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tranfparents ifolés, mais feulement translucides en maiFe, tendres, &
fe rayant facilement en un gris blanchâtre tirant fur le verd.
Au chalumeau, ces cryftaux deviennent d abord opaques, blanchâtres,
puis d’un brun de cheveu clair, puis donnent un bouton d’un
brun plus foncé du diamètre d’un cinquième de ligne. Un petit éclat
fixé fur le filet de fa'ppare fe fond, devient d’un verd-pomme tranfparent
& diifout avec effervefcence & production de l’écume vitreufe qui eit le
caraétere de la magnélîe.
C e foifile fe trouve là fur des mafiès de feldfpath brun, îamelleux,
ayant çà & là l’apparence d’une galle ou d’une croûte.
Tempéra- §. 2276. Le 10 au foir, la température de la terre, éprouvée à trois
turc de la pje£js ¿e profondeur,dans un pré horizontal & découvert, s’étoit trou-
terre" vée à 8; à deux pieds 9 , j , & à l’air 8,3.
L e même jour à Conche, elle étoit à trois pieds à 13, 03 ; à deux
pieds 13, 65, & à l’air 14,'. f.
L e 16, à 6 heures 35 minutes du matin, dans la même prairie, je
trouvai à trois pieds lé thermomètre à S, 6; à deux p i e d s 7, &
à 1 air + 1 , 8 .
Au même moment la température du ruilïèau qui vient du glacier
du Mont-Cervin, après avoir fait environ deux.lieues de chemin, étoit
+ 2,2. On peut fe rappeller que le Breuil eft élevé de 1027 toifes au-
delfus de la mer,Le même jour à Conche,* le thermomètre étoit à trois
pieds, à i f , 20; à; deux pieds zrffzwi & à l’air 13 , 4.
Tlantes §. 2277. Mais je ne puis pas quitter les environs du Breuil 9c du
«•tes. Mont - Cervin, fans annoncer aux amateurs de la botanique , la riche
& charmante récolte des plantes rares qu’ils leur préfentent; jen rapportai
un grand qotnbre; & un habile botànifte , M. Schleicjher, qui
y a fait depuis moi un voyage dans ce but unique, en a rapporté
ENVIRONS DU B R EU IL, Chap.Vlil. 44j
d’autres qui m’avoient échappé.. Voici.le catalogue de fa récolte qu’il
a eu la bonté de me communiquer.
Sur le col du Mont-Cervin : aretia alpina, vàrietas flore rubro;
Ranunculus glacialis foliis lanuginofis.
Es defcendant du col au Breuil: Saxifrage, mufcoïdes dejacquin.
Cheïranthus alpinus, L. Saponaria lutea, L. Valeriana celtica, L. Saxi-
fraga afpera ffl bryoï'des, Stmpermvum glohiferum, L. Fhyteuma
Scbeuchzeri, All. Frinula villofa, AU. Avena verficolor, Vili. Statice
armeria, L. Alyffum alpeftre, Ail.
D ans la vallée qui vient de Saint-Nicolas à Zer-Matt, & jufques au
glacier du Mont-Cervin, vallée 11 vantée par le grand Haller pour
fa fertilité en plantes rares.
Serratala alpina, L. Artemijta glacialis, L. Herniaria alpina, Vili,
Viola pianata, L. Âftràgalus exfcapus, L. Phytheuma, nova fpecies.
Myofotis nana, Jacquin. Artemifia fpicata, L. Potentilla multifida. L.
Aira fpicata. L. Aftragalus, Hall. 407.
Enfin , fur les montagnes, au midi du Breuil, & dans la defcente
au Val-d’Ayas, lieux qui n’ont point été parcourus par M. Schleiche* ,
je trouvai :
Ândroface lattea, L. Aftragalus ulopecuro'ides, L. Aftragalus campef-
tris, L. Ophrys alpina, L. Aretia vitaliaim, L. Draba pyrenaica.
Mais ce qu’il y a de délicieux à herborifer fur ces montagnes,
c’eft que comme elles font compofées de couches horizontales minces,
dont les inférieures avancent fréquemment plus que les fupérieures ,
les plantes croiffent là comme dans un jardin , fur des étageres, à la
portée de l’oeil & de la main du botaniile ; & elles y croilfent avec
une vigueur peu commune, due, comme je le difois plus haut, à la
nature du fol qui les nourrit,
K k k z