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C H A P I T R E XV.
C I M E D E F I E U T O U F I E Ü D O .
Motif & § . 1836. J ’ai dit dans l’avant dernier chapitre, que lorfque j’obferietails
de vaj l’enfetnblc des montagnes du St. Gothard, de la hauteur qui domine
©ôtte cour- | ° ^
Ce. l ’Alpe de Pefciumo, je vis qu’entre les cimes qui paifoient alors pour
acceflibles, la plus élevée & celle qui promettoit l’afpeâ le plus intéreffant,
étoit iituée à l’Oueft de l’Hofpice. En conféquence j’y montai
le 25 de juillet 17,77,
J e ne crois pas qu’aucun étranger, autre que des chalfeurs de chamois
ou des chercheurs de cryftal, ait avant moi gravi cette fommité.
Les Capucins du St. Gothard cherchèrent à ni’en diffuader. Mon brave
guide Lombardo affirmoit que cela étoit poflible, mais il en repréfen-
toit les difficultés & les dangers avec toute l’emphafe de fa langue
maternelle ; lorfque je le priois de me montrer le chemin , non dans
l’efpérance de trouver une route battue, mais pour favoir de quel côté
l’on attaqueroit la montagne, il me répondoit : Ah Jîgnore , 111 quejli
luoghi horridi e deferti, Jlrada non v'e. Je n’y trouvai ni péril ni
vraies difficultés ; mais feulement de la fatigue, encore n’eft - elle pas
bien grande, puifqu’on y va aifément en trois petites heures , auffî
ai-je été étonné qu’un Suilfe , un amateur de montagnes tel que M.
S c h in z , qui y monta deux ans après moi, & qui même paraît n’avoir
pas atteint fa cime, repréfente cette courfe comme fi périlleufe & fx
pénible. ( 1 )
( 1 ) Beytrage zur nähern Kejntnifs der Schweitzer lande 1 « Heft j. 4 , und folg
D E F I E U T , Ckap, X F . } t
I $■ 1837. L a feule chofe qui rende cette montagne un peu difficile,
e’eft que les granits dont elle eft compofée, font prefque par - tout
en gros blocs détachés. Ces rochers fe font délités fur place; leurs
angles font vifs, & leurs faces planes, prefque toutes lultrées par
une couche mince de mica très-fin, ou plutôt de terre verte ou de
ehlorite. Ces blocs, quoiqu’irréguliers , paroiflfent tendre à la forme
rhomboïdale : j’en rencontrai cependant un ou deux figurés en prif-
mes pentagones comme des colonnes de bafaltes : j ’en rapportai même
un de cette forme,
ü E n t r e ces blocs entaffés, on drftingue en quelques endroits des
femmités de couches minces, à-peu-près verticales, dirigées du Nord-
Eft au Sud-Oueft, & inclinées en appui contre le Sud-Eft, comme
celles que nous ayons obfervées au-delfus d’A yrolo, en montant aux
Capucins..
¡ | L a montagne de la Profe, qui eft' à l’Eft de l’Hofpice à l’ôppofitë
dé Fieüt., vue de celle-ci, préfente auffi des couches dans cette fitua-
tfon. Ces couches minces ne font pas des gneifs, mais de vrais gra-
njts, compofés, de même que les gros blocs, de quartz, de mica
& de gros cryftaux de feldfpath. On voit cependant dans quelques-
uns de ces blocs des indices de veines qui font parallèles, & entr’elles
4|; a quelques-unes des grandes faces des malíes dans lefquelles on
les obferve,.
Le fommet de là montagne eft auffi compofé d’un entaiTement de
^Rrochers défunis. C’eft un bloc d’une grandeur énorme qui en
forme la cime, & ce fut fur ce bloc que j’établis mon obfervatoirè;
Je trouvai là le baromètre à 20 pouces 4 lignes f , corredion faite
de la chaleur du mercure,. & le thermonietre en plein air' à 6. Cette
obfervation, comparée avec celle que M. D e l u c 1er cadet faifoit à
» n e v e , donne pour la hauteur de. cette cime 1130 toifes au-delfu*
Nature
des rochers
de fiefttt
Sa cirufe
Hauteur
de cette
cime,