C H A P I T R E X X I I I .
Injlruments nécejfaires au géologue voyageur.
§. 2}z7. i°. L ’ in s t r u m e n t le plus nécelTaite c’eft le marteau du
minèur ; ¡1 en faut au moins de deux groffeurs ; l’un petit, pour caffer
les petits morceaux & les cailloux roulés, en les tenant de la main
gauche, tandis qu’on les frappe de la droite ; fon poids doit être , y
compris celui du manche, d’environ dixonces; l’autre plus gros,pour
détacher des fragments de rocher & pour rompre de gros cailloux ;
fon poids doit être à peu-près quadruple de celui du petit.
Quand je voyage à cheval, je tiens ces deux marteaux fufpendus
à l’arçon de ma felle.
i°. â. Deux cifeaux de tailleurs de pierre; l’un petit, d'une ligne
h une ligne & demie, pour détacher de petits cryftaux, ou d’autres
objets d’un petit volume ; l’autre, de 7 à 8 lignes.
3°. Pour eflayer la dureté d’un foflile il faut un briquet, une lime
triangulaire, un peu fine , & une forte pointe d’acier trempé.
3°. Acide nitreux, & boîtes à réaélifs, de M . de M o r v e a u .
3". A. Bareau aimanté dans un étui arec un pivot d’acier fur lequel
on le place pour eifayer le magnétifme des fofliles.
4°. Loupe de trois pouces de foyer , pour prendre une idée générale
du foflile ; un autre d’un pouce, pour étudier fes parties réparées,
& une de cinq à fix lignes pour un examen plus approfondi. Ces trois
loupes doivent toujours être dans la poche ou fous la main du voyageur.
Mais il faut outre cela, pour le cabinet & pour les féjours, un microf-
cope armé d’un micromètre.
S°. Lunettes d’approche pour obferver les cimes inacceflîbles & les
montagnes éloignées.
, 6°- porte-feuille de poche garni de papier préparé, fur lequel on
écrit avec un crayon de foudure d’étaim, qu’on n’eft pas obligé de
retailler fans celle, & dont l’écriture ne s’efface pas auflï facilement
que celle de la plombagine. C’eft-là qu’on fait fur les lieux refquifle
de fon journal, & qu’on prend la note des obfervations ; mais il faut
s’affujettir à relever chaque jour , & plus en détail, ces notes à la
plume, en confervant cependant les notes primitives, qui ont toujours
un caraâere de vérité, qui fait que l’on aime fouvent à y recourir.
7°. Quelques mains de papier gris, dont on porte quelques feuilles
dans fa poche pour envelopper & étiqueter à mefure & fur place
les échantillons des pierres qu’on ramafle. 11 faut les renfermer enfuite
avec du foin dans un fac defliné à cet ufage jufqu’à ce que l’on en ait
allez pour en faire une caille que l’on envoie chez foi par les voitures
publiques, là où en trouve l’occafion. Mais dans le moment même
du voyage, comme il eft fatigant d’en charger fes poches, & que fou-
vent les guides lés perdent à deffein pour s’en débarraffer, j’ai derrière
ma felle deux facs de cuir où je les mets'jufques à une halte , où j’aie
le tems de les emballer dans le foin & dans le fac de toile. M . Besson
recommande aux voyageurs par mer , d’écrire avec de l’encre de . la
Chine les étiquettes , qui doivent accompagner les minéraux dans de
longs trajets, parce que divers accidents , peuvent décolorer l’encre
ordinaire.
8°. Chalumeau & fon affortiment. Comme j’en fais beaucoup d’u-
fage, & qu’à la longue il me fatigue, quoique je fâche fort bien ne
iàire agir que les joues, fans foufler du fond de la poitrine , j’ai
feit faire un fouflet portatif à deux vents , dont les aîles ont chacun#