D ’ A Y R O L 0 A U H A U T
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C H A P I T R E X I V .
D ’AYRO LO A L’ H O S P I C E D E S C A P U C I N S
D U S t . G O TH A R D .
§• 1821. Je partis d’Âyrolo pour le haut du St. Gothard , le 2j de
juillet, j’avois déjà fait deux fois ce palfage, & je le fis encore pour
la troifieme avec un nouvel intérêt.
O n fuit pendant quelque tems le fond de la vallée, en montant obliquement
au Nord-Oueit ; puis on tire au Nord, & cette derniere direction
eft en général celle du paffage.
à ÎUcha'0 ^ un ftuart ^eue d’Ayrolo on rencontre des rochers tendres de
pelle Ste. fchifte micacé, quartzeux, dont les couches courent du Nord-Eft au
Anne. Sud-Oueft Elles font à peu-près verticales, niais furplombent pourtant
un peu contre le Sud-Eit ou contre le dehors de la montagne ;
phénomène que nous avons déjà obfervé bien des fois. On entre en-
fuite dans un bois où ces mêmes rochers continuent, mais en fe chargeant
d’un mélange de grenats & de hornblende.
A trois quarts de lieue d’Ayrolo & à lafortie de la forêt, on trouve
la chapellç Saint Anne,
Roche« § . 18.12. Paès de cette chapelle on voit de très-belles couches de
feldfpach^ roc^es niêlangées de hornblende. Le fond de ces rochers paroit un
grené, grès , & a été regardé comme tel par des naturaliftes très-diftingués,
tels que M. B esson. En effet, il eft compoféde grains blancs &durs,.
peu cohérents entr’eux ; cependant je ne fàurois attacher à cette pierre
l ’idée que l’on fe fait communément d’un grès, favoir, d’une pierre
D U St. G O T H A R D , Chap] X I P. 2j
■ quiréfulte d’un amas de grains deTable charriés par les eaux, & réunis
par un gluten qui leur eft étranger. Cette définition place le grès dans
la claffe des pierres de troifieme formation : o r , les rochers que nous,
examinons ic i, font indubitablement primitifs. Il faudrait donc pour
leur donner le nom de g rès, admettre des grès primitifs,. & je nefau-
fois douter que ce ne foit dans ce fens que M. Besson leur a donné
ce nom. Cependant il me femble qu’il vaut mieux laiffer lés grès à la
place qu’un ufage confiant leur aiïigne , & donner aux piêrres primitives,
femblables à celle qui nous occupe, le nom de feldfpath grenu
ou de quartz grenu, fuivant legenredes grains qui y dominent. Dans
fjcellë-ci c’eft le feldfpath , je doute même qu’elle renferme du quartz ,,
car tous fes grains font fufibles au chalumeau.
I D ans cette pâte grenue font renfermés dès cryftaux alongés & irréguliers
de hornblende, noire, ou tirant un peu fur le verd. Ces
cryftaux font parallèles aux feuillets des couches, dans celles qui font
minces ; & là, fur-tout lorfque ces couches font dé fcliiftes micacés',
ils fe préfentent' fous la forme de gerbes ou de faifeeaux de rayons
qui divergent en fens oppofés. Ces rayons ont quelquefois juiques à
trois pouces de longueur, & forment un effet très - agréable à l’oeil.
Dans les.couches plus épaiffes, & fur-tout dans celles de feldfpath
grenu, on trouve ces cryftaux noirs ; ici, parallèles ; là, obliques, &
même quelquefois perpendiculaires aux plans des couches.
• Ces pierres renferment auflî des grenats, a peine translucides , d’un
touge vineux dans leur calibre, dont le diametre varie depuis deux
lignes jufques à un.pouce, & qui fe fondent aifément en une feorie noire
& terne. Leur forme, quand elle eft régulière, eft toujours celle d’un
dodécaèdre terminé par des rhombes.
h §. 1823. A un quart de lieue au-deffus de la chapelle, le chemin
K le Tefin coupent des couches verticales parfaitement prononcées,
■fe que 1 on luit au loin dans la montagne qui domine l’autre côté delà
riviere,
Roches
micacées
verticale^