i ï é L I T H O L O G I E
couches d’un beau mica verd, que j’ai décrit au §. i 8$3- Elle paroît
prefque toujours, fur-tout quand elle eft mêlée de mica, fous une
forme plus ou moins fchifteufe.
Calcaires
grenues à
vive effer-
ysfcence.
Gypfe en
snaffe.
U ne belle variété de l’efpece fchifteufe, eft celle dans laquelle M.
F le u r ia u de B e l le -V u e a découvert la propriété d’être flexible 8c
élaftique, comme la faméufe table du palais Borghéfe à Rome. Çeft
à Campo-Longo, dans la. vallée Lévantine que ce marbre fe trouve.
Cette découverte a acheminé M. de F le u r ia u à des recherches très-
• intéf effantes, tant fur-la raifon de cette flexibilité que fur les moyens
de donner, par un Refféchement gradué , cette qualité aux pierres
qui ne l’o'nt pas naturellement. M. de-F l e u r ia u a bien voulu donner
à la Société des naturaliftes de Geneve le Mémoire qu’il a écrit fur
ce iujet. Cette Société enrichira' de ce Mémoire le premier volume
de fa collection.
. §. 1930. Il y a cependant au St. Gothard des pierres calcaires grenues
i foit pures, foit mélangées de mica qui lont très-vivement effer-
vefcentes. La collection de M - S t r u v e renferme des calcaires effervescentes/*
très -gros grains, translucides , & d’une couleur de chair
très-agréabïe ; d’autres font fchifteufes, à grains très-fins mêles de
mica gris; d’autres encore fchifteufes, mais à très - gros grains, &
mêlés auifi de mica d’un gris blanchâtre.
O * .trouve auffi la pierre calcaire, co ro p a fted ’un gris noirâtre &
vivement eflervefcente, dans la vallée dürferen.
O n vo it enfin dans une infinité d’endroits le fpath calcaire cryftal-
lifé fous différentes formes & fur différentes matrices.
§ .; ÆVè Q u a n t au gypfe, on le trouve au St. Gothard, foit au-
deffous d’Àyrol, fcomme je l’ai dit §.,v8of. foit dans le Val-Canana.
On en voit en maffe, à grains f i n s & brillants, ne faifant aucune effer-
D U St. G O T H A R D , Ohap. X X I I . n i
verfçence avec les acides, & par conféquent exempt de tout mélange
calcaire.
M a is ce qui eft moins commun, c’eft de trouver le gypfe fous
une forme fchifteufe, & mêlé de couches minces de mica ; celui - ci
contient quelques parties, calcaires; il fait un peu d’effervefcence.
Je ne pente pas que ce fchifte gypfeux foit comme le fchifte calcaire
micacé une roche primitive ; je le crois d’origine moderne 8c formé
par dépôt dans des baflîns depuis la formation des montagnes fecon-
daires, Les échantillons que je poffede font de nature à en donner
cette idée ; leur texture n’eft point homogene ; le mica ne paroît point
y avoir été uni au gypfe par une cryftallifation fimultanée ; il eft là ,
par feuillets prefqu’incohérents qui féparent des couches minces d’un
fédiment argilleux. Ce mica paroit donc avoir été charrié & dépofé par
les eaux plutôt que cryftallifé dans leur iein. Cependant, comme je
ne l’ai point obfervé dans fon lieu natal, je n’oferois point affirmer cette
opinion d’une maniéré trop précife.
Gypfe
fchifte UX. ;