De Duomo
à Pied de
Mulera.
De Pied de
Mulere à
Vanzon.
a n M O N T A R O S E.
c h a p i t r e H t
DE D U O MO-D’O S S OL A A M A C U G N A G A.
§. 2129. JvsQU’à une lieue & demie au-dciTous de Duomo, nous
fuivîmes la route du Lac-Majeur, que j’avois tenue en 178?, §• 1767»
6%, 69, 70. Mais là, au lieu de traverfer la riviere, nous allâmes
paifer au village de Palanzano. On trouve auffi dans la montagne
qui eft au - deffus de ce village, des dalles de ce gneifs à feuillets
droits & fermes, que j’ai décrits au §. 1769; & à une demi-lieue
delà, nous vînmes à Pié di M ultra,. Ce village eft fitue au pied de
la montagne & à l’entrée du FalAnznfca, que l’on remonte en allant
au Mont - Rofe. Ce même village eft de douze toiles plus bas que
Duomo-d’Offola; & d’après la hauteur méridienne du foleil que prit
mon fils, il trouva fa latitude de 46*, 9', 43".
§. 2130. Si l’on ne lait pas tout d’une traite les huit ou neuf lieues
qu’il y a de Pied de Mulere à Macugnaga, on s’arrête, comme nous
le fîmes, à Fanzon, qui eft à quatre lieues trois-quarts de Pied de
Mulere. On peut loger là chez J. P. Paruzza, Négociant, qui ne tient
pas précifément une auberge, mais qui reçoit fort bien, & à un prix
honnête, les voyageurs qui s’arrêtent chez lui. Vanzon eft élevé de 3f7 toifes.
En faifant cette route, on découvre par intervalles les montagnes
de Macugnaga ; mais c e t fa-tout trois-quarts d’heure avant d’arriver
à Vanzon, dans le village de Ponte - Grande, qu’on a le plaifir de
voir bien à découvert le Mont - Rofe, ou du moins trois de fes plu*
hautes cimes, & le Pic - Blanc ( Pizzi Bianco ) fur le haut duquel
nous fommes montés. On ne traverfe pas le pont en allant à Vanzon;
DE DUOMO.D’OSSOLA A MACUGNAGA, Cmp. III. ; ;9
mais il fsüt s'avancer juiqu’tu milieu de ce pont, pour jouir de l’aipecî:
de cette belle montagne, qui fe préfente là auffi majeftiieufement que
le Mont-Blanc, va du pont de Salenche. Le Mont-Rofe a même
l’avantage de paroître encadré par la belle verdure de l’étroite &
profonde vallée Anzafca, qui fait merveilleufement rellortir la blancheur
des neiges & des glaces. Nous mîmes quatre heures de VanzoB
à Macugnaga, village le plus élevé du Val Anzafca,
C e t t e vallée eft remarquable par la beauté , j’oferois dire, la magnificence
de'fa végétation : par-tout, excepté dans la partie la plus haute
& la plus froide de la vallée, les chemins font ombragés par des treilles
qui les couvrent entièrement, comme elles couvraient les allées des
jardins de nos peres. D’autres treilles en étageres, foutenues par des
murs , couvrent la pente de la montagne ; car dans tout ce pays, 011
né cultive la vigne que fous la forme de treilles. Mais dans les endroits
où les flancs de la montagne , fillonnés par des torrents, forment des
angles rentrants dont les faces font fuiceptibles d’arrofements, on trou ve
des prairies ombragées par des châtaigniers d’une grandeur & d’une
beauté vraiment admirables ; & fouvent le torrent forme une cafcade
qui embellit encore ces magnifiques ombrages. Ce qu’il y a encore de
remarquable dans cette vallée, c’eft qu’elle, n’a point de fond; les deux
pentes oppofées fe réuniifent par leurs bafes, & forment un angle aigu
dans lequel coule la Lanza : les nombreux villages qui peuplent la vallée
font prefque tous fitués fur les pentes rapides delà montagne, ou fur
de petits repos de ces mêmes pentes,
. L a matière même de la montagne, fur la route que nous fuivîmes
jufqu’à une lieue au-deffous de Vanzon, eft un roc veiné, compote de
feldfpath blanc & de mica brun, comme celui de la vallée de Marti-
•gny. (Voyages dans les Alpes, H 1047 '& fuiv. ) Il préfente les mêmes
accident-s ; des veines tortueufes, des noeuds, quelques nids & quelques
veines de quartz , d’autres de feldfpath blanc & pur, mais toujours
confufément cryftallifé. On y voit auffi des efpeces de porphyres, dès
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