4* S 0 U R C E D V R H 1 N
du col où les eaux fe féparent pour fe rendre, les unes dans le lac
d’Oberalp, & delà dans celui de Lucerne, & les autres dans le Rhin.
Je pofai donc mon baromètre au pied d’une petite c roix, qui elt au
haut de ce c o l, & qui fert de limite entre le pays des G riions & la
vallée d’Urferen. Le ¿8 juillet 177?, à 9 heures 20 minutes du matin,
le baromètre, corrigé de l’effet de la chaleur fur le mercure, fe fou-
tenoit là à 22 pouces 2 lignes, & le thermomètre en plein air à 1 1
Cette obfervation, comparée avec celle que M. D tn jc le cadet faifoit
à Geneve, donne 1029 toiles au-deffous de la mer.
Nature ' g. 18^7. L es montagnes, au Midi de l’extrémité orientale du lac
* * “ ■ d’Oberalp, font des fchiftes qui tombent en décompofition, & dont
bordent le les couches ne font pas très-diftindes. 11 paroît cependant que leur
lac d’Obe- gestion s’approche de la verticale en s’appuyant un peu au Nord-
Nord-Oueft, contre le lac d’Oberalp, & que leurs plans fe dirigent
- de l’Eft-Nord-Eft au Sud-Sud-Oueft.
M ais les montagnes oppofées au Nord-Eft du lac , & qui forment
la bafe de Crifpalt, ont une ftructure très-décidée. Ce font des gneifs
à grains plus ou moins gros, qui mériteroient même dans quelques
endroits le nom de granits veinés, dont les couches font verticales,
ou du moins ne s’éloignent pas feniiblement de cette fituation, &
ces couches font conftamment parallèles aux veines intérieures de la
pierre. Leurs plans font dirigés exactement de l’Eit-Nord-Eft a l’Oueft-
Sud-Oueft, comme la vallée même d’Oberalp, & comme celle d’Ur-
feren, jufques à la Fourche au-deffus de la fource du Rhône. 11 elt
curieux de voir deux grands fleuves, tels que le Rhin & le Rhône ,
prendre leur fource aux deux extrémités oppofées d’une vallée longitudinale
parallèle à la direction des couches des montagnes qui la
bordent. Car, cette direétion eft la même dans toute l’étendue & des
deux côtés de cette vallée, à l’exception de quelques irrégularités
locales, qui ne méritent aucune attention,
I N T É R 1 E U R, Chap. XVI I I . 47
L es gneifs qui conipofent le côté fepteutrional de la vallée d’Oberalp
, iè divifent fpontanément en prifmes rhomboïdaux, fouvent remarquables
par leur régularité. Les montagnes, du côté oppofé, font
en général d’une matière un peu moins folide.
§. 1858. L e lac d’Oberalp eft très-poiffonneux : l’hôte d’Ander-
niatt, avois payé environ 900 livres de France, pour avoir pendant
10 ans le droit exclulif d'y pêcher avec des filets. On y prend des
truites faumonées, les unes blanches, les autres noires, mais qui
toutes ont la chair rouge & une faveur exquife. Les payfans les prennent
dans la Reufs, ou avec des hameçons, ou avec des naffes, &
les confervent dans de grands réièrvoirs conftruits dans le lit même
de la riviere.
Truites
faumo*
nées.