i l S C O L D U G É A N T , &e.
la chaleur, qui, en fortant du climat froid auquel nous nous étions
habitués, nous parut infupportable ; mais nous fouffrîmes fur-tout de la
faim. Nous avions réfervé quelques provifions pour ce petit voyage ,
mais elles difparurent dans la nuit qui le précéda.
Nous avons violemment foupçonné quelqu’un de nos guides de les
avoir fouftraites ; moins pour en profiter, que pour nous mettre dans
l’abfolue néceffité de partir. Ils s’ennuyoient mortellement , fur le col
du Géant, & notre admiration pour la derniere foirée , quelques regrets
qu’avoit témoignés mon fils , leur avoient fait craindre que nous
ne vouluffions prolonger notre féjour. La chaleur & l’inanition m’ô-
toient les forces, me donnoient même des commencements de défaillance
& me portoient à latéte au point que je ne pouvois pas trouver les
mots néceifaires pour exprimer mes penfées. Mon fils & mon domeitique
enfouffrirent auifi, mais beaucoup moins que moLMa foibleife retardoit
notre marche & éloignoit par cela même leremede. Nous n’arrivâmes
qu’à 7 heures du foir au village d'hitrêves, où étoient les premières
maifons où l’on pût trouver quelque chofe à manger. Mais un jour
de repos, à Courmayeur, me rétablit parfaitement.
D e l à , nous vînmes par le col Ferret à Martigny, & de Martigny
à Chamouni, où nous paifâmes encore trois jours pour faire quelques
expériences comparatives à celles que nous avions faites fur le col du
Géant. Delà nous revînmes à Geneve à la fin de juillet. Je vais donner
la notice des réfultats de nos obfervations.
S I T U A T I O N ET É L É VA T 1 O N , &c. Chap. I. n 7
«m....,.«...
C H A P I T R E I I . '
S I T U A T I O N E T É L É V A T I O
D U C O L D U G É A N T .
§ . 203 3 . X-/ a r r ê t e dii rocher fur laquelle nous formâmes notre éta-
blilfement eft reiferrée entre deux glaciers , celui de Mont-Fréti à
l’Oueft, & celui d’Entréves a l’Eft. La cabane en pierres ocCupoit la
pointe ou l’extrémité là plus méridionale de cette arrête ; les deux
tentes étoient fituées fur le tranchant de l’arrêté au Nord de la cabane
& fur la même ligne. L’arrête elle-même alloit par une pente d’abord
infenfible , & enfin très-rapide . aboutir à la cime aiguë du. Mont-Fréti.
Nos ftàtions étoieat donc iiolées & acceffibles à tous les vents, à tous
les météores.
§. 2036. M o n fils obferva deux fois la hauteur méridienne.du foléil
pour en conclure la latitude. La première obfervation donna 45* 49. 41"
& la fécondé 45°. 30' 6". La moyenne entre ces deux obfervations
ëffi 4f°. 49’. )4". Quant à la longitude, nous ne pûmes point la déterminer,
parce que la montre fur laquelle nous avions compté pourcette
opération, fe dérangea dès les premiers jours du voyage. Mais pour
y fuppléet , nous déterminâmes avec foin la polîtion de la cabane par
rapport aux objets fuivants.
' . La cime neigée du Mont-blanc, vue'de notre cabane, git à 103*,
40. du Nord par Oueft. Courmayeur à 20t.0. 32. La cime du Géant
à 323 *. 30'.
SkusUioB.
P o f t io o
géographtv
que.
V oici l’é lévation & la diftance en ligne droite de ces mêmes objets,
F f 2