go D E G E S T I N E N
ce que l’on voit depuis le lac de Lucerne, mieux encore que de l’intérieur
même de la vallée.
Le Pere §. ig8î. Avant de perdre entièrement de vue ces montagnes pri-
leicouches mitives, je dois dire encore un mot de l’opinion du P. Pini fur leur
des rochesft ratification. Ce favant minéralogifte s’eft efforcé d’établir, que non
primitive«. feu[ement les granits en maffe , mais les granits veinés & même
les roches micacées, n’ont point été formées par couches proprement
dites, & que les divifions que l’on y apperçoit font purement accidentelles.
Le P. Pini a foutenu cette thèfe d’abord dans fon Mémoire
minéralogique fur le St. Gothard, & enfuite dans un Mémoire fur la
théorie de la'terre, inféré dans les Mémoires de la fociété Italienne, T. F.
L es arguments du P . P in i ont même féduit deux autres favants
minéralogiftes, M. S t o r r & M. B e s so n , qui à cet égard, ont vu le
St. Gothard des mêmes yeux que lui.
J ’a i lu avec la plus grande attention & la plume à la main ces deux,
ouvrages, & en particulier le premier Mémoire du P. Pini ; j’ai en-
vifagé les arguments fous le point de vue qui leur étoit le plus favorable
; & c’eft après m’en être pénétré, que j’ai fait le voyage que je
viens d’écrire. Cependant je puis affuref que l’obfervation de ces mon-
' tagnes m’a paru écrafer de tout le poids de leur maffe les objeélions
que l’on a faites contre leur ftrudure, & fur-tout les montagnes de
St. Roch, celles de la Furca del Bofco, & celles de la vallée Lévart-
tine, m'ont paru ne laiffer aucune efpece de doute. Je n’entrerai dans
aucun détail ultérieur fur cette controverfe , d’autant que je ferai
obligé de la reprendre en traitant de la théorie ; je me contenterai
de renvoyer à mes defcriptions des montagnes que je- viens de nommer,
les naturaliftes auxquels il pourrait reiter quelque doute. Je ne
fuis même revenu ici fur cette queition que pour ne pas paraître:
diffimuler les autorités contraires à mon opinion, & pour affurer que
j ’ai eu à ces autorités tout l'égard, qu’elles méritent..
A u re lie ., & je fa i dit a illeu r s , il y a des minéralogiffes qui s’o o
A A L T O R F , Chap. XXI . ei
cupent plu» du foin de chercher & de raffcmbler des morceaux
curieux, que de celui d’obferver l’enfemble & les formes générales.
On fe noie dans les détails,, & ce n’clt pas avec des microfcopes qu’il
faut obferver les montagnes.
Et s’il faut enfin combattre les autorités par d’autres autorités , je
dirai que les grands minéralogiffes l’Allemagne, ceux-qui ont étudié
la minéralogie, non-feulement dans leurs cabinets, mais plutôt dans les
mines & dans les montagnes; les Charpentier, Trebra, Letke, Lafius,
s’ils ne recônnoiffent pas tous la ftratification du granit en maffe, font
au moins tous unanimes fur celle dés granits veinés, des gneifs & des
fchiffes, tant primitifs que fecondaires.
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S. 1882. A. Résumons, comme j’aime a le faire , les obfervations
confignées dans ce paffage des Alpes, depuis le lac Majeur au Midi
du'St; Gothard, jufques à la plaine du lac de Lucerne, au Nord de
cette montagne.
Si l’on confidere la fituation des couches, on verra que furies bords
du lac Majeur, elles font verticales. Au Nord de ce lac, jufques au-deffus
de Béllinzona, elles font encore verticales, ou du moins frès-inclinées.
M ais depuis Crefciano jufques au Dacio 011 Péage, elles font horizontales.
D ei.X jufques à Ayrol, on rencontre des alternatives de couches
horizontales & de verticales.
A u-dessus d’Ayrol, les couches de la montagne du St. Gothard,
proprement dit , furplombent au-deffus de la vallée , ou contre le
dehors de la montagne.
P lus haut, &fur toute la crête , elles font verticales; mais en def-
cendant au Nord, on rencontre , au-deffus de la vallée d’Urferen des
couches, qui, de même que fur le bas de la pente méridionale, fur-
ploaibent vers le dehors de ta montagne. Mais depuis la vallée d’Urferen
jufques au pied feptcntrional, elles font généralement verticale*.
Vue générale
de
ce palTaga
du 3t. Ge»
thará»