M 0 N T - C E R V 1 M
De la
Tuile à St.
Didier.
C H A P I T R E I I I .
D E L A T U I L E A C H A T I L L O K
s■ A ? r È s avoir, comme je l’ai dit, lai (Té far la droite îe
village de la Tuile, nous faivimes le torrent qui porte le nom de ce
village, & qui eft formé par la réunion de celui qui vient du St. Bernard
, avec celui qui defcend du glacier de Rutau. Nous rencontrâmes
far les bords de ce torrent de grands & beaux blocs de poudingues
durs, compofés de cailloux primitifs, arrondis comme ceux de Trient»
§. 658 & 701. .
A dix minutes de la Tuile on palïè ce torrent, & on vient cÔtoier
le pied d’une montagne, dont les couches coupées à pïc, font d’une
belle calcaire grenue , fouvent recouverte de mica, & montant au
Nord fous un angle d’environ 30 degrés. Le chemin eft bon & allez
large, mais fur une corniche très-élevée aw-deffus de la Tuile. On voit
là, fous fes pieds, des amas de neige qui fe font confervés depuis l’hiver,
& qui forment des ponts fur ce torrent. On paffe enfuite fur un pont
plus folide, au-delfous du village', de /a Barma , & on laiflé à gauche ,
far la hauteur,le village d’t.leva, litrué au pied du Cramont, & où
j’avois couché lorfque je montai cette montagne , $. 307.
Lis montagnes fituées derrière le Cramont, font donc comme Fui \
S. 913 , d’une pierre calcaire grenue & fouv.ent micacée.
De là, dans une petite demi-heure , nous vînmes au bourg de Pré
St. Didier, & ainfi en deux heures depuis la Tuile. Je n’avois point
D E L A T V I L E A C H A T I L LO N , Chap. 111. 40f,
mefuré la hauteur de St. Didier dans mes précédents voyages, je la
"trouvai de 448 toifes ; nous y dinâmes & nous vînmes coucher à la
Salle, §. 350.
§■ 2234. Le lendemain j’eus du plaifir à revoir auprès du défilé de De !.
Pierre taillée, §. 932, les beaux zigzags formés pat les couches d e s^ f * u
rochers devenus micacés quartzeux, après avoir été micacés calcaires
dans une fi grande étendue de pays ; mais on les retrouve
micacés calcaires auprès de Villeneuve, $. 993, & ailleurs, far la route
dç la Cité.
5- 2235". J¡^placerai ici une obfervation générale qui me paroît avoir obferva-
quelqu’importance ; c’eft que dans tout le trajet de Scèz à la Tuile , par f'“n
le St. Bernard, & de la Tuile a la Cité d’Aoft, où nous voyageâmes calcaires
prefque continuellement entre des montagnes de pierres calcairesgre- Srenuet-
nues, dont on voyoit fouvent des malfes énormes à découvert, comme
entre la Tuile & St. Didier , j’eus toujours mon attention fixée fur ces
rochers, pour voir fi parmi ces couches de calcaires grenues je ne
pourrois en découvrir aucune de calcaire compacte, mais lues efforts
furent inutiles. J’en rencontrai fouvent qui ont cette apparence à l’extérieur
; je voyois des. couches épaiffes renfermées entre des couches
minces, & celles-là préfentoient fur leurs tranches l’afpeét terreux d’une
pierre compacte ; mais fi on les caffoit, on voyoit leur intérieur grenu
& fouvent avec des veines en zigzag. Cet extérieur terreux venoit d’un
dépôt laiffé par les eaux.
Au contraire, il n’eft pas rare de voir dans des montagnes de calcai-'
res compactes, des filons & même des couches de fpath lamelleux con-
fufément cryftallifé, & qui forment des maffes grenues, à grains plus ou
moins fins. J’en ai cité plufieprs exemples dans ces voyages; auReveft ,
§. 14 87 ; à Arles, §. 1601 ; à la montagne de l’Efterel, §. 1443 ; dernièrement
encore, je me fais rappelle d’en avoir vu des couches fur la
montagne de Saleve, montagne certainement fecondaire, puifqu’elle
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