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au fol, & même il changera bientôt de place, fi l’on continue de
l’exploiter du côté d’en-haut, où la pierre eft de meilleure qualité;
car, le côté d’en-bas devenant prépondérant, la pierre roulera fure-
ment dans le fond de la vallée, fi l’on continue de l’alléger d’un
côté fans la foutenir de l’autre. Elle a même déjà fait une petite
chiite de ce côté-là.
Stéatîte On trouve dans cette pierre ollaire le talc, ou la (léatite cryftal-
cryftallil'ée. lifée en lames d’un gris tirant fur le verd. Ces lames font minces,
droites, brillantes au àc. degré, translucides h une ligne, de forme
rhomboïdale. tendres & prefqu’aufii réfractaires que le cryftal de roche
en effet, elles ne le fondent que quand elles font réduites en filet, d’une
6ome. de ligne de largeur, & alors elles forment un émail noir &
brillant.
Spath q n y voj(. auQj fpath manganéfien, ou fpath brunijjant d’un
Aea. * jaune fauve, confufément cryftallifé en rhomboïdes, d’autres parties
de la même nature & de la même forme, mais parfaitement blanches,
d’autres encore blanches, prefque tranfparentes , en barres prifmati-
ques, droites, quadrangulaires, obliquangles, ici pures, là mêlées
avec du talc verdâtre demi tranfparent. Ce talc, ferré entre les barres
droites du fpath, prend l’apparence de l’asbelte.
Urferen §. 1852. D e là je remontai à l’Hôpital, & de l’Hôpital je vins à Urfe-
®“attA,nder‘ ren ou Andermatt ,qui eft, comme je l’ai dit, le chef lieu de la vallée,
& qui eft à trois quarts de lieue à l’Ett de l’Hôpital. Le fol de
ce village eft élevé de 726 toifes.
L e fond de la vallée, auprès d’Andermatt, eft fi plat, qu’on ne
peut gueres douter qu’il n’ait été anciennement le fond d’un lac.
L e village eft'au bord d’un torrent, qui vient des confins des
Grifons, à l’Eft de la vallée, & qui fe jette dans la Reufs : les gens
de l’endroit, nomment ce torrent le Tien, ce qui eit très-moi ima-
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giné à canfe de l’équivoque qui petit faire confondre ce torrent avec
le véritable Téfin, en Italien 1 icino , qui arrofe la vallée Levantine.
§. 1 { j y E n fuivant les bords de ce torrent, auprès d’Andermatt, on Schiftei
v voit des bancs de Ichiftes allez remarquables. Ils font J , . ... de , dive«r fcrccnm csorcuicuh3e<* nature; les uns font des ardoiles ou fchiltes argilleux, d autres des bles>
fchiftes micacés .d ’autres des gneifs. Leurs couches font de la plus parfaite
régularité, prefque verticales, courant de l’Eft - Nord - Eft à
l’Oueft - Sud-Oueft, & s’appuyant un peu contre le Sud-Sud-Eft.
O n y obferve des fifitires qui coupent ces bancs prefque perpendiculairement
à leurs plans, & qui par conlequent doivent être con-
fidérées comme le produit de l’affaillement de ces bancs avant qu ils
eulfent été redreifés. Quelques-unes de ces fiflùres font irrégulières,
mais on en voit guili qui font exaétement parallèles entrelles, &
qui divifent les couches dans toute leur hauteur, en forme de planches
de ; pieds de largeur fur 20 à 2f de hauteur. Cette régularité
fait voir, que dans un petit efpace le parallelifme des divifions ne
fuffit pas pour caractérifer des couches ; mais qu’il faut encore dans
les cas douteux, confulter leur caraétere intérieur tiré des feuillets
dont les rochers font compofés. O r , dans ces roches fchifteufes, dont
plufîeurs réfultent d’un alfemblage de feuillets plus minces que du
papier, tous ces feuillets font exaétement parallèles à ce que je dis
être les couches de la pierre.