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Rifultat des mimes experiences faites à Geneve,
Numéros
des
Expérienc.
Thermomètre.
t j
Différences
Degrés
de l’Hygro-
metre.
Séchereffe
réelle. Différences
U ’. *___ J
Nombre
de grains
évaporés.
Difference*
s i i i i t e j
'1 . 10)00. 83*>S- 2,495-
.
. * ,75-
2. 7*45« 2,SS- 83,8o. 2, 384- 0,111. 14,50. 5,-5.
3- 6,$o. o ,9S- 81, $0. 2,772. 0,388. 13,75- o,7SEn
m’arrétant d’abord aux réfultats des expériences faites fur le
Col-du-Géant, & en comparant le premier avec le fécond, je vois
qu’une différence de j.î’f dans la chaleur & de 2,708 dans la féche-
reffe, a produit une différence de 18,62 grains dans la quantité de
l’évaporation. En comparant enfuite le fécond, réfultatavec le §'., je
vois qu’une différence de 0,45 dans la chaleur , & de 0,86 dans la
féchereife, a produit une différence de 5,12 grains dans l’évaporation.
Ces deux comparaifons fourniifent deux équations, dont la réfolution
donne x , ou l’influence d’un degré de chaleur égal à 4,188; & y ,
ou l'influence d’un degré de féchereffe = 1,386. Les mêmes calculs faits
fur les expériences de la plaine, donnent x p=s 1,93g & y = 2,775.
•Il, fuit delà que, fur la montagne,J1un degré de différente dans la
chaleur, a produit un effet un peu plus que .triple, .de celui qu’a
produit un degré de féchereffe ; & ce réfultat paroitra bien plus
frappant, fi l’on eonfidere qu’un de ces degrés de fécherefiè repréfente
environ ¡9 degrés moyens de l’hygrometre. En effet,, la féchereffe
tgtale ou extrême étant repréfenté.e par 1.1,096, un 'dsgré moyen de.
l’hygrometre ne correlpond qu’à la 98e. partie de cette quantité,
ou i^ï , — ------- ______----- -- ;--------- ' — -
1 , • r j . f . . . ■ I”
Dans la plaine, 4e rapport qui regae entre J’influence 4e la chaleur
Se
É V A P O R A T I O N . Chap. V I II . 26f
Si celle de la féchereffe, eft abfolument différent. Ici, c’eft la féche-
relTe qui 4 la prépondérance; un degré de féchereffe produit une
aâion d’une moitié en fus plus grande qu’un degré de chaleur.
Q u e l’influence de la chaleur, fur l’évaporation, foit plus grande
fur les montagnes que dans les plaines, c’eft un fait qui eft bien
d’accord avec les principes que j’ai pofés dans mes Effais fur l'hygrométrie;
car j’ai fait voir §. 18f : & fuivants, que la chaleur conver-
tiflbit l’eau en fluide élaftique ou en vapeurs, avec une facilité d’autant
plus grande, que l’air la comprimoit avec moins de force. Et
1 influence de la fecherelïe, plus grande dans la plaine que fur les
montagnes, eft aufli d’accord avec les expériences, par leiquelles j’ai
prouvé qu’un air denfe diffout plus de vapeurs qu’un air raréfié-
§. 2061. Je trouve dans ces réfultats l’explication d’un phénomène Ra;r90(je
dont je cherchois depuis Iông-tems la caufe ; je veux parler des effets l’a<aio°n *
que l’air des montagnes produit fur nos corps. La confidération de la | | fe " r
féchereffe de l’air, plus grande fur les montagnes que dans les plaines, corps!!™**
s’étoit bien préfentée à mon efprit; mais je trouvois l’effet beaucoup
plus grand que la caufe : d’autant plus que l ’on éprouve fouvent cet
effet fur les montagnes a un degré de l’hygrometre auquel on ne
1 éprouvé point dans les plaines. Il falloit de plus expliquer pourquoi
1 air des montagnes produit ces effets fur les corps animés, fans en
produire d’analogues fur les corps inanimés. Mais depuis que l’expérience
m’a appris que, dans l’air rare des hautes montagnes, la
chaleur poffede une force defficative, prefque triple de celle qu’elle
* dans la plaine, j’ai compris que la chaleur animale, la chaleur
interne de nos corps, agiffant fur notre peau dans cet air rare, doit
la réduire à un état de féchereffe extraordinaire. Et fi les rayons du
foleil direéts ou réverbérés par les neiges, viennent frapper cette peau
defféchée & devenue par cela même fufceptible d’une plus grande
chaleur, ces rayons exerceront fur elle une aition beaucoup plus
grande, & produiront la feniàtioa de brûlure, le haie, les gerçures*.
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