De Gi or*
ni co à
Fuïdo.
Granits
▼eines toujours
horizontaux.
6 V A L L È È
§. 1800. L e lendemain, 21 de juillet, en partant de Giornico,
élevé de 1S3 toifes, à-peu-près comme notre lac , je pris congé des
treilles, qui jufques là avoient ombragé le chemin. Mais un air plus
frais & de beaux arbres, m’empéchoient de les regretter.
A demi lieue de Giornico, les granits veinés reparoiffent après
avoir été mafqués par des éboulis. Leurs couches & leurs veinés
intérieures, font toujours parallèles à l’horizon. Dix minutes plus
loin, le chemin côtoie un rocher du même granit, dont la furtàcc,
relevée de boffes ondées, n’eft pas divifée par couches; mais les
veines de la pierre montent doucement au Nord comme la vallée,
qui court ici du Sud au Nord de l’aiguille aimantée. Au reile, comme
ce rocher n’a pas 60 pieds de hauteur, & que nous avons vu à St.
Roch 1752, des couches qui en avoient davantage, il eft vraifembla-
ble qu’il forme lui feul une couche à-peu-près horizontale.
C e rocher aboutit à un pont, fur lequel on paife le Téfin pour
la première fois depuis Bellinzona; on fe trouve alors fur fa rive
droite, & on le voit faire au-delfus & au-deffous de ce pont les plus
belles chiites, entre des blocs énormes de granit. Bientôt 011 repaiTe
fur la rive gauche. Entre ce dernier pont & le village de Cbigiouia,
qui en eft éloigne d’une lieue , les granits continuent de préfenter la
même ftruélure. Il y a même des fîtes, dont j’aurois defiré de remporter
un deflin pour donner une idée de ce genre de montagne avec
leurs beaux elearpements entrecoupés par des ailiies horizontales,
d’arbres & de verdure.
U n peu au-delà de Chigionia, l’on perd de vue les rochers, la terre
cultivée les recouvre & les cache à une grande hauteur. A demi-lieue
de ce village, on pafle à Faido, grand village, où réfide le Baillif de
la vallée Levantine. Vis-à-vis, fur lu gauche, eft une belle cafcade.
(*bs*horL" !8o.. A demi-lieue de Faïdo, l’on traverfe un petit hameau,
L É V A N T 1 N E > Chap. X I . 7
pafle lequel le roc commence à paroître au jour fur la droite du chemin.
En fondant ce roc, je le trouvai compofé de couches horizontales
bien décidées, les unes d’un fchiftemicacé quartzeux à feuillets
très-minces, les autres d’un gneifs à feuillets plus épais. Dans quelques
endroits ces couches & leurs feuillets partiaux, qui fuivent con(-
tainment la même direflion, fe relcvent de quelques degrés en montant
à l ’Oueit, ou à l’Oueft-Sud-0 ueft. La montagne oppofée, de
l’autre côté du Téfin, paroît être de la même nature.
L es bois recommencent enfuite fur la rive droite ; tandis que fur
la gauche, on voit toujours des couches horizontales diltinétes depuis
le bas de la montagne jufques à ion fommet. Ici la vallée prend un
afpect très-fauvage, on ne fait par où l’on pourra pénétrer ; il fem-
ble que l’on avance contre une enceinte fermée par des rochers efcar-
pés & inaccellibles.
A une lieue de Faïdo, l’on palle le Tclin pour le rcpalfer bientôt
après, & l’on trouve fur fa rive droite des couches d’une roche
feuilletée, qui montent du côté du Nord..
O n vo it clairement que depuis que les granits veinés ont été
remplacés par des pierres moins fo lid e s , tantôt les rochers fe font
éboulés & ont été recouverts par la terre végétale, tantôt leur fitua-
tion primitive a fubi des changements irréguliers.
§. 1802. M ais bientôt après, on monte par un chemin en corni-
ehe au-delTus du Téfin, qui fe précipite' entre des rochers avec la
plus grande violence. Ces rochers font là fi ferrés, qu’il n’y a de
place que pour la riviere & pour le chemin , & même en quelques
endroits, celui-ci eft entièrement pris fur le roc. Je fis à pied cette
montée, pour examiner avec foin ces beaux rochers, dignes de toute
l’attention d’un amateur.
z o n tau x
p lu s Le 11-
dres.
Granits
avec dea
veines en
zigzag.