a4 D ’ A Y R O L O A U H A U T
P lus haut, le Tefin fait un faut où fe répété la même obfervatioa :
ces couches font toutes dirigées du Nord-Eft au Sud-Oueft : elles font
compofées de miça, ici noirâtre ; là verdâtre, qui alterne avec des
couches blanches, de quartz blanc grenu, ce qui donne à la pierre
l’afpeét d’une étoffe rayée.
A 8 min. de ce faut, ou à i h. 8 min. d’Ayrolo , on paffe le Tefia
Trembla ^ ^ur un Pont 4e P'erre fe nomme ponte Trémolo ou ponte di Trémolo..
Il prend fon nom d’une montagne qui le domine, & cette montagne
a nuffi donné fon nom à un nouveau genre de pierre que l’on
a appellé Tremolite , j ’en parlerai dans le chapitre de la lithologie.
§. 1824. Là , l’efpérance de trouver des tourmalines, me fit encore
rRelies quitter la grande route & monter par une pente très-rapide au Sud
hornblen^ Sud-Oueft du pont, pour aller voir un trou où mon guide m’affuroit
4e. que fon pere,en cherchant du cryftal, avoit trouve des cryftaux noirs
fcmblables à ceux que j’avois apportés.
A pr è s avoir monté pendant une demi-heure, j’atteignis l’excavation
que l’on avoit faite pour en tirer du cryftal. Cette excavation avoit
été pratiquée dans une belle couche d’une hornblende noire, qui s’ap-
prochoit de la nature, ou au moins de l’afpect extérieur des fchorls &
des tourmalines, plus qu’aucune que j’euffe vue alors au St. Gothard ;
fon éclat extérieur étoit plus vit , fa caffure plus brillante , mais elle
n’avoit ni la forme hexaedre , ni la dureté dufchorl ; enforte qu’il falloit
bien la claffer encore dans les hornblendes. Ces cryftaux, ici en lames
ftriées, larges, longues & epaifièsj la en filets parallèles-, etoient con-
fufément entrelacés dans une pâte de quartz blanc, grenu, à gros
grains , fans mélange de feldfpath.
L a direftion des couches eft là un peu différente de celle qui
domine dans cette partie de la montagne ; elle court du Nord Nord-Eft
au Sud Sud-Oueft en appui contre le Sud Sud-Eft, tandis que les autres,
courent, comme je l’ai d it , du Nord-Eft au Sud-Oueft , en appui contre
le Sud-Eft. T
D U St. G O T H A R D , Chep. XIV. 25
L es couches qui font mêlées de hornblende alternent avec des couches
de roche micacée quartzeufe à feuillets très-minces , qui ne
contiennent aucun? autre fubftance.
f §. i'8ar. E n redefcendant au pont de Tremola, je paffai fur les tranches
de couches à peu-près verticales de roches micacées quartzeufes,
qui renferment des noeuds ou des glandes de quartz ; fouvent ces noeuds
fe prolongent au point de former des couches de quartz pur entre les
■couches de fchifte micacé.
J e réfléchis alors, que vraifemblablement ces noeuds ont été déterc
minés par une plus grande facilité ou une plus grande promptitude dans
la cryftallifation de la pierre qui les forme. Un cryftal commencé dans
un point eft un aimant, un centre d’attradlion, qui détermine les éléments
du même genre à fe raflembler autour de ce point, & û ce cryftal
jcft de nature à fe former plus promptement que les autres pierres qui
entrent dans la compofition du même rocher , il y groffira plus vite, &
il fe formera un cryftal ou lenticulaire ou autre, qui aura peut-être un
pouce d’épaitfeur, tandis que les autres éléments, ceux du mica, par
exemple, plus lents à fe raffembler, n’auront peut-être pris qu’une
ligne d’accroiffement.
! O n voitpar-là, que je regarde les glandes ou rognons de forme lenticulaire
comme des cryftaux, & c’eft auffi le fentiment de plufieurs
'autres minéralogiftes. Au relie, le quartz, lors même que fa for nie
Extérieure fe trouve abfolument indéterminée , doit toujours être
confidéré comme le réfultat d’une cryftallifation, ou du moins d’une
cryftallifation confufe.
i- §. 1826. A 7 m. au-deffus du pont de pierre, on repaffe,par un pont
¡de bois a la rive gauche du Tefin ; là , je vis les relies d’une avalanche
de neige fous laquelle le Tefin s’étoit frayé un paffage. Ces neiges
font les premières que je rencontrai fur cette route.
’ Les couches des rochers auprès de ce pont courent du Nord Nord*
Tome IV,
Confido
rations fur
les noeuds
des pierres*
Premie*
res neiges.