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§. ‘ 128- Enfuite ce font des fapins, quelques mélezes, des bouleaux.
& en général de fuperbes ombrages, qui, joints aux chûtes fréquentes
des eaux qui fe brifent contre les rochers, rafraîchiffent cette route,
l’animent, & la rendent une des plus agréables que l’on puiffe faire
dans les montagnes. D ’ailleurs, le chemin, quoique fouvent étroit
elt par-tout bon & fûr.
§. 212). U n peu avant d’arriver aux Tavernettes, on trouve un
changement dans la nature du rocher. C ’èft bien toujours un fchifte
micacé, mais mélangé de quartz & de quelques parcelles de feldfpath;
la fubftance calcairejie's’y manifefte qu’en donnant quelques petites
bulles quand on plonge un morceau de la pierre dans l ’acide nitreux.
O n met trois grands quarts-d’heure à aller par une montée rapide
des Tavernettes au plus haut point du paffage. On voit les mélezes
décroître graduellement, & ceflcr enfin to u t -à - fa it , à la hauteur de
la plaine ou du col inégal que traverfe la partie la plus élevée de
la route, à laquelle je trouvai 1019 toiles de hauteur. La vue du
haut de ce col eft trille & fauvage; il éft bordé de montagnes affez
élevées, d’où pendent plufieurs petits glaciers. Ces montagnes font
toutes'de roches feuilletées, auxquelles je ne contefterai point le
nom de gneifs, parce qu’elles font compofées de mica, de quartz &
de feldfpath; & que ces deux derniers ingrédiens font réunis dans
des couches minces qui renferment très - peu de mica, mais qui font
féparées par des feuillets de mica prefque pur.
C e s gneifs font tous inclinés, mais différemment dans les différentes
montagnes qui dominent le col. Ceux du col même & de la montagne
qui le domine à l’E ft, montent du côté de l ’Eft ou de l’Eft-
Sud-Efl, fous un angle d’environ 50 degrés.
D e l à , dans une petite démi-heufè, on dèfcerid auprès d’un "grand
édifice, haut1 de cinq étages1, que 'Von''Homme'ÏÜèpital, & qui a
été conftruit par un particulier Vallaifan, nommé Stockalper, qui
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poffédoit des richeffes immenfes avant que, dans une infurreilion-
démocratique, on l’eût dépouillé de la plus grande partie de fa
fortune.
C e fite avoit été choifi par une fantaifie fort étrange, dans un
fond fans arbres, fans v u e , entouré de cimes pelées qui] préfentent
l’aipeil le plus trifte. On nous dit que fon petit - fils y avoit fait
meubler un appartement pour y paifer les étés avec fa famille, &
préferver ainfi fes enfants de devenir crétins.
D e l à , fans aucune obfervatiou nouvelle, nous vînmes en deux
petites heures au village de Simplon, Simpelendorff, élevé encore de
759 toifes, & nous y couchâmes, dans une très-bonne auberge,
chez le Capitaine Teyler.
§. 2124 T o u t e la partie de cette vallée, que l'on découvre en nercente
partant du village de Simplon, -eft dirigée de l’O ueft-Nord -Ou eft à du Sim-
l’Eft-Sud-Eft, & les montagnes qui le bordent , ont les plans de leurs F
couches dans la même direélibn, & montent d’environ 30 degrés du
côté du N o rd , ou plus exa&ement du Nord-Nord-Eft ; ce font ou
des gneifs ou des fchiftes micacés quartzeux.
L e torrent qui eft une des fources de la Toccia, paflè au fond
de cette vallée entre des rochers du même genre,' mais dont on eft
féparé par des bouquets de mélezes, difféminés dans des prairies
que l’on fauchoit quand nous y pafTâmes.
O n fuit cette jolie vallée pendant une petite heure,& l’on defcend
enfuite dans le large & fauvage lit d’un torrent, rempli de cailloux
roulés des montagnes voifines , fchiftes micacés quaTtzeux, gneifs,
ferpentines, pierres calcaires & des corriéennes, dont quelques-unes
étant compofées de lames difcernables, appartiennent aux hornblendes
de W e r n e r . On en voit d’un verd d’olive foncé, qui font remarquables
en ce qu’elles renferment des nids arrondis , entremêlés de
feldfpath, qui paroilfent indiquer une diipofition à former des vario- •