effet, j’en ai VU en exaédres parfaitement équilatéraux. Il ferait mime
poflîble, & on en voit des indices, qu’ils ne paifent à la forme quadrilatérale
par l’extrême diminution de deux de leurs côtés. L’appointe-
ment de ces priimes eft auffi très-variable & difficile à déterminer.
La plupart font coupés par un feul plan oblique à l’axe du priime :
quelques-uns montrent un fonnnet dièdre. M. V a n - B e r c h e m le croit
terminé comme le grenat par un fommet triédre ; cependant les exa-
gones réguliers, dont j’ai parlé plus haut, font tronqués net à leurs
deux.extrémités, par des plans perpendiculaires à l’axe du prifme;
mais ce qui diftingue la grenatite du grenat encore plus que la forme
de ces cryftaux , c’eft la maniéré dont elle fe comporte au chalumeau.
Tous les grenats du St. Gothard font fufibles, au point de former des
globules d’une ligne de diametre, d’un verre noir , homogene,
compade, à caffure conchoïde. La grenatite au contraire eft fi réfrac-,
taire , que les plus petits fragments ne forment jamais de goutte ; le
feule plus, vif & le plus long-tems fou tenu, ne fait que leur donner
une couverte d’un vernis brillant, tranfparent, d’un noir tirant fur
le verd, qui cependant ronge peu à peu l’intérieur de la pierre, &
forme au lieu de globules, des pointes, coniques, qui ont environ,
o , o i j , ou une 7 jme de ligne de longueur , fur la même largeur
. à leur bafe. Ces fragments hérifles de pointes, préfentent au microf-
cope un afpeâ très-fingulier ; & fi comme cela convient, on a fait
l’expérience fur un filet de fappare, on voit le vernis devenu fluide,
couler par la fufion que j’ai nommée rétrograde, jufques fur le filet
de fappare, le pénétrer & le teindre- Il le teint d’un noir verdâtre qui
palfe au verd tranfparent, & fe décolore enfin prefqu’entiérement,
comme cela arrive à tous les minéraux ,ferrugineux..
O n trouve la grenatite d'ans un fchifie micacé gris, à feuillets très-
fins, mêlés ici de quartz ; là, datohies de feldfpàthy qui ne font recon-
noiffiables que par leur fufibilité & par le verré qu’ils donnent On voit
auffi dans ce fchifte des feuillets plans & brillants de mica blanc argenté,
pofés à angles droits des feuillets du fchifte,. comme dans ceux du
Griès, §. 17JJ.
D U S t . G O T H A R D , 6hap. X X I I .
§. 1901. L e fappare, Kyanit de M. "W e r n e r , eft une pierre qui n’eft Sappsre;
connue que depuis peu d’années dans nos montagnes , mais qui l’étoit
auparavant en Ecoife , d’où j’en ai reçu un très-beau morceau , dans
une colledion de minéraux Ecoffais, que je dois à l’amitié du Duc
de G o r d o n . C’eft-là qu’on lui a donné le nom de fappare, que mon
fils a cru devoir conferver dans l’analyfe qu’il a donnée de ce follile.
Journal de Pkyfique, 1789, pag. 21 j.
C e t t e pierre eft remarquable par fes lamés, ou bleu de ciel, ou
bleu clair, ou verdâtres, ou jaunes, ou blanches, & quelquefois mélangées.
Elles brillent d’un éclat vif, nacré , & même argenté. Leur
largeur va jufques à deux pouces, & leur longueur eft beaucoup
plus grande. Leur tiflu eft feuilleté, à feuillets droits , très-minces &
fuivis dans toute l’étendue de la pierre ; fi ce n’eft qu’ils font quelquefois
coupés par des fentes , ou perpendiculaires, ou un peu obliques
à la largeur de fes feuillets. Les lames fines, ifolées , paroiffent trani-
parentes, mais en malfe elles ne font que translucides. Ces feuillets
font diftribués par paquets, dans une roche, pour l’ordinaire quart-
zeufe , quelquefois micacée ; & ils font ici divergents en éventail ; là ,
entre-croifés dans des direâions différentes. On la trouve auffi, mais
rarement, en paquets de lames longues & étroites, qui lui donnent
quelque reffemblance avec une trémolite ; mais en les obfervant aveo
attention, & fur-tout'en les éprouvant au chalumeau, on y reconnoîS
diftinclement les carafteres du fappare.
L a dureté de ce foffile varie ; i l paffe par gradations depuis def
variétés tendres & fra g ile s , jufques à l’efpcce vraiment dure que je
vais décrire.
Sapparfl
tcn d fê .
L e fappare dur préfente les mêmes couleurs que le tendre, mais Sappais
avec encore plus d’éclat. Ses lames, plus fortement unies, font fou-
vent tranfparentes, même en maffe ; on voit de ces cryftaux d’un bleu
foncé de faphir, parfaitement nets & de la plus grande beauté.
L 4
M