'f|g Ê L E C T R O M E T R E
l’hygromètre. Ils nous laiffèrent cependant quelques jours de liberté;
pendant lefquels je vis que, dans des tems parfaitement clairs &
fereins, le moment du jour où la féchereffe apparente eft la plus
grande, eft, comme dans la plaine, vers les 4 heures, de.l’aprèsi
midi.. Les moments de. la plus grande humidité tomboient entre 8
& 9, heures du foie, & 4 & s. beures du matin. Mais pendant la
nuit,, loxfque le tems étoit beau, Phygromëtre marcho.it conftamment
au fec. On voyoit. dans la foire'é, comme je l’ai dît 'ailleurs,' les
vapeurs & les exhalàifons, tant humides que fecfees, fe condenfer
& defcendre, à mefure que la chaleur du foleil cetïoit de les tenir
foulevées dans les hautes régions de l’air. Elles s’àbaiflbient d’abord
jufqu’à notre niveau, & produiioiënt en paflànt la tofeè ou Phumidité
du. ibir;. enfuite elles continuaient de defcendre & de s’entafter dans
le. fond des. Vallées,. & pendant ce tems-là, l’air que nous refpirions
s’épurqit & iè deflechoit de plus en plus, javois déjà obfervé ce
deffechement de Pair pend'ant la nuit fur lés hautes montagnes;
(.Voyages dans les Alpes, §. 11-2.6-) Mais il y a eu ceci de fingu-
hérement remarquable au Çol-devQéant-, c’eft.que, la plus grande
féchereffe qui. aie régné pendant nos. quatorze, jours d’obfervations,
a régné pendant la. nuit;, lavoir, celle du 7 au 8 de Juillet.,. Phygroi
metre à minuit étoit à: 66., 3 ;. & à. 4, heures du matin, mon. fils la
trouva à 52-, y; or , ce n’étoit pas la. chaleur, qui produifoit cette
féchereffe; car, à minuit;, le thermomètre, n’étoit qp’à; + jy , 1 , &
à 4 heures,, à o , 4. Dans. la fuite de la même,¡matinée, l’hygro,
metre marcha à l’humide jufqu’à 10 heures, quoiqu’il fit aifez: beatt
tems. Cette, nuit fi feche„fur le- Cql-du-Géant étoit très-humide,
à Chamouni, Et de-même, la première nuit que nous paffâmes fur
cette hauteur, celle: du 3 au 4 Juillet fut extrêmement,lèche; à
ïo heures du foir, l’hygrometre marquoit (¡p degrés,, & le.,matin à
y heures 56, tandis qu’à Chamouni, il étoit tout près de Phumidité
extrême..
Quant à la quantité abfolus dè Phamidîté,. elle a été beaucoup
E T H Y G R O M E T R E . Chap. VIL
moins grande fur le Col qu’à Chamouni & à Geucye. Et quoique
les brouillards "fiflent toujours venir nos hygromètres au terme de
Phumidité extrême, fouyent Pair de la plaine, fec en apparence,
contenoit réellement plus d’humidité; puifqu’011 peut prouver que
cet air, s’il le fût graduellement refroidi, fe feroit chargé de brouillards
, avant d’avoir atteint le degré de froid qui régaoit dans celui
de la montagne.