Tremo,
lite grift.
Trémolite
grife,
terreufe.
io g L 1 T U O L O G I E
plus fufible au chalumeau , mais c’eft une des moins tranfparentes
elle n’eft translucide qu’à une ligne.
§. 1927. J’ai enfin reçu de M. S t r u v e , fous le nom de trémolite
grife, une efpece quia été découverte depuis les defcriptions de M.
V an-Berchem; fa couleur eft très-différente de celle des autres, d’un
gris noirâtre tirant fur le gris d’acier. Son éclat eft à peu-près le même
que celui de la trémolite vitreufe ; niais elle eft moins ftifible & d’une
dureté plus grande ; elle donne des étincelles contre l’acier, & une
pointe de ce métal y lailfe fa propre trace, fur-tout quand on l’attaque
en travers.
S es cryftaux ont auiîi la même forme que celle de la vitreufe ;
comme j’en avois d’ifolés , j’ai pu mefurer leurs angles ; j’ai trouvé
les aigus de 40 degrés & les obtus de 140. Ils font auffi tranchés* net
à leur extrémité.
E lle blanchit au chalumeau, & s’y montre fufible à un degré un
peu inférieur à celui de la vitreufe. Je ne répugnerais donc point à
la confidérer comme uns variété de la vitreufe. Elle en différé cependant
beaucoup par fa tranfparence : elle n’eft translucide qu’à une
ligne.
L a trémolite grife fe montre auffi fous une forme terreufe ; au moins;
la voit-on fouvent dans une matrice terreufe de la même couleur
qu’elle. Cette matière eft mélangée départies calcaires; elle'fe d ¡(fout
d’abord avec un peu d’effervefcence , & enfuite lentement, & preiqujen
totalité dans l’acide nitreux , en laiffanten arriéré une poudre noirâtre ,
dans laquelle on reconnoit une foule de petits cryftaux de trémolite grife;
C es différentes efpeces de trémolite fe trouvent, comme je l’ai dit,
dans le Val-Tremola , d’où elles ont tiré leur nom ; & le Val-Tre-
mola eft lui-même un des rameaux de la vallée Levantine. On.en trouve
auffi au Spitzberg dans la vallée d’Urlèren.
D V St. G 6 T H A R D , Ghap. X X I I . ?*fdf9
§. 1928- L es trégiolites font remarquables par leur phofphorefceùcfe PhofpHo.
ou par la lùmiere qu’éllés1 répandent quand bit les frotte dans l ’bbfcii- ^'rceni:e
rité. La vivacité de cette lumière, dans les différentes efpeces de'cette litei.
pierre & la facilité .avec laquelle on l’excite , femblent être. en raifon
inverfe de leur dureté. t .
La foyeufe paroît la plus phofphorique ; ; elle donne la lumière la
plus vive Se la plus rouge ; le frottement d’un corps tres-peu dur, cj’une
plume, par exemple , fuffit pour I’exçif.er; l’asbeftifqrmefuit de.près
la foyeufe; vient enfuite la commun©; 4a-plume.-, en tire auffi de la lumière
, mais plus difficilement que des deux premières , & d’une; pou-
leur moins vive & moins rouge.
Q u a n t à la vitreufe, elle ne devient lumineufe qiie par le frottement
d’une pointe d’acier ; & pour la grife, il faut non feulement l’aciér
mais un mouvement rapide & une forte preflîon.
L a raifon de cette phofphorefcence n’eft point encore diftinclenlent
connue. Mon fils en a dit un mot dans fon Mémoire fur la Dolomie,
Journal de phyjiqué, tome XL, page 167 ; mais il n’a point prétendu • •
épuifer ce fujet, gui petit1 être encore l’objet de recherches intéref-
lântes pour lès phyficiens.
§ . 1929 C ’e s t une chofe remarquable que les pierres calcaires, Calcaire,
falines ou grenues du St. Gothard, font prefque toutes lentement Dolomis-
effervefeentes, ou de l’efpece de celle que mon.fils a analyiëe. Journal
de phyjiqué , tome X L , page 167, & à laquelle il a- donné le nom
de Dolomie , tiré de celui de M. le commandeur de Dolomieu, qui
le premier a fixé l’attention des naturaliftes fur cette pierre finguliere.
J’ai parlé de celle de que j’ai trouvée au - deffous de Pefciumo ,
§. 1X12, on en voit à Campo-Longo, à Fiéut & en divers autres,
lieux. Elle fe trouve ou pure, d’un beau blanc, à grains'très-fins, •
mais peu cohérents,. translucide à 4 lignes , ou mélangée de petits
cryftaux de trémolite, dont elle forme la gangue, ou renlèrmant des