à celle que j’ai décrite a u § . 227 y. Je trouvai suffi des mica d’unbea*
v e rd , fcmbïablesà ceux du St. Goth ard, § . 1895; & il s’y rencontre
enfin des fagénites confufément cryftallifées, & des delphinites grifes.
Rocs de §. 22SJ. En continuant de marcher au Sud, je paffai fur une tête
delphinite dc rocher , compofée en entier de la delphinite que je Tiens de décrire;
* r S mais qui étoit brifée & dans un état de deftruflion; elle paroilfoit
recouverte d’une couche mince de roche micacée calcaire jaunatre,
qui fe retrouvoit auffi plus bas.
C e s rochers vont aboutir au-deffus d’un cul-de-fac extrêmement
fau vage, au fond duquel on voit un lac bleu entouré de n e ig e , &
en partie couvert de glaces , qui fe nomme le bour lac d'Ayas ( bour
lignifie vilain. ) Après une defeente rapide, on vient patTer auprès de
ce lac , & c’eft dans cette defeente que je trouvai une belle touffe bien
caraftérifée de la draba pyremka, plante très-rare que je n’ai jamais
vue que là.
Nous defeendimes encore | quarts-d’heure-plus bas avant de nous
arrêter , quoiqu’ayant grand befoin de repos ; mais l’herbe de ces hauteurs
étoit trop courte pour nos mulets. Nous en trouvâmes enfin
au N ord d’affez longue, dans un fond au bord d’un ruiffeau, qui vient
d’un g la c ie r , nommé la Rixa. Je trouvai près de là ïAretia Fitaliam
Androface jaune de la M a r c k , que je voyois auffi pour la première fois.
Nous fîmes là une bonne halte, à la fin de laquelle mon fils alla
chercher des pierres dans des blocs de ferpentine defcendus du glacier
que je viens de nommer- Il rapporta des morceaux bien caractc-
rifés de fagénite, & d’une mine de fer magnétique, différente de celle
que nous avions trouvée au Breithorn & au M on t-C e rv in : elle eft
n o ire , brillante, fa caffure eft irréguliément lamelleufe, dure & agif-
.fànt très-fortement fur l’aiguille aimantée : elle le trouvait par petites
maiTes fur de la ferpentine..
§. a î S f
D U BREUIL A St. JAQUES D 'A Y A S , Chap. IX . 449
§. ®284- En demi-heure de route, depuis cette jolie ha lte , nous Mou?e-
vînmes paffer au-deffous d’un glacier qui domine les pâturages de Rollin,
Ce glacier fe termine abruptement au-deffus d’un précipice, & me four- glaciers,
nit une occafion favorable de relever un voyageur Allemand nommé Plou-
quet, qui a fait un voyage en SuifTe , & enfuite un liv re , uniquement
dans le deffein de combattre le mouvement progreffif des glaciers.
Q u e lq u e s -vn s de mes amis m’a voient preffé "de répondre à ce voyag
eu r, mais cette réponfe m’avoit paru fuperflue , lorfque j ’ai vu que
fes arguments avoient féduit & induit en erreur les répéteurs de la
Gazette littéraire d’Iena, l’un des Journaux les plus eftimés de l’Allemagne
, au point de leur faire dire que îlo u q u e t prouve, fuivant
leur conviction, d’une maniéré très - fatisfaifante , que le mouvement
progreffif des glaciers eft une ebofe pbyfiquement impoffible • “ Bc weifet
„ nach imferer Überzeugung , febrer befriedigend, dardas fogenannte,
„ Fortruckfen , der Gletfcher ein pbyftcb völlig unmöglich fache fey.
M Allgem. Litt. Z e itu n g , 1 7 9 2 , Mai , p. y 10.
J e dis que des glaciers q u i, comme celui-là, aboutiffent à des efcar-
pements , portent avec eux la démonftration de leur mouvement progreffif
: car ,'lorfqu’on voit des murs de glace de plus de cent pieds de hauteur
fe terminer fur le bord d’un efçarpement, lorfqu’on voit à chaque moment
des malfes de glace fe détacher de ces murs, & ces g la ce s , accumulées
par ces chûtes répétées, former au pied de ces efearpements des amas
confidérables, peut-on douter que ces glaces ne gliffent perpétuellement
de haut en bas , & n’aient par conféquent un mouvement progreffif.
D ’ailleurs, quand on confidere que ces glaces repofent fur des plans inclinés
, qu’il coule fous elles des torrents d’eaux qui les fondent par en
bas, les détachent & les foule v en t, 11e fent-on pas que leur permanence
dans la même place eft une chofe pbyfiquement impoffible.
M a i s fans recourir à ces efearpements, e ft - c e que les rochers des
hautes montagnes, que les glaciers charrient dans le bas des Vallées ne
prouvent pas le mouvement progreffif des glaces fur lefqueües on les
lame 1? . L I 1