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Si la montagne ou la maiTe quelconque dont on s occupe ne pro-
fentoit aucune divifion ; il ne feroit pas queftion de favoir, fi elle eft
ou n’eft pas ftratifiée. On fuppofe donc qu’elle préfente des divifions,
& oa denande fi ces divifions peuvent être qualifiées de couches. La
folution de cette queftion dépend de trois confidérations.
a ) De la régularité de ces divifions ou de leur parallellfme.
h ) De leur nombre, qui, plus il eft grand, plus il exclud l’idée
d’un parallélifnie fortund.
C) Du parallélifme, de ces divifions avec les feuillets ou les parties
difeernables dans l’intérieur de la maiTe.
4°. Quoiqu'en général les couches aient la forme d’un paralléli-
pipede , on en voit cependant de cunéiformes , on en voit d’autres dans
lefquelles on obferve des renflements & d e s étranglements alternatifs:
on en voit enfin qui femblent fe ramifier ; la même fe divifant en deux
ou trois ; ou deux ou trois fe foudant & fe réunifiant ea une.
y®. Outre la forme des couches, on obferve leur étendue, foit dans
la même montagne, foit dans plufieurs montagnes voifines & même
éloignées.
6°. On obferve aufii leur inclinairon ou l’angle qu’elles forment avec
une ligne horizontale , & le point de l’horizon vers lequel fe dirige
leur pente.
f Cette derniere obfervation détermine la direêtion de leurs plans,
(das Jlreichen ) ou les deux points oppoiës de l'horizon par lefquels
pafferoient leurs plans fi on-les prolongeoit après les avoir entièrement
redreifées-
Cette direilion des plans eft fur. tout importante à confidérer dans
les couches verticales.
7 ®. 8
C O U C H E S , Cita p. JC.
7*. Il faut voir fi cette direction eft parallèle, oblique , ou tranfverfé
à la direilion du corps même de la montagne, de la chaîne dont elle
fait partie, & des vallées adjacentes.
S®. Il faut auffi confidérer fi la pente des couches eft conforme k celle
de la furface extérieure de la montagne, c’eft-à-dire, fi elles defcendent
vers les dehors de la montagne, ou fi elles plongent vers l’intérieur.
9*. Voir enfuite fi leur pente eft la même depuis le pied de la montagne
jufques à la cime., ou fi elle varie à différentes hauteurs : fi
elle eft la même , ou différente fur les faces oppofées d’uue même
montagne. Couches en éventail. Voyages dans les Alpes, §. 1$ 6 & 677.
10”. Il eft important d’obferver, dans les couches inclinées ou verticales
, fi leur épaiffeur n’eft point plus grande à leur bafe qu’à leur
fommité.
11°. Obferver les joints des couches, & voir s’il n’y a point ea-
tr’elles quelque fubftance interpofée, différente de celle des couches
mêmes, & quelle eft la nature & l’épaiffeur de cette fubftance.
i2*. Voir dans ces joints, fi les furfaces contiguës ou correfpon-
dantes des couches font liffes.oufi au contraire, elles font inégales ,
fi l’on n’y obferve point des noeuds qui préfentent des indices de cryf-
tallifation ou d’ondulations dirigées dans un certain fens.
1 i®. Dans les montagnes compofées de couches de différente nature
ou de différentes épaiffeurs, voir s’il n’y a point de périodicité dans
leur retour , tellement qu’après un nombre ou un intervalle déterminé
, ce foit le même ordre qui recommence.
14“. Si au bas d’une montagne en couches horizontales, on ne
trouve point de montagnes en couches prefquc verticales, appuyée*
contre le pied de cette même montagne.
Tome IV. Q q f