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Profon- vallée auflî large & aufli profonde ; je .dis aujjî profonde, parce que
de“r jgf|' la pente du Rhône , depuis fon embouchure dans le lacjufqu’à Brieg,
qui eft à- 17 lieues au-deflus, n’eft que de 171 tbifes, & que Brieg fe
trouve à très-peu près fur la ligne qui joint le Finfteraar, point le plus
élevé de la chaîne feptentrionale, avec le Mont-Rofe qui eft le plus
élevé de la méridionale.
I l y a même encore ceci de remarquable, c’eft que bien que Tes
plus hautes cimes des Cordillères foient plus élevées que les plus
hautes Alpes; cependant le Finfteraar & le Mont-Rofe font plus élevés
au-deffus de Brieg , qui leur correfpond dans le Valíais , que le Chim-
boraço , la plus haute cime des Cordillères, ne l’eft au-deffus de Quito.
En effet, l’élévation de Quito au-deffus de la mer étant de 1466
toifes, & celle de Chimboraço de 3217, 1* différence n’eft que de
*7f j ; tandis que Brieg 11’eft élevé que de au-deffus de lamer,
& le Mont-Rofe de 24^0, d’où réfulte une différence de 2096 ; &
qu’ainfî la vallée du Rhône , dans la partie qui répond diredement au
Mont-Rofe, eft de 34s toifes plus profonde au-deffous de cette montagne
que celle de Quito, ne l’eft au-deffous du- Chimboraçe. Et quand
au Finfteraar, qui fuivant la mefure de M. T h a lle s , eft élevé de
»206 toifes au-deffus de la mer; il en a encore 1842 au-deffus de
Brieg ; & ainfi 91 de plus que le Chimboraço au-deffus de Quito.
Valíais §. 2 1 1 6 . L e Valíais offre un des bîus beau* exemples de» vallées
féelofIra longitudinales que préfentejit nos Alpes; il a même un des caracteres
dinale. effentiels des vallées de ce genre, c’eft que les montagnes qui le bordent,
ont les plans de leur couches parallèles à la direction de la vallée.
Je n’ai vu qu’une ou deux exceptions locales, produites fans doute par
des caufes accidentelles: par exemple, des monticules de fchiftes calcaires
tendres, que l’on rencontre auprès du pont de la Morge & de
la ville de Sion. On peut dire qu’en général, de Martigny à la iource
du Rhône, les couches marchent parallèlement à la vallée. Ces mêmes
VUE GÉNÉRALE DU V Â L L A 1S, t$ad 1. 325
couches font verticales en quelques endroits ; niais en général leur .
pente defcend au Sud, tant fur la rive droite que fur la rive gauche
du Rhône. On voit fur la rive droite cette .fituation trop fréquemment,
pour qu’il foit néceffaire d’en citer‘des exemples; mais comme les
ba'es des montagnes de la rive gauche font fouvent cachées par des
débris ou par des forêts, je citerai des endroits où elles font à découvert
comme entre Martigny & Saint-Pierre, entre Tourtemagne
& Viége, entre Viége & Turtig.
§. 2117. C e t t e fimilitude entre les diredions des plans & des Difparîtc
pentes de ces deux chaînes, ne s’étend point aux formes même desdcsmon-
montagnes ; on ne voit aucune reffemblance dans les figures de celles °P’
qui font fituées en face les unes des autres, fi ce n’eft dans le Bas-'
Vallais, où l’aiguille du Midi & la dent de Ta Morcle, §.1062 ,
forment affez le pendant l’une de l’aùtre; par-tout ailleurs les chaînes
oppofées ne fe reffemblent point, ou n’ont que des reffemblances
très - imparfaites.
O* ne trouve non plus aucun autre indice, qui témoigne que
cette grande vallée ait été creufée par les eaux, foit pluviales, foit
marines ; point de traces d’érofions, point d’angles correfpondants ;
& d’ailleurs, la montagne fituée à l'Ett au-deffus de Brieg, qui barre
la vallée, ne laiffant là au Rhône qu’un étroit paffage auprès de
Naters, exclut l’idée des courants de la mer ou de grandes & violentes
marées, qui n’auroieut pas laiffé fubfifter de pareilles barrières.
Q uant aux vallées latérales, comme elles font étroites, on y voit
fouvent les angles rentrants correfpondants aux angles Taillants, qui
indiquent l’adion des rivieres ou des torrents; & comme elles coupent
très-fréquemment les plans des couches, on peut bien croire qu’elles
ont été creufées ou du moins agrandies par les eaux ; mais on ne
peut pas non plus les regarder comme l’ouvrage des courants de la
mer ou des marées, parce qu’elles le terminent au fleuve principal,