liv. pour hautes payes, entretiens de bâtiments & autres fra is, ce qui
paroît plus que fuffifant, parce que tous ces bâtiments font infiniment
peu difpendieuç, la dépenfe totale fera-de goo liv. par femaine ou de
46800 liv. par an. Il refteroit donc à M. T çgroNi 13000 liv. de France
de be'néfice.
Mais les gens du pays affûtent que les profits vont beaucoup plus
loin ; & que , foit pour diminuer l’envie , foit pour payer moins au
prince, on exténue autant qu’on le peut le produit de ces mines. (
C e p e n d a n t il eft bien certain que ce produit a confidérablement
diminué depuis quelques années , auffi l’ardeur pour les exploiter dimi-
ïiue-t-elle journellement. Il y a eu dans leur bon tems jufqu’à mille
ouvriers employés dans ce lle , du reiïort de Macugnaga, & aujourd’hui
on en compte à peine la moitié, ceux qui ont des mines cherchent a s’en
défaire, & tous les propriétaires que j’ai rencontrés, excepté M. T e s t o n i ,
m’ont propofé à moi-méme de les acheter. Il paroît que ces mines font
en général plus riches au jour ou auprès de la furface que dans l’intérieur
de la mo;ntagne, & qu’on en a extrait à-peu-près tout ce qu’i!
y avoit de meilleur ( 1 ). Le même fait a été obfervé dans les mines
d ’or de Tranfylvanie par M. M u l l e r , & dans celle de l ’Oural par
M . H e r m a n n . ,
( i ) Les minéralogiftes qui connoiflent
les utiles travaux de M. le baron de B o r n
fur l’art d’extra;re les métaux précieux par
le moyen du me «•gui® , trouveront fans
doute les procédés des mineurs de Macugnaga
bien groifiers & bien imparfaits.
Mais il faut confidérer que l’extrême pauvreté
par quintal de mine, Ueber des Anquicken,
pag. 18S-.ll s’enfuit de-là, que les4472,0
quintaux qui paifent annuellement par les
quatre-vingt fix moulins de M. T estoni,à
raifon de dix quintaux par femaine pour
chaque moulin cauferoiert une dépenfe
de 268*20 liv. de France par année. O r ,
nous venons de voir qu’il n’en fort que eent
j quatre marcs d’or par an, dont la valeur,
déduétjon faite de la dime, h’eft que d’environ
de ces mines les met hors d’état de t
fupporter les dépenfes que peuvent fouffrir I
celles de Hongrie. En effet, M de BoRm
évalue la dépenfe de fon procédé à un rix-
daler & demi, environ 6 liv* de France , ;
60000 liv. à moins donc que lepro»
cédé de M. de BÔRîî ne quintuplât leur
A u refte, le Souverain favorife beaucoup l’exploitation de ces mines.
Tout particulier , un étranger même , s’il découvre un nouveau filon
qui ne foit pas renfermé dans la poffeffiou actuelle d’ùn autre particulier,
peut par un fimple enregiftrement s’en affluer la propriété fous
la condition de l’exploiter au bout d’uu certain terme... Mais fur dix
onces d’or qu’il retire , il doit en payer une au feigneur feudataire.
Dans le Val-Anzafca, c’eft le prince Borromée qui retire cette dîme
& il l’afferme à MM. T e s t o n i & de P a o l i s . Le ro i, fur fes propres
fiefs , n’exige non plus que la dixième. Cette liberté de travailler , le
peu de frais qu’exige l’exfraition de l’or par le mercure , ont engagé
plufieurs payfans à attaquer des filons , mais ils s’y font prefque tous
ruinés; parce que la première difficulté que leur oppoloient, ou les
e au x , ou la dureté du rocher, ou l’amaigriffement du filon, les a
arrêtés tout court. Ceux-là feuls s’y font enrichis, qui ont eu affezde
fonds pour être en état de furmonter les obftacles.
produit, il ne fauroit être avantageux de
l’employer. D’ailleurs , divers poffeifeurs
des mines de Macugnaga, très-intelligents,
m’ont aflfuré que leur procédé extrait bien
réellement tout l’or contenu dans leur minerai
, ou n’en laifTe du moins qu’une quan.
tité tout-à-fait peu conféquente. C’eft ce
dont je m’aifurai avec plus de préciüonen
jettent à la riviere. Cependant il paroît difficile
de croire, que quelqu’une des opérations
les moins coûteufes du procédé deM.
de B o rn ne pût pas être avantageufement
appliquée à l’exploitation de« mines de
Macugnaga#
S * A