
 
        
         
		C H A P I T R E   X V I I . 
 Obfervations  à faire  fur  les  refies  &  les  vefliges  des  corps orga-  
 nifés  qui  fe   trouvent  dans  la  terre,  dans  les  montagnes  ou  
 à  leur furface. 
 §.  2521.  i®.  H eur  nature,leur  volume , leur quantité,  letendue,  
 profondeur  &  autres  dimenfions  des  couches  où  on  les  trouve. 
 2°.  Leur  confervation  ,  entiers  ou  rompus  ,  décompofés  ou  non ;  
 les  coquillages avec  leur  nacre  &  leur  couleur,  ou  dépouillés  de  l’un  
 &  de  l’autre ;  reftes  ou  veftiges  de  leurs  chairs  ou  de  leur peau  ,  s’il  
 y  en  a. 
 Déduire ,  s’il  eft  poffible, de ces données , quelque  idée du  tems  qui  
 s’eft  écoulé  depuis  que  ces  êtres organifés ont ete  depofes  dans  le fciu  
 ou  à  la  furface  de  la  terre. 
 j!°.  Nature des objets qui  les  accompagnent,  comme  fable,  gravier,  
 cailloux ;  s’ils  font  anguleux  ,  ou  arrondis  ;  s’ils  fe  trouve  dans  leur  
 voifmage  d’autres  veftiges  de corps  organifés, 
 4°.  Leur  fituatfon :  s’ils font couchés ,  ou  renverfés ,  culbutés ; pour  
 *n  conclure,  s’ils  font morts  dans  la  place  qu’ils  occupent  ,  ou  s’ils  
 y  ont  été  tramfportés  par  quelque  mouvement  violent  &  irrégulier.  
 Si  par  exemple,  les  coquillages  ont la même attitude que dans  le  fein  
 de  la mer,  les univalves  fur  leur bouche ,  les  bivalves  fur  leur  valve  
 la  moins  convexe. 
 . .   5°.  S’ils  font par  familles j  comme dans les  eaux  tranquilles,  ou au 
 contraire ,  pêle - mêle  ,  & dans  un  état de  conluiion. 
 6°.  Si 
 VESTIGES  DES  CORPS  ORGANISÉS  ,  Chip.  XVII.  50/ 
 6°.  Si  toutes  ces  circonftances  font  les  mêmes  dans  toute  l’étendue  
 du  même  banc,  dans  les  bancs  contigus  des  mêmes  terres  &  de*  
 mêmes  montagnes,  &  dans  celles du voifmage. 
 7°.  Conftater s’il  y  a  des coquillages  foflïles  qui  fe  trouvent  dans les  
 montagnes les  plus  anciennes , &  non dans  celles d’une formation plus  
 récente,  &  claffer  ainli,  s’il eft poffible, les  âges  relatifs  & les époques  
 de  l’apparition  des différentes  efpeces. 
 8°.  Comparer  exactement  les  offements,  les  coquillages & les plantes  
 foffiles  avec  leurs  analogues vivants  ,  &  vérifier  ainfi  l’affertion  db  
 M.  Michaelis  ,  que les offements  foffiles  des  quadrupèdes,  tels  que  
 l'éléphant,  le  rhinocéros, les boeufs,  les  cerfs,  n’ont  point une exacte  
 reffemblance  avec  ceux  que  l’on  trouve  actuellement  vivants. 
 9°.  S’ils  font  réellement  différents ;  déterminer  fi ces  différences  ne  
 font  que  des variétés, ou  fi  elles  caraCtérilent  des  efpeces  réellement  
 différentes. 
 io°.  Si  au  contraire, on  contafte  leur identité  avec quelques  analogues  
 vivants,  favoir ;  fi ces  analogues  le  trouvent  actuellement ou fe  
 font  trouvés  de mémoire  d’homme  dans  les  pays  qui renferment leurs  
 reftes;  &  fi  la  réponfe  eft  négative,  favoir  qu’elle  eft  .1»  fituation &  
 la  diftance  du  pays  le plus  proche  où ils fie  trouvent. 
 1 1°.  Si ces analoguès ne vivent plus  aujourd’hui que fous  des  climats  
 d’une  température très-différente,  rechercher s’il  y  a  des  indices  qu’ils  
 aient anciennement  vécu  ;  &  fe  foient  propagés  dans  les  pays où  fe  
 trouvent  actuellement  leurs reftes; ou fi  au  contraire,  ces reftesparoif.  
 fent  y avoir  été  tranfportés  par  des  courants,  des  marées ,  ou  quel-  
 qu’autre  grand  mouvement  des  eaux. 
 n®.  Si de même  que  l’on  trouve  dans  les pays  froids,  des  vellige»  
 des  productions  des pays  chauds, on  trouve  réciproquement  dans les  
 pays  chauds  des  veftiges  des  productions  des pays  froids. 
 Tome  IV.  S  *  *