Autres
•bfervations,
3.18 COL DU G É A N T ;
pagnée de gerçures très-douloureufes. Cela fit penfer à mon fils que
peut-être l'action du foleil produifoit-eile un dégagement d’air qui occa-
fionnoit cette enflure.
" PoùR voir fi cet air fe manifefteroit aü-dehors, il fit tenir à ce même
jeune homme fes mains dans l’eau au foleil; elles fe couvrirentaufli-
tôt de petites bulles ; .on les eifuya , puis quand on les replongea dans
l’eau, il reparut encore des bulles ; on les fit eifuyer une fécondé fois,
& on les plongea pour la troifîeme fois; mais alors on ne put plus
appercevoir aucune bulle. Nous conclûmes delà que les bulles que
nous avions vues d’abord n’étaient que de l’air adhérant à la furface
de la peau.
§. 3112. I l nous parut qu’en général nous avions le genre nerveux
plus irritable, que nous étions plus fujets à l’impatience, & même h
des mouvements de colere ; nous étions fenfiblement plus altérés ; l'a
faim paroifloit plus inquiétante & plus impérieufe ; mais auffi nous
étions beaucoup plus faciles à raflafier , & mes digeftions paroiflbient
fe faire plus promptement que dans la plaine. D’ailleurs, il nous fem-
b lo it, à mon fils & à m o i, que dans nos travaux & nos obfervations
relatives à la phyfique, nous avions l’efprit fenfiblement plus libre
plus aétif & moins facile à fatiguer ; je dirai même plus inventif que
dans la plaine, & je fouhaiterois que nos lefleurs en trouvaifent la
preuve dans l’expofé de nos occupations pendant ces 17 jours.
S I X I E M E V O Y A G E . ^
M O N T -R O S JE.
I N T R O D U C T I O N .
D e p u i s lbng-tems le Mont-Rofe ( MoUte-Rofa ) était l’objet de ma
curiofité. Cette haute montagne domine la lifiere méridionale de la
■ chaîne des Alpes, comme lé Mont-Blanc domine la lifiere feptentrio-
nale de cette même chaîne. On voit le Mont-Rofe de toutes les:plaines
du Piémont & de là Lombârdie; de Turin , d e Pavie, de1 Milan, &
même de beaucoup plus loin que Milan; J?ai dit, §. i j o f , combien
fa hauteur & fà maffè paroiflent confidérables , quand on le voit de
l’églife de Supèrgue au-deifus de Turin ; mai*, i l me frappa; davantage
du haut de fe tour de Verceif,. §.153.5;. Quoique trèsmiauvais «deffina-
teu'r , je fuCcombar à 1a tentation: d’en; prendre uh croquis poür le porter
avec moi & conferver l’image de fa forme. Dès-lors, je réfolus de
feire les plus grands efforts pour l’approcher le plus près poflîble;
& ce qui augmentait encore mon; defir de l’obferver, c’eft que je ne le
voyois- décrit dans les ouvrages d’aucun:Naturaliftc:
Les Auteurs qui ont écrit fur les montagnes; des Alpes n’ont donné
du Mont-Rofe aucune notion fatisfailànte. Simler , Altmakn , 'Wal-
ser , F a s i &Te Diâipnnaine de 1a Suiife, ne l’ont pas' même 'nonimé.
Sch eu ch z e r le nomme ,:à :fe:vérité ,dans lès Itinéra-Alpina ,p. .i^o &
J05 ; mais c’eit pour rapporter au MonfcRofe tout ce que Sïmler a
dit du Mont Gervin, quoique ce-foitune montagne entièrement différente
, comme ou le verra dans laTuite de ce voyage. G r u s e r enfin»