes aftrànomiques j ces vapeilrs'phofphoriques dans les atmof-
dMpofent le célébré «MsCHEB , à ad- | pheres des planètes. Phi!. 179 5 ,
•lettre dans bien des cas l ’exiitence de j pag. j».
M É ,T É O R O L O G 1 E, Chap. 1 X. 299
le pourtour de notre horizon , & qu’elle ne paroiflbit ni plut vive, ni
plus élevée au-deflus des parties entièrement neigées.
Outre cette lueur générale, on diftinguoit du côté du couchant une
lumière du même genre , mais fenfiblement" plus forte que dans tout
le refte de l’horizon , & qui s’élevoit de 8 ou 10 degrés de plus.
D’abord après le coucher du foleil on la voyoit au Nord-Oueft ; de
là elle marchoit vers le Nord qu’elle atteignoit à minuit, pour paffer
enfuite du côté de l’Eft. Je pris d’abord cette lumière pour une aurore
boréale ; mais fa parfaite uniformité , fa tranquillité & la régularité de
fa marche, me firent rejeter cette idée. Il faut donc que ce foit le cré-
pufcule, ou les parties fupérieures, & ordinairement invifibles de la
lumière zodiacale, mais plutôt le crépufcule, puifque cette lumière
ne préfentoit point la figure d’un fer de lance incliné fur l’horizon ;
mais qu’elle s’élevoit droit fous une forme arrondie & diffufe comme
lè crépufcule. II. eft bien vrai que les aftronomes n’ont fixé la durée du
crépufcule que jufques au tems néceflàire pour que le foleil s’élève ou
s’abaiflfe de 18 degrés au-deflous de l’horizon , & qu’à minuit, au moi*
de juillet, le foleil fous cette latitude étoit defeendu d’environ 4f degrés.
Mais ces déterminations ont été prifes dans l’air des plaines, 8c
non point dans l’air rare & tranfparent d’une auflî haute montagne. ( 1 $
C1 ] J ’avoîs communiqué cette obfer»
vation à M. P ic t e t , en lui demandant,
comme à un des plus Pavants phyfieiens
aftronomes, fon avis fur ¡ce phénomène.
En me répondant, il commence par démontrer
géométriquement K qu’en fuppo-
Éj fant le foleil s minuit à 45 degrés fous
,, l’horizon, & il devoit 'être plus bas à
,, l’époque desobfervations,qui étoit dans
,, le mois de juillet ; il -faudrait qu’à une
-, hauteur perpendiculaire de 121 lieues
„ au-deffus de l’horizon , il reftàt affev de
,, particules aériennes pour réfléchir une
„ lumière fenfible. O r, diaprés Mariotte •
„ à 15 lieues & demi . hauteur .à laquelle
„ on fuppofe communément les limites de
„ la réflexion aérienne , Pair ne fondent
„ plus qu’une 100e. de ligne de mercure;
„ à 20 lieues une ro eo , à 24 .lieues &
„ demi, une 10000, à 29 lieues, une
„ 100000, &,c, -*ç. La quantité devient
„ doBcphyfiquemsnt infenfible,-beaucoup Pp a