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ne le démêle qu’après que la flamme du chalumeau a fondu quelquesunes
de fes parties.
L es gens du pays difent qu’ils fe fervent de ce gneifs comme d’une
pierre à aiguifer, & fes faces planes & unies le rendent très-commode
à cet ufage : je penfai même que cela pourroit le rendre propre
à remplacer la pierre à huile du Levant, qui eft quelquefois une
dolomip, & d’autrefois un feldfpath grenu. JVL Lechaud,, membre
diftingué de notre Société des arts, a eu la complaifance d’en faire
l’eilai ; mais l ’échantillon que je lui ai donné s’eft trouvé trop dur.
L’acier gliiToit deffus ; il ne fe formoit pas cet engagement réciproque
des parties que produit le rangement de l’acier, & la faculté d'aiguiier
les outils.
Le banc, de ce gneifs que j’ai trouvé là, a environ; vingt pieds
d’épaiffeur ; il eft prefqu’horizontal, -relevé cependant de quelques
degrés contre l’Eft-Sud-Eft; fes couches le rompent fréquemment en
tables rhomboïdales. Ce banc repofe fur un fchifte micacé calcaire a
feuillets, minces. .
A u - d e s s u s de ce banc de gneifs, on voit une couche dé pierre calcaire
bleuâtre, veinée de gris blanchâtre, & à grains fi fins qu’on la
prendroit pour compaéte ; mais en l’obfervant à la loupe, on recon-
noît qu’elle eft compofée de grains brillants très-fins. Elle fe diffout
dans les acides avec une vive effervefcence.
Tuf formé §; *261- Sur ce banc de gneifs, recouvert de cette couche calcaire
tienne nier grenue , repofe un banc d’une efpece de tuf très-remarquable , & dont
j’ai auffi promis la defeription.
Ce qui rend ce tuf remarquable, c’eft d’étre renfermé entre des bancs
d,e roches, primitives. En effet, il.repofe fur des calcaires grenues & des
gneifs, &, il. a; au-deffus. de. lui une roèhe micacée calcaire grenue,
dtaberd en feuillets, minces. & fragiles, puis plus épais &plus folides.
Êt cette roche micacée calcaire elt elle-même-recouverte par un grand
banc de gneifs verdâtre dur, à grains de feldfpath blanc; & enfin h
cime de cette tête de montagne eft d’une roche micacée calcairé de
couleur jaunâtre.
Ce banc de tuf a un ou deux pieds d’épaiffeur; je le fondai en
divers endroits, & je m’affurai qu’il pénétré bien en avant dans
rmteneur de la montagne, entre les bancs primitifs que je viens de
décrire. Il eft d un brun qui tire lut le jaune. Le fond de fa fubftatice
eft calcaire, melee d’une quantité de mica blanc én lames grandes
& petites de quelques lames de talc verd, & d’une âffez grande
quantité d «giile, dont une grande partie a été entraînée par les
eaux & a laiffe vuides un nombre de cavités à parois reitiliéfleS
. irregulieres dont ce tuf eft parfemé, 0
A in s i les parties folides de cette maffe ne préfentent point la
I ftrudure d un tuf ordinaire, elles ne font ni mammelonées, ni fibreufes;,
I eur caffure paroit fcintillante à caufe des lames de mica dont elle eft
I parfemee; mais d’ailleurs terreufe, & plutôt compofée de petits grains
I arrondis. Elle fe ffiffout avec beaucoup d’effervefcence, en laiffant eu
I ,e llllca & 1>arg‘ lle jaunâtre qui entrent dans fa compofition
I & qui forment une efpece de boue au fond de l’acide.
I J’ai vu plufieurs autres exemples de tufs renfermés ainfi entre des
I couches ; mais, ordinairement dans les limites entre les montagnes
I primitives & les fecondaires. C e lui-c i eft le feul que j ’aie obfervé entre
I des couches de nature décidément primitive.
I §. 22«2. Lorsque-je me demande, qu’eft-ce qui a pu interrompre Queftîon
I ubitement la formation de ces couches fi régulières , de gneifs & dcthéone2
I e calcaires grenues, toutes compofées de particules cryftallifées &
I les remplacer par un amas confus de fable micacé & d’argille ’liés
1 U',Sr ordre Par UIle calcaire? Je ne puis en imaginer d’autre
caule, qu’un mouvement fubit & irrégulier dans les eaux de 1 ancien
cean., 10int peut-être à l’ouverture de quelque' gouffre qui aura
vonu cette boue. Et ce moment doit avoir eu des retours pério