Gneifs
adhérents
à des couches
cal-
çaircs.
438 M O N T - C E R V l R.
C H A P I T R E V I I I ,
EXCURSION A U SUD-OUEST D U BREUIL.
§. 2269. ISTous deftitiâmes la journée du i f à aller obferrer le*
montagnes qui renferment au Sud-Oueft le baffin du Breuil, klop-
fite de la chaîne du Mont-Cervin. Je defirois (ur-tout de voir fi j’y
trouverois du gneifs & du tuf, femblables à ceux que j avois ôbfervé*
fur le col du Mont-Cervin.
Nous montâmes d’abord par des gneifs gris groffiers, qui ne pre-
fentoient aucun accident remarquable, fi ce n’eft que fouvent leur*
fentes renfermoient de petits cryftaux rhomboïdaux de feldfpath verdâtre
demi-tranfparent, & des filaments de byffolite grife, femblable à celle que j’avoisJ trouvée au pied du Mont-Blanc, §. 89° > & dont
}’ài décrit une variété brune au §. 1696.
. $. Z170. Je ramaffai auffi un fragment de ces gneifs, intéreflant pour
pu cabinet;,non qu’il foit beau à l’oeil, mais parce quil prefente lq
preuve oftënfibie d’uq. fait fréquent dans ces montagnes, quoique rare
ailleurs ; c’eft un fragment d’une couche de gneifs bien caraclérifé■
renfermé entre des couches calcaires auxquelles il eft adhérent.
C e gneifs a pris,, en fe: caftant ,- la forme d’un rhomboïde un peu
irrégulier de deux pouces & demi en tout fens, & d’un pouce d’epaif»
feur. Il elt d’un gris roux en dehors & intérieurement bleuâtre; il
renferme beaucoup de feldfpath gris en grains médiocres, peu ou
point de quartz, & très - peu de mica. Son tilTu eft évidemment
fchifteux; il eft dur, & donne beaucoup d'étincelles.
E N V I R O N S D U B R E U I L , Chaf. V l l l . 4 5 ,
A une de fes faces adhéré une portion de couche calcaire, cpailfe
de quinze lignes , & d’un gris qui tire fur le bleu de lavande. Elle
eft décidément fchifteufe, & fes fchiftes font parallèles à ceux, du
gneifs; elle eft grenue à petits grains brillants, & a la dureté commune
dans ce genre de pierre.
A la face oppofée adhèrent des portions de fix couches, calcaires
fuperpofées les unes fur les autres j d’épaiffeurs inégales, mais alTez
minces pour ne former en tout qu’une épaiifeur d’un pouce.
Elles font aufli d’un gris tirant, les plus minces fur le roux, les plus
épaiffes fur le bleu de lavande; leur texture eft auffi fchifteufe, &
leurs fchiftes font auffi parallèles à ceux du gneifs.
Enfin , elles font auffi grenues, à petits grains, entre lefquels on
voit briller quelques lames de mica. Toutes, de même que celles
de la face oppofée, font une vive cffervefcènce avec les acides.
S. 2271. Après avoir marché pendant quelque tems au Sud-Oueft, Schiftemè.
nous revînmes contre le Nord, & nous rencontrâmes une veine de lan£®'
pierres vertes , foit éboulées, foit en place, d’un fchifte d’un verd olive
clair, compofé d’un mélange de fines écailles de mica & de hornblende.
Ce fchifte a fes feuillets, ici droits, là ondes; il eft allez
tendre, fe raie en gris verdâtre mat, exhale une forte odeur d’ar-
gille ; agit, quoique foiblement fur le barreau aimanté, & fait une
effervefcence paflàgere avec les acides, preuve qu’il contient quelques
parties calcaires.
I l renferme enfin quelque petits grenats rouges, translucides & Hématît»
prefqu’informes, étant arrondis & fans angles prononcés. lpcsulaire.
M ais ce qui attira le plus notre attention, c’eft une croûte rouge
&. brillante, qui recouvroit fréquemment les faces extérieures & le#
divifions fpontanées de cette roche, fans fuivre dans fa pofition rien de relatif aux feuillets lchifteux de la pierre, & en couvrant quelquefois
une étendue de plufieurs pouces en tout fens.