ï 9o M O N T - B L A ' N C;
rappelle ici les détails, donne 5 4 toifes de moins ; favoir 2231 aùdeflus
du lac, ou 2419 au-dellus de la mer.
C e n’eft pas ici le lieu de difcuter la controverfe qui s’eft: élevée
au fujet de ces formules, entre ces deux célébrés phyliciens. Je dirai
feulement que M. le chevalier S c h u c k b u r g h , qui a mefuré trigonométriquement
la hauteur du Mont-Blanc au-deffus de notre la c , lui
donne *237 toifes, c’eft-à-dire, 26 toifes de plus que la formule de
M. de L u c .
I c i donc, comme à l’ordinaire, cette formule diminue trop la
hauteur donnée par les-logarithmes; & fi, dans ce cas-ci, celle de
M. T r em b le y ne la diminue pas affez, la raifon en eft évidente. La
partie, fupérieure de .la colonne d’air, comprife entre la plaine & la
montagne, eft beaucoup plus froide autour du Mont-Blanc qu’à
pareille hauteur dans l’air libre ou fur d’autres montagnes , à caufe
de la ceinture de neiges & de glaces qui l’entourent prefque dès fa
bafe , & qui donnent à cette partie de l’athmofphere une denfité plus
grande que par-tout ailleurs. D’ailleurs, le chevalier S ch u k b u rgh
n’a mefuré le Mont-Blanc que. d’après des bafes très-petites, & même
la plus grande de les bafes donne au Mont-Blanc 2261 toifes; ce
qui l’éçarte encore davantage de M. de L u c , & le rapproche de
M- T r e m b l e y .
L o r sq u e je publiai, en 1787, la notice de ce voyage, je ne con-
noiffois pas encore avec certitude l’élévation de Chamouni au-deffus
de notre lac, & par cette raifon, je préferai de calculer mon obfer-
vation, par comparaifon, avec celle que M. S enebier avoit faite.à
Geneve, au bord de ce lac , plutôt qu’avec celle que mon fils avoit
feite à Chamouni.
M a i s , depuis lo r s , le féjour que je fis l’année fuivante avec mon
fils à Chamouni , m’a donné la facilité de- faire un grand nombre
. d’obfervations,'par lefquelles j ’ai déterminé, 'avec beaucoup .de foin,
CALCUL D E LA H A U T E U R , Chàp. V. I9i
l'élévation du chef-lieu de cette vallée; & ainfi je puis profiter de
i obfervation de-mon fils, qui, ayant ete faite exâélement au pied du
Mont-Blanc, fait efpérer un rapport plus certain que celle qui a été
faite à une diftance de quinze lieues.
L a hauteur du baromètre , obfervée à Chamouni par mon fils, fe
trouve, toute correction faite, de 25,, 3,, y, 8; tandis que, fur la
cime du Mont-Blanc, elle étoit de <é„ o,, i 4, 4. La différence des
logarithmes de ces deux hauteurs, réduites eu 16e‘ . de ligne, donne
1965,297 toifes. La température de l’air, à Chamouni, étoit au même
moment 4- ig, 4, & fur le Mont - Blanc, — 2, 3; ce qui donne,
fuivant M. T r e m b l e y , une correélion de 33,330 toifes à retrancher,
& réduit ainfi la hauteur corrigée à 1931 toifes. Or, Chamouni eft
eleve, au-deffus de notre lac, de 347 toifes, ce qui donne 2278 toiles
pour l’élévation du Mont-Blanc au-deffus de notre lac, 6 toifes déplus
que d’après l’obfervation faite à Geneve.
M a i s j’obfervai encore le baromètre fur la cime du Mont-blanc, à
2 h. de l’après-midi. Je comparerai d’abord cette obfervation avec 'celle
que M. S eneb ier fit à Geneve, à la même heure.
Sur le Mont-Blanc , toute corr. faite 16 , 1 , o , 3 g
Idem ~ à Geneve , . . . . . . 27, 2 ,1 4 , 05.
L a différence des logarithmes de ces deux hauteurs eft 2287, 6yi
La température de l’air à Geneve étoit + 22, 13-, & fur le Mont-
Blanc 1 , 3 dont la moyenne étoit + 10, yy; ce qui fuivàntTa formule
de M. T r emb l e y donne 11, 319 toifes à retrancher. Relie pour l'élévation
du Mont-Blanc au-deffus du cabinet de M. Sene b i er , 2276,
332 , & fur le lac 2289 , de 11 toifes plus forte que la précédente.-
E n f in , cette même obfervation peut encore fe comparer avec celle
de mon fils a Chamouni, qui à 2 heures trouva le baromètre toute
correélion faite , à 23, 3, 3,29. La différence des logarithmes de cette
hauteur comparée avec celle du Mont-Blanc, à la même heure, donne