micacé a fes feuillets ici droits; là, courbes; il eft très-tendre, fe raie
en gris terne ; on peut le divifer avec l’ongle, & même le réduire en
poudre entre les doigts avec un peu d’effort. M. Karsten parle de
ce fchifte micacé privé de quartz comme d’une variété rare. Mus
Lejk , tom. I I , pag. 17.
, §. 2255. J’v trouvai auffi, mais un feul fragment irrégulier, d’une
ie^lâ^ddî pierre qui paroît d'abord un petrofilex primitif ou palaïopetre, mais
phiniteen qÎ. jre g a rd e comme' une traniition entre le malaïopetre Sc une
malr'- delphinite en maffe- Cette pierre eft d’un gris tirant fur le jaune verdâtre
, à caffure écailleufe , tirant cependant fur le grenu, translucide
fur les bords, donnant, quoiqu’avec pçine, des étincelles contre l’acier.
C ’est fur tout au chalumeau que cette pierre femble fe rapprocher
de la delphinite ou glajurtiger ftrahlfiein de ’Werner : car elle fe
gonfle au premier coup de flamme en un émail bulleux & rembruni du
diamètre de o , 4,; & elle le réduit enfuite en un plus petit volume,
en même teins qu’elle devient plus réfraftaire, ce qui n’arrive point à
la palaïopetre.
Struitu- c L es pierres dont eft compofée cette cime paroiffent dit
r c d u B r e i t - 3 ' r , , - H . , ,r .
H«m. pofées par couches, qui ont ete un peu derangees par leur deiunion
& leur affailièment fpontanées. On voit cependant, à n’en pouvoir
douter, que leur fituation à été originairement horizontale , quoique
fe relevant un peu contre le Nord-Eft ; & de ce côté là, elles font
très - efearpées & préfentent un affre’ux précipice au-deffus du glacier
de Zer-Matt.
A près avoir fait ces obfervations nous revînmes à notre tente de
St. Théodule, fans autre incommodité, que de trouver vers le bas,
la neige un peu trop ramollie pour l’agrément de la marche, cequi
-nous fit mettre un peu plus de tems à défeendre que nous n’en avions
ïtiis rà monter. Nous nous trouvâmes cependant moins fatigués que nous
me Pavions lté k ‘veille en mefurant le Mont-Cervin, .
CHAP. VU.
C H A P I T R E VI L
DESCRIPTION DU COL DU MONT-CERVIN, OU
DE SAINT THÉODULE, ET D U ROCHER QUI
LE DOMINE A U NORD.
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§. 22^7. P ENDANT k nuit du 13 au 14 que 1 ,1 ^ , , « , , nous pailâmes fur ce i^i **it orsta
col, il y eut un violent orage, qui incommoda beaucoup ceux de geufe.
nos compagnons qui couchoient dans Ta cabane, parce que le vent
paffoit entre les joints des pierres & y accumuloit la neige qui tom-
boit avec l’orage ; mais mon fils & moi, qui étions fous la tente, nous
en fouffrîmes beaucoup moins ; cependant la tente fe trouva le matin
entourée & coëffée de neige, & comme cette neige avoit calmé le
vent, la journée fut très-belle, & le foleil nous en débarraffa bientôt.’
J’employai cette journée a décrire l’arrête de rocher fur laquelle nous
nous étions campés , & le rocher qui la domine au Nord. La fuc-
ceffion des couches dont elle eft compofée, préfente quelques faits
intéreffants pour la théorie.
§. 22f 3. Nous étions, comme je l’ai dit, campés au point le plus Dercr;
bas de cette arrête, dont le tranchant eft exempt de neiges, parce que du col du
les vents la balayent de tous les côtés. Elle fépare le glacier du Val- s?on*'Cef'
Tornanche à l’Eft de celui de Zer-Matt à l’Oueft , & va en montant du
côté du Nord vers la "cime du Mont-Cervin , dont elle eft encore féparée
par un rocher, élevé & efearpé qui tient à l’arrête même. La partie exempte
de neige, entre les deux glaciers, a environ 250 pas de longueur,
fur 50 dans fa plus grande largeur ; mais elle fubit de fréquents étranglements
qui la réduifentfouventà 8 ou 10. Cette arrête fert de limite
Tome IF. H h h