Nombre
des ofcilla-
tions.
près les unes des autres. Il eft certain que ce fait ne peut s’expliquer
qu’en admettant que l’action du fluide magnétique eft différente fur
différentes aiguilles ; & il eft aifé de concevoir que, fi une aiguille
a quelque vice intérieur, qu’elle ait plus de deux pôles ; par exemple;
& que ces pôles ne foient pas fur la même ligne, des augmentations ou
des diminutions dans la force magnétique, pourront, même fans
aucun changement dans la direction de cette force, produire dans la
direction de cette aiguille des variations différentes de celles qui auront
lieu dans des aiguilles parfaites qui n’auront que deux pôles, ou qui,
fi «lies en ont plus de deux, les auront égaux en force & fur une
même ligne. Mais que, par des caüfes purement intérieures, des
aiguilles puiffent avoir des variations régulières, les mêmes en différents
lieux, & relatives à la fituation horaire & annuelle de la terre
par rapport au folçil, c’eft ce que je ne puis concevoir en aucune
maniéré.
Je parlerai ailleurs de l’hypothefe de C anton. Quant a prefent,
je m’en tiens aux idées que j’ai propofées, en avouant quelles font
encore bien vagues Sa bien indéterminées. J’ajouterai feulement en
leur faveur, que leurs principes fe concilient très-heureufement avec
l’ingénieux fyftêmc de M. P révôt fur l’origine des forces magnétiques.
§. 2103. J’ai aufli comparé entr’elles les forces magnétiques, dans
les plaines, à Chamouni & fur le Col du Géant. J’ai employé pour
cela les. vitelfes des ofcillations de la même aiguille fufpendue au
même fil. Je mefurois exactement, avec une montre à fécondés, le
tems que cette aiguille mettoit à faire vingt ofcillations, dont la première
décriyoit un arc de 7 degrés, & la derhiere un arc de 3°, 30".
AGeneve, ces vingt ofcillations employèrent y' f ; 4 50"; y1; 4 4°’'.
dont la moyenne étoit y d' 4, le thermometra étant à 6 degrés. A
Çhamouni, y' 33": y' ¿4"; moyenne y' j'm, 5 ; .thermomètre 1* deg.
Au Col du Géant , y' 30V?» s' 30’ , iiJuM,» 6; moyenne
5' 32'', 43 ; thermomètre iz, 4.
Or»
J 1 M A N T . Ch*P. X . , j î j
O r , les forces magnétiques font invprfement comme les quarrés
des tems. Mais, à Geneve, le-tems étoit y' o", 4 ou ;co", 4, dont le
quarré = iiuyy_, y S ; à Chamouni, y' 33" 5 = 333" y, dont le
quarré = n 1223. Au Géant 5 32", 4y «= 332", 4y , dont le quarré
= ny23, 0025 ; d’où il fuivroit que la plus grande force étoit
dans la plaine, & la plus petite fur la plus haute montagne, à-peu-
près d’une‘cinquième î obfervation bien importante, fi elle étoit confirmée
par des expériences répétées, & faites à la même température.
L a force magnétique étoit aufli plus petite à Chamouni que dans
la plaine ; mais dans un rapport moins grand que celui de Geneve
au Col du Géant.
§. 2104. Nous avions porté fur le Col du Géant un de ces inftru- Magncts.
ments que j’ai nommé magnétometre, où l’on mefure la force d’un metre-
aimant par la quantité angulaire de la déviation qu’il produit fur une
aiguille de cuivre libre & verticale, à laquelle eft fufpendue une balle
de fer, foumife à l’attra&ion de cet aimant, §§. 4yy & fuivants.
J’espêrois que cet inftrument pourroit indiquer les variations
diurnes de la force magnétique; mais je 11’en ai apperçu d’autres que
celles qui dépendoient du calorique, l’intenfité de fon aétion diminuant
la force magnétique, tandis que le froid l’augmente; & ces
différences mêmes peuvent fe mefurer avec plus d’exactitude par la
viteife des vibrations d’une aiguille de boufTole bien fufpendue.
M ais j’ai employé cet inftrument avec plus de fuccès, pour eftimer
l’attradion magnétique des montagnes, comme je l’ai faite fur le
Cramont, §. 921. Car depuis que M. C oulomb a confirmé, par des
expériences direéles, la raifon inverfe du quarré des diftances que
L ambert avoit annoncée, j’ai reconnu que je m’étois trompé, lorfque,
dans le §. 83 du premier volume de ces voyages, d’après quelques
expériences qui m’avoient induit en erreur, j’avois cru pouvoir affir-
Tome IV. R r