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 j’y  enfonçois  un  de  ces  cylindres,  que  je  retirois  enfuite  au  bout  de  
 quelques  heures.  Je  connoiflois  auffi  la  température  de  la  terre  à  la  
 profondeur  où  étoit  logé  chaque  thermomètre. Ainlî au Nant-Bourant,  
 je  fis  cette  expérience  dans  un  pré  découvert,  en  pente  douce  du  
 côté  du  Nord;  j’enfonçai mon  cylindre  le  5  au  foir,  &  l’ayant  retiré  
 le  lendemain matin  à  cinq heures un  quart , je  trouvai  le  thermomètre  
 à  la  profondeur  de  trois  pieds  à  9,  6 ,  & celui à  deux  pieds  à  10, g,  
 l’air  étant  à  8,  8'. 
 Mon  fils  cadet  obfervoit  en  même  tems  à  Çonche,  §.  1420,  des  
 thermomètres  arrangés  de  la même maniéré ;  il  trouva  la  température  
 à  trois  pieds  de  14,  8,  &  à  deux  pieds  13,  2,  l’air  à  13,  5-  Il  faut  
 fe  rappeller  que.  Conche  eft  élevé  de  215  toifes  au-deiïus  de  la  mer,  
 &  le Nant-Bourant  de  .720. 
 En montant  au  Bon-Homme,  je  vis  au-delTus  du  Plan  des Dames,  
 de  l’eau qui  TOrtoit  de  deffous  un  grand  platteau  de  neige;  je'trouvai  
 la  température  de  cette  eau  de  4,  3 ;  &  comme  j’en  fus  étonné,  je  
 confirmai  l’expérience  en  la  répétant.  Comme  cette  eau  touchoit  la  
 terre,  &  ne touchoit pas  continuellement  la,neige,  la terre la  réchauf-  
 foit  à-peu-près  autant  que  la  neige  la  refroidiflbit.  Ce  fait  augmente  
 la  difficulté  de  concevoir,  que la  fraîcheur du  fond  de  nos  lacs  puiffe  
 venir  des  eaux  qui  defcendent  des  glaciers  par  des  conduits  fouter-  
 raîns,  §.  1402. 
 L e  7 ,  à  fix heures  du  matin,  la  température  de  la  terre, éprouvée  
 dans  une prairie  découverte,  étoit  à  trois  pieds  de  profondeur^,  tfm  
 &  à  deux,  1x3,  9;  à  l’air  9.  A  Conche,  à  3  pieds  14,  5 ;  à  deux  
 pieds  1 y,  jy ;  air  14.  Le  Chapiu  eft  élevé  de  807  toifes. 
 Dn Chapiu  §.  3227.  Au  midi  du  Chapiu  eft  une  petite  plaine  triangulaire.,  
 qui eft le  rendez-vous des  eaux & des  cailloux  roulés  de' deux tôrrehts,  
 qui  viennent  l’un  de  l’orient,  l’autre  du  couchant,  &  qui  delà  fe  
 verfent  dans  la  vallée  que  nous  dévions  fuivre'pour  aller  au  pied  du 
 St.  Bernard. 
 d e   g  e   n e   y  e  À  s  c £  z ,   cLF.  i. 
 St.  Bernard.  Nous  traverfâmes  cette  plaine,  &  nous  entrâmes  dans  
 cette  vallée;  fa  direction  générale  eft  au  Sud-Sud-Eft;  mais  cette  
 diredion paroit changer très-fréquemment,  à caufe des grandes finuo-  
 fités  que  forment  les  angles  Caillants  &  rentrants  de  deux  chaînes  
 qui la  bordent Effectivement, cette vallée doit  être confidérée comme  
 tràrifverfale ;  car  elle  coupe  les  couches  des  montagnes  qu’elle  tra-  
 verfe.  Ces  couches,  jufqû’a  une  iieue  du  Chapiu,  fe  relevent  contre  
 le Nord  ou  contre  la  chaîne  centrale,  dont  la  montagne  du  Bon-  Homme  fait  partie. 
 L e  to rren t  qui  ÿ   co u le   fe  n om m e ,  dans  le  h a u t ,  l’Eàiidu Glacier, 
 &  dans le bas,  laFerfoy.  Il  va  fe jeter  dans l’Ifere entre St. Maurice*. 
 &  Scèz.  Cette  vallée  éft  extrêmement  faiivage,  couverte  des  débris  
 des  montagnes  qui  l'a  bordent,  &  qui'  né  lui  préîentent  que  des'  
 efearpements ftériles.  Elle  eft cependant aïfez  peuplée;  &  cela fe voit  
 dans  beaucoup  de  vallées,  qui  font  nourries  moins  par  leur  propre  
 fol  que par  celui des  vallées latérales  qui  y  aÜôutiiTent.  À  une  lieue  
 du  Chapiu,  on  paffe  un  hameau  d’été  nommé  le  Crefi,  &  enfuite ai  
 demi - lieiie  de  là,  après  une  longue  &  rapide  defeente,  un  autre  
 hameau, auffi  dété, nommé les Glinettes; trois-quarts d’heures après,  
 le premier  hameau  d’hiver,  nommé Bon naval,  &  enfin,  à une petite  
 lieue plus loin,  le  dernier  delà  vallée,  nommé le  Chatelard. 
 L es  montagnes  qui  bordent  cette  vallée,  font  calcaires  pour  la  
 plupart ;  quelques - unes  fout  des  breches  à  fragments  anguleux  &  à  
 gros rognons  de fpath;  d’autres  font  mêlées  de'fable,  comme  celles  du Buet,  §.  383. 
 ON'vbit  enfuite-* des  calcaires,grenues ;  puis  à  une* lieue  ¿'demie  Couches  
 du  Chapfü,  près  des  Glifièttès’,  ori  rencontre  de  grands" blocs  d’un£nz’Sza8-  
 beau  gneifs,  compofé  de  beaucoup dé  feldfpaih  grenu,  de  quelques  
 grains  arrondis  de  quartz  translucide,  &  d’un  peu  de  mica.  On  
 trouve  auffi  près  de  là des blocs  d’un  pétrofilex  ou  d’un palaïopetre  
 jaunâtre,  approchant  de  la  nature  du  qûartz.  J’obfervai  auffi  là  un  
 'lame  LF.  D d d