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Exposée à la flamme du chalumeau, elle fe fond aifément en un
émail compade, opaque, d’un noir mat, denfe & brillant dans fa
eaffure, & dont les petits fragments font attirables à l’aimant, il eft
vrai que, même avant d’avoir iubi l’adion du feu, les fragments qui
n’ont qu’une i sm' ou une aome de ligne de-diamètre, font auffi attirables.
E lle s’étend fur le filet dé fappare & le teint d’un beau noir mat
qui ne s’évapore que très-lentement & fans changer de couleur, caractère
qui appartient prefque exclufivement à l’uranit. Et comme d ailleurs,
cefoffile a bien des rapports avec la mine d’uranit noire, connue
en Allemagne fous le nom de Pecher-z ou Pechblende ; je crois
devoir conlidérer ce foiîîle comme une efpece de cette mine.
L ’ a ak a l i minéral fe joint à cette pierre fans effervefcence & fans
* - y produire de changement,; ce flux n’en eft pas non plus coloré.
La même §. 1899. On trouve aùflî cette même fubftanceen malTes un peu plus
plu« épaif- épaiiTes, d’une ligne par exemple, & elle paroît alors quelquefois lamel-
réè are/le leufe , quoique dans l’intérieur, fa eaffure foit toujours compade,
Wolfram g r e n u e & irifée; celle-ci, on me la envoyée fous le nom de Wolfram ;
w a li nn" mais la eaffure du Wolfram eft moins noire, quoique d’ailleurs affez
femblable.
D ’a i l l e u r s , le Wolfram, noir , donne fur le filet de fappare une
couleur d’un brun foncé , translucide, qui s’éclaircit à la longue &fe
diffipe enfin totalement, au lieu que le foffile du St. Gothard donne,
comme je l’ai dit, un noir opaque & fixe.
E nfin , la différence effentielle qui fépare ces deux foffiles, c’eft que
le Wolfram teint les flux & fe diffout en entier dans l’acide minéral,
tandis que cette fubftance y demeure, intade. J’ajouterai encore, que
le Wolfram fe diffout en partie dans les acides, où il donne fon
propre acide fous la forme d’une poudre jaune, au lieu que le foffile
noir du St. Gothard n’eft nullement altéré par les acides minéraux.
§• IJOOi
D V ST. G O T H A R D , Gbap. X X I I . g t
§. 1900. O n a trouvé fur le St. Gothard un foffile, qui bien'que Grenatite/
différent du fchorl rouge , ou fagénite, a cependant avec ce genre de
pierre, & fur-tout avec les efpeces en maffe, des reffemblances bien
plus caradérifques qu’avec le grenat; je veux parler de la grenatite.
On a trouvé cette pierre dans la vallée de Piora, & on l’a appellée
grenatite, à caufe de la reffemblance que lui donnent fa couleur & fa
eaffure avec les grenats greffiers que l’on trouve dans ces montagnes.
E n effet, les crvftanx de grenatite, ont comme ces grenats, une couleur
rembrunie, qui tire fur le rouge & fur l’orangé. Leur furface
eft fendillée, mais brillante; ils font tranfparents dans leurs petites
parties, mais à peine translucides en maffe ; ils ont auffi une eaffure
brillante & compade , quelquefois à grains greffiers & inégaux; d’au-
fois approchant un peu de l’écailleufe , & ailleurs de la conchoïde ;
mais hgrenatite diffère du grenat, d’abord par la forme de fes cryf-
taux. Au lieu d’étre très-raccourcis comme ceux du grenat, ce font des
prifmes fouvent très-alougés ; on en voit dont la longueur furpaffe
plus de vingt fois la largeur; j’en ai d’un pouce de long fur demi
ligne de large ; on en trouve cependant qui font plus courts & ea
même tems plus larges.
L a forme de ces prifmes paroît rarement diftinde; la plupart fe
montrent à 4 faces & à angles droits. AL Jeirine en poffede un très-
beau , qui, fi il étoit complet, formeroit une table octogone allongée,
dont les côtés font perpendiculaires aux faces , & qui â 16 lignes de
longueur fur 6 de largeur & y d’épaiffeur •( 1 ). Cependant] M. Van-
Berchem croit que leur forme régulière eft un prifmc exaédre. En
( 1 ) Le volume Su la forme de cee groi tes leurs autres propriétés , d’ailleurs très*
«ryllaux , de même que leur difpofition à _ marquée» & en particulier leur épreuve
la eaffure lamelleufe, pourroient faire foup-
chalumeau , qui donne abfolument le»
qonner qu’ils font d’tin iü tre ; genre que la
grenatite commune; mais l’identité de touau
mêmes réfultats, ne permettent pas de le»
réparer.
Tm e ù r L