M O B S E R V A T I O N S
un peu plus rapide qu’à raifôn d’un degré pour 100 toiles ; mais il Faut
confidérer que c’étoit dans la partie la plus chaude du jour, & que la
différence correfpondante aux moments des plus chauds eft plpsigrande
que celle qui correfpond à la chaleur moyenne. On le voit par la table
précédente : la différence entre la .température de Geneve & celle du
Col du Géant à a heures après-midi, eft de. deux, degrés plus grande
que celle qui répond à la température moyenne, q , iq
J !ose conclure de-Ià, qu’en,attendanijcfes expériences plus exaéfes
& plus nombreufes, faites à des hauteùrs égales au plus; grandes % oh
peut fuppofer qu’en été & entre & 47e. degrés de latitude, la
température moyenne detair décroît depuis le niveau de la mer jufqu’à
la cime des plus hautes montagnes, d’ùne centieafc. de degré par toile.
En fuppofant que cette ptogrefiion demeure la même à de plus
grandes hauteurs , & en admettant avec M. T rembley, qu’un degré
de froid du thermomètre'de Rf.aumur coodenfe;l’air de la 192e. partie
de fan volume; fi-lion vent'connaître:¡lé, nombre detoifes dont il faut
s’élever pour t-rOuver Un froids capable; de ;rédiiire l’air à la moitié de
1 g . J . ■ •••• rjeid • , r - X
fon volume, il fufïït de rqfoudré feqpàtiqn == \ , d’où l’on tire
x — isià'Oj.’C’efï-a^'dire , qu’il ’faudrait' hiontér.à'.la hauteur de 13320
toifes , environ y fois & i"la hàuteuf du.‘Mont-Blanc, & l’air ferait
là environ çie.ïj3.'.degrés plus"froid que dans la.plaine, Or, M- Üria-nj „
d’après. fes principes , jugeoit qu’il" faudrait 's'élever, à uné hautçur plus
que double f ’îavoirj. à ¡27^78 toiles., \ ' J
Fn hiver la progreffion doit êtié moins .rapide ; j’en ai déjà indiquq
là raifôn. En effet , fi l’on confulte le tableau’, quç j ’ai donné des températures
moyennes à différentes j^e^res, ,qq verra, que 'quoique la
chaleur qui régne à Geneve à qj te i^ p p fè^ in à iÿ^ ç ’ei^i-dire'.à’l’içù re
la plus chaude oudansl’etp deJa journée^ , furpaifïé^de 17-degrés J cejle
gui régné a la même heure^fur le Çpl du. Géant ; cependant à quatre
S U R L E t Ü E R M O M Ë T k E i Chap. V 1. 245
heures du matin, qui eft l’hiver du même jour, cette différente n’eit
que de u degrés Oii peut donc conclure de-là, que la différence
■entre les hivers des’ montagnes & deé plairiés, n’ert gueres que lès
deux tiers dè celle dës étés qù’ainfi en hiver il faudrait s’élever
de !fo totfes pour trouver une différence d'un degré dans la température
moyenne.-
MaisM y a lîéii de crOiré que Ces différences entre le jour & la
nuit, & entre fiétë & l’iiiVëiv rie's-éîèven’t point à une grande Kantéui;
car puifqu’au Col du Géant la différence entre l’heure la plus chaude
& l’heure la plus froide n’eft gueré que le tiers de ce qu’elle eft ‘à
Genevé-g fi -eft vraifemblable1 qu a une hauteur double; c’eft-à-diré1,
environ à 310® toifés-aü-dëffuè de notre lac, cette différence rie ferait
que-la 9*.-y & qu’ainfî à 6 ou 7 millé’ tôifés' la température eft à' trè’L
peu-près lamêriTedej'o'ur &-la nuit, l’été & l’hiver: Lapfdgreflroh que fuit
la chaleur dàns fon déoroiffement doit donc être là à-peu-près moÿennte
entre cellé de l’été & celle de l’hiver; e’èft-à-dire, d’un degré pour iiy
tôifes. Mais' cés changements dans l’a loi de là progreffion, doivent fe
faire par’gradations 5 là progreffion arithmétique que nous v-oÿons rëjjnet
jufqu’à la citne de nos montagnes, doit même cefl'er à une plus grande
hauteur; l’influence de la chaleur terreftre doit s’évanouir infenfiblé-
ment, & ainfi les efpaces néceifaires pour la production d’un degré d’e
froid doivent augmenter progreifivement, jufqu’à-ce qu’enfin on arrive
à la température confiante & générale des efpaces interplanétaires. '
§• 20i 2- J’Ai pris les plus grandes précautions pour écarter toutes Compa-
les-caufes accidentelles qui pôuvoient influer fur les réfultats'de cette raifon du
comparaifon. J’ai employé un thermomètre dont la boulé ifolée n’avoit îre au foTeli
que 2 lignes J de diamètre. J’ai- fufpendu ce thermomètre à un pieu avec '(?
mince de forme cylindrique, élevé de 4 pieds a au - deffus du fol de t l 'e T w
l’arrête du Col du Géant ; la maniéré dont il étoit fufpendu le tenoit bre*
toujours à 4 pouces de diftancedu pieu, &nous avions foin de changer
fa fituation relativement à celle du foleil, enforte qu’il ne pût