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pofées originairement de feuillets, ou tortueux,.ou en zigzag, ne'
préfentent aucune rupture , aucune folution de continuité dans las courbures
même les plps fortes de leurs couches..
Chapelle , §. 1956. A demi lieue de Fiora, l’on palfe le promontoire d’Axerr-
*eGTeU ®u e ’ Pu*s ce^u* Kleinaxe, & peu après on voit au bord du lac îa
chapelle de Guillaume Tell. On dit qu’elle a été conlimite dans le
lieu même où cet homme extraordinaire s’élança hors du bateau ,
dans lequel on le conduiloit prifonnier. Les murs de cette chapelle
• font couverts de peintures à frel’que, qui repréfentent les principales
adions de fa -vie. Le merveilleux de cette hiitoire, le rare exemple de
monuments érigés à la gloire d’hommes qui les aient vraiment mérités
, &la lituation même de ce monument, dans un endroit folitaire ,
entre le lac & une épailfe forêt, au pied de ces hautes montagnes,
impriment à i’ame un fentiment profond & difficile à exprimer.
Couches §. 1 9 3 7 . A un quart de lieue de la chapelle, on a vis-à-vis de fol,
letfqpt. ¿g i>au'trc c<5té du lac, ou au couchant, une montagne dont les couîees,
Conu- , u t
dérations ches prefqu’horizontales dans le bas , fè retrouffent dans le haut &
fur leur forment un C , dont la concavité fe préfente au Mord Nord-Eft, fur
•«gin . ja g auc[l e o u au Sud-Oueft du C , il y a un grand vuide comnie.
dans celles du §. 1933. Mais celle que je décris à préient elt plus,
remarquable, en ce que les couches qui tiennent à la branche inférieure
du C , fe prolongent a une grande cîiftance, en formant une montagne
à couches régulières & horizontales.
L a nature de-ces montagnes, qui font d’une pierre calcaire, comp
a re , & par conféquent formée par dépôt & non point par cryftal-
lifation, ne permet pas de croire que cette forme arquée foit leur forme
primitive & originaire. D'ailleurs, le vuide qui exifte du côté de
la convexité de toutes les couches de ce genre que j’ai obfervées ,
paroît prouver que c’eft eu fe retrouffant qu’elles ont laifTé cette place
vuide, & qu’elles l’occupoient lorfqu’elles avoient ieur lituation prirA
L U C E R N E , Chap. X X I I I . rrç
mitive & horizontale. O r, un déplacement de ce gence , n’a pu être
p r o d u i t que par deux moyens, ou par une force agiffant de bas en
haut, qui ait rejeté la partie gauche de la montagne fur la partie
droite , oirpar un refoulement qui ait replié l’une pur-deites l’autre,
i Or, 1 hypothefe durefoulement me paroît beaucoup plus probableque
celle d’une explofion ; d’autant plus que nous avons déjà vu & que
nous verrons encore ailleurs d’autres indices de refoulements tels
qu’il les faut pour expliquer ce phénomène.
B >, ‘L ' . ¡ g § | 0 1 1 ;
§. 193g. A une demi lieue de la chapelle, on pâlie tout près de Autres
couches qui font prefqu’horizontales dans leur partie inférieure, mais cou-he*
qui fe relevent pour devenir d’abord verticales, & puis arquées, tour- acllUl,'c*‘
nant leur concavité du côté du Nord : on les voit d’affez près pour
obferver quelles font brifées dans leur courbure. Cette montagne fe
nomme Jlelberg.
I
§. 1939. O n fuit ainfi pendant une heure & demie la côte orientale ; -j-reib .
enfuite on traverfe le lac , en laiffant à fa droite le beau village de Me en
Brnnnen, où eft le port de la ville de Schweitz. Le lac n’a là que 20 e
minutes de largeur, & l’on vient fur la côte occidentale doubler un
promontoire nommé Treib. La montagne qui forme la côte eft com-
pofée de couches minces, horizontales & très-réguiieres, d’une pierre
calcaire compaéle.
Au pied dé cette montagne eft un rocher en pain de fucre , qui
forme une isle entièrement féparée du continent, élevée de 60 à 8»
pieds, couronnée à fon Commet de quelques vieux lapins. Ce pain
de fucre eft compofé de couches femblables à celles de la montagne
correfpondante. Il fe nomme Weiber Illergen- Uab, ou le déjeimé des
Dames.
A mefure que l’on avance, on voit les couches de la montagne ,
d’abord horizontales , fe relever peu-à-peu contre le Fud-Eit. En dou-
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