Sagenite
imparfaitement
cryf-
Ullifée.
Delphi?
“lite grife.
4+6 M 0 N T - C E R F I N.
> lx , nous fûmes obligés de traverfer de grands plateaux de neige,
qui fans doute, font la raifon du nom qu’on a donné à ces cimes.
Ces neiges font ça & là divifées par des arrêtes de rochers, en partie
brifés, dans lefquelles nous nous arrêtâmes pendant deux heures à
chercher des pierresq mon fils, fur la droite, & moi fur la gauche, ou a
l’Ëft du col- Je montai a fiez haut, du côté du Sud, par des rochers
en couches, peu inclinés, où je trourai quelques échantillons des cryf-
taux que je vais décrire.
§. 2280. Ces eryftaux reflëmblent beaucoup'au foifile que j’ai décrit
dans le §. 1895-, fous le nom de fagéniie informe, feulement fe rapprochent
ils plus d’une forme régulière, & comme ils ne font point
en auffi grandes maiTes ,’ leur couleur rouge perce-t-elle davantage.
C es eryftaux ont une ou deux lignes de diamètre au plus, fur une
longueur de 6 à 8- Leur couleur eft d’un gris , quelquefois prelque
noir , quelquefois rougeâtre ; d’autrefois décidément rouge , brillant,
d’un éclat prefque métallique. Iis paroiffent tendre a une forme priC-
matique quadrangulaire , terminée par des plans peu obliques à 1 axe
du prifme. Ils font ftriés parallèlement à ce même axe : ils paroilfent
opaques en maffe, & même fur leurs bords ; cependant de très-petits
fragments préfentent la couleur & la tranfparence d’un grenat rouge
orangei Ils montrent quelques difpofitions àfediviferen lames; cependant
leur calfure paroît compaite & même conchoïde, très-brillante,
d’un éclat métallique ; ' ils font très - durs & fe comportent au chalumeau
comme la fagénite compaile des §§. 185+ & i 89f-
C es eryftaux fe trouvent là enchatonnés dans du quartz, & ce
quartz eft lui - même renfermé dans des roches, dont la bafe , ou la
malTe principale eft compofée de la pierre que je vais décrire,
§. 228 r. C e t t e pierre paroît de la même nature que celle que j’ai
décrite au §. 1015, fous le nom de fchorl, dénomination reçue alors
pour toutes les pierres cryftallifées, dpnt la nature n'étoit pas bien
D U BR EV IL A S t. JAQUES D 'A Y A S , Chap. IX . 4+7
connue. C’eft auffi la même fubftance que j’ai décrite fous le N°. y ,
du §. 96Î, fous le nom de parties jaunes, du rocher de fchorl en
maffe. Sa couleur la plus ordinaire eft d’un gris qui tire fur le fauve,
on la trouve cependant d’un gris blanc & même argenté : elle eft
affez brillante , & même celle qui tire fur le blanc eft très-brillante,
d’un éclat vitreux. Mais quelquefois fa furface fe décompofe à l’air •
& alors elle eft terne; fa tranfparence fuit les mêmes nuances que fon
éclat; celle qui a le plus d’éclat eft prefque translucide; celle qui l’eft
le moins, ne l’eft que fur les bords. Ses eryftaux ifolés font prifmati-
ques, mais irréguliers ;’ car on ne peut pas compter le nombre de leurs
pans tronqués obliquement à l’axe du prifme. Ceux qui font grouppés
fontapplatis & comprimés. Leur caifure eft compacte , un peu inégale,
tirant par fois fur le conchoi'de. Leur dureté varie; il y en a de durs,
au point que l’acier y laiffe fa trace ; d’autres fe laiffent rayer; ceux
qui tombent en décompofition ont une rayure terreufe. Ils font très-
fragiles , & fe caftent volontiers en fragments rhomboïdaux.
Tous ces carafteres rapprochent beaucoup ce foffile du fchorl verd
du Dauphiné , glafartiger ftrablftein de M. Werner. Mais fa maniéré
de fe comporter au chalumeau, l’en rapproche bien davantage. Il fe
gonfle au premier coup de feu, & fe change en une feorie brune ,
inégale & poreufe, qui demeure enfuite très-réfraclaire. Un petit fragment
de cette feorie, appliqué au filet de fappare, s’étend , devient tranf-
lucide d’un brun tirant fur le verd de bouteille ; mais fans pénétrer ni
diffoudre.D’après tous ces rapports, je confidere ce foffile comme une
efpece de delphinite, que je diftingue par fa couleur en la nommant
delphinitc grife.
Ce foffile forme des rochers entiers, compofés de eryftaux’ applatis
& entrelacés, fouvent mêlés de quartz. On le trouve auffi par rognons
ou par grouppes, fur des gneifs & fur des ferpentines.
§ 1282. Mon fils, de fon côté, trouva de beaux grouppes de rayonnante
rhomboïdale, d’un verd de porreau foncé, brillante, femblable d’ailleurs