230 C O L D U G É A N T ,
Lichen fahlunenfis, L. ,
. . . . Geographicus, L.
. . . . Pubefcens, L.
. . . . Mefenteriformis Vulfen , apud Jacquin , mife. F. I I , p- f
tab. 9, fig. s-
Et de plus, deux efpeces nouvelles dont l’une peut être nommée.
Lichen , ( teffellatus ) crujlaceus ater rimofus tuberculis crujla immer
fis , planis , angulofis , lividis ; & l’autre ,
Lichen, ( lorieatus) crujlaceus, ater , rimofus, tuberculis atigulo-
fis , concaviufculis, exiguis ,/ubmarginatis, concoloribus, nitidis.
I l a enfin obfervé dans cette colleétion une production très-fingu-
liere q u i, probablement n’a point été décrite, & qui eft peut-être un
lichen , mais dans laquelle on ne voit cependant rien qui reffemble à
des tubercules.
Animaux, g- 204.0. L e feul animal qui parût avoir fon domicile confiant fur
le col du Géant, étoit une araignée toute noire, qui fe tenoit fous
les pierres. Mais nous eûmes la vifite de trois chamois qui paifoient
de la vallée d’Aofte en Savoie. Nous vîmes auflï des oiieaux de trois
efpeces différentes ; un pic de muraille, un moineau de neige & des
choucas ou corneilles à pieds & bec rouges. Les deux premiers ne
parurent qu’une fois ; au lieu que les choucas nous faifoient de fréquentes
vifites. Comme notre arrête étoit élevée entre deux profonds
glaciers , lorfque le vent fouffloit d’un côté, le calme régnoit de l’autre
; & alors les infedes , charriés par le vent ,; <des papillons , des
tipules , des mouches de différentes fortes tomboient fur le glacier, où
régnoit le calme ; & les choucas, attirés par les infeétes, faifoient en leur
donnant la chaffe, ; des courfes & de petits vols qui animoient & égayoient
lin peu notre fauvage folitude.
N A T U R E D E S R 0 CHE RS , Chap. IV. .231
C H A P I T R E IV.
N A T U R E D E S R O C H E R S D U C O L D U G E A N T .
§. 204!. T o u s les rochers auprès defquels nous paíTámes en allant leur m.
au col du Géant, ceux de notre arrête, & tous ceux que nous pûmes tu,re en
diftinguer de la chaîne du Mont-Blanc, dont cette arrête fait partie .T™'"
font des granits en maffe, des granits veinés, des gneifs ou- des roches
micacées quartzeufes. Les couches de tous ces rochers font verticales ,
ou du moins très inclinées & dirigées du Nord-Eftau Sud-Oueft, ou
de l’Eft-Nord-Efi à l’Oueft-Sud-Ouefi.
M a is l’arrête même fur laquelle nous étions campés eft compofée
ou du moins recouverte d’un entaffement de rochers incohérents de
différente nature ; leurs angles font vifs, ils n’ont point été charriés là
par les eaux; & comme ils font prefque toujours enfevelis fous la
neige, les météores n’obliterent pas fenfiblement leurs angles. Il paroît
qu’ils ont été défunis par quelques affailfemens fpontanés que favori-
fent leurs liffures naturelles, & l’enduit de ftéâtite qui lubréfie les
faces de leurs joints.
J e vais entrer dans quelque? détails fur les différentes efpeces que
j’ai diftinguées, foit dans les rochers de cette arrête, foit dans ceux des
environs.
S- 2042. J’ai rapporté huit échantillons différents de granit en maffe ; Granit
aucun d’eux , de même que ceux du Mont-Blanc, ne renferme du mica e[> maffe.
bien prononce ; mais on y voit en place de miea de la chlorite à petits
grains, qui vue au microfcope, préfente la forme décrite dans le