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DcBettn à St. Jaques
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De St
Jaques au
liroil»
C H A P I T R E V I I I .
FIN DU VOYAGE AUTOUR DU MONT-ROSE,,
§. l a i8- (0 L e ii d’août, en partant des chalets de Betta,nou6
commençâmes par monter pendant une heure jufques au haut d’une gorge
nommée Fourche de Betta. L’obfervation du baromètre donne à cette
gorge 1351 toifes d’élévation. En montant à ce pairage nous paiTâmes
fur des couches minces preiqu’horizontales, de quartz mêlé d un peu
de mica, fouvent divifé naturellement en rhomboïdes.
Au haut du paflage, qui eft dirigé de l’Eft à l’Oueft, on trouve à
gauche, ou au S u d , des couches peu inclinées du quartz que je viens
de décrire, & de pierres calcaires griles ; tandis qu’à droite ou au Nord,
ce font des ferpentines ; obfervation déjà faite ailleurs par M. B e s s o n ,
S. 1338 , note; mais remarquable ici à caufe du peu de largeur de
ce coL
De-lX , nous defeendîmes en deux heures au village de St. Jaques
d’.lyas, ce village eft élevé de S p toifes, par des pâturages & des débris
peu intéreffants, & nous y couchâmes. La vallée porte le nom de F al-
d’ .lyas jufqu’à 2 lieues au-delfous de St. Jaques, & plus bas elle fe nomme
vallée de Cballand. Le torrent qui l’arrofe le nomme l’h.au Blanche, ou
fivanfon , & va fe jeter dans la Doire , auprès de Verrex. Le haut a
un fond agréablement mélangé de bois & de prairies , qui fe dirige à
l’Oueft-Sud-Oueft ; mais le bas va prefque droit au Sud.
§. 2219. On nous avoit fait efpérer que de St. Jaques nous pourrions
dansun jour traverfer le glacier du Mont-Cervin,& venir coucher à
( j ’ II femble qu’il manque ici 59 Jj, maise’cft une faute du copifte} car il n* manque
lien dans le ;utv. '
F I N D U V O Y A G E , Chap. V l l l . V9
Zer-Matt en Vallais; dans cette efpérance nous partîmes avant le jour;
nous montâmes en 4 heures { jufqu’au niveau du bas du glacier, dans
un défert nommé le plan tendre ou les cimes blancs, élevé de iffo
toiles. Mais le glacier fe trouva couvert d’un épais brouillard ; nous
nous arrêtâmes là, nous y fîmes nos expériences, efpe'rant que dan*
l’intervalle le brouillard s’éleveroit ; pendant ce tems notre guide chercha
s’il ne découvriroit point fur la neige qui recouvroit le glacier,
un chemin battu, ou les traces de quelques voyageurs qui puifent
fervir à diriger nos pas dans l’obfcurité du brouillard, qui ne paroiflbit
point difpofé à s’élever ; mais n’ayant rien trouvé, il nous confeilla de
defeendre au Breuii, d ou nous aurions plus de facilité à tenter une
autrefois le paflàge. Le Breuil eft un hameau d ete, ou un aflemblagc
de chalets, dépendant du village àtFal-Tornanche qui eft à deux lieues
plus bas dans la vallée de ce nom. Cette vallée porte auiS le nom du
Mont-Cervin , elle a huit lieues de longueur & fe termine à la petite
ville de Châtillon ( Voyages aux Alpes, §. 962). Nous mimes trois
heures \ à defeendre au Breuil qui eft élevé de 1 ojo toifes. La pluie
I nous retint le refte du jour &tout le lendemain dans ce mauvais gîte.
§. *2 20. M ais le vendredi 14 d’août, le tems parut fe remettre , Du Breug
I nous nous mîmes de grand matin en marche pour paifer le glacier , aü co1 du
I dont le trajet eft plus fur & moins dangereux du Breuil que de St. Tin! ***
Jaques d’Ayas. Ce paflàge porte indifféremment le nom de Fai Tor-
nunche ou celui àu Mont-Cervin. Il eft également renommé & redouté,
foit à caufe de fi» grande élévation , foit à câufe du grand glacier que
l’on a à traverfer. Nous le fîmes cependant très-Heureufement
E n partant du Breuil la route fe dirige d’abord au Nord, & enfuite
à l’Eft-Nord-Eft. Nous montâmes en trois heures du Breuil à l’entrée
du glacier , par des pentes fouvent rapides, mais fans aucun danger,
¡même pour les mulits. Nous trouvâmes le glacier entièrement couvert
| de neige ; on n’appercevoit nulle part la glace, & on ne voyoit pas
non plus de crevaffes ; il y en avoit pourtant qui étoient indiquées
par de longs filions à la furfàce de la neige.
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