' Sagénite
ou fchorl
louge.
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fur leurs tranches ; dans les variétés les. plus fines des efpeees communes
, les angles des prifmes & leurs articulations, ou les réparations
des lames , font plus difficiles à reconnoître. Dans l’efpece la
plus fine que j’aie obfervée, le diametre des lames ou des prifmes qui
en font compofés, n’eft que d’une cinquantième de ligne, tandis que
dans les plus groffieres de celles des Grifons, elles ont jufques à un
quart de ligne, ou plus exactement leurs dimenfions font de o , 02
à o, ae>.
Au chalumeau, la chlorite la plus groffiere des Grifons eft affez
réfraétaire, même fur le filet de fappare ; on ne peut pas en faire des
globules déplus de o , 18, tandis que la chlorite commune en donne
qui ont jufques à o , j.-'j. mais c’eft également un émail noir parfaitement
opaque , & qui, de même que le mica cryftallilé d’un verd noirâtre
, ne pénétré ni ne diffout.
C e l l e s des Grifons-, de même que la commune, paroiifent tendres,
& on les réduit aifément en une poudre d’un.blanc griiàtre. ll'paroit
donc que la chlorite eft un amas de cryftaux d’une eijiece de mica
dont la nature intime ou quelques cireonitânces extérieures reftrei-
gnent l’accroiffement dans certaines limites; je dis la nature intime,
parce que fa fùfibilité & la maniéré dont elle fe comporte fur le fap-
paré , indiquent dan» fa compofition quelques différences d’avec le
mica ; tandis que fa forme & les: autres qualités extérieures paroiifent
la réunir à ce genre Ces mêmes qualités chytniques & extérieures,
paroiifent l’éloigner de la claffe des iubftances à bafe de magnéfie ,
dans laquelle la place Panalyfe de M. H c s p f n e r . Je crois donc que
c’eft avec beaucoup de raifon que le célébré ’W l r n e k a placé cette
fubftance immédiatement après le mica.
§. »894- On a donné jufqu’à préfent le nom de fchorl à prefque
tous les cryftaux, dont la nature n’étoit pas bien connue, &iuf-tout
lorfqu’ils a voient une forme prifmatique : on les diftinguoit eniüite par
D U ST. G O T H A R D , Chip. X X I 1.
leur couleur ou par d’autres accidents; c’eft ainfi que fans aucun motif
raifonnable, 011 a nommé fchorl rouge la pierre du St. Gothard que-
je vais décrire.
L a couleur de cette pierre eft d’un rouge orangé, brillant; le*
petits cryftaux , ceux qui m’ont pas plus d’une i zme. de ligne,font
tranfparents , & ont la couleur & le jeu de ces grenats que l’on
nomme vermeilles : les gros paroiifent opaques, mais leurs petits fragments
ont le même degré de tranfpareuce & la même couleur que
des fragments de vermeille.
L a forme régulière de fes cryftaux paroît être celle d’un prifme
tétraèdre obliquangle , mais dont les angles, de même que les côtés,
paroiifent prefque égaux entr’eux.
J e ne fuis pas bien affnré de la manière dont ces cryftaux fe terminent;
je crois pourtant qu’ils font ordinairement tronqués, net, par
un plan peu oblique à l’axe du prifme- Ces cryftaux font ftriés parallc-
aiient à leur longueur; les ftries font bien fùivies & parallèles entr’ elles.
L a caffure de ces cryftaux varie. M. Van-Eergiiem a obfervé que
leur caffure longitudinale étoit lamelleufe ; & je l’ai ru comme lui
dans des cryftaux qui tomboient en décompolition, &-dans ceux qui'
réfultcnt de la réunion de plufieurs cryftaux ; mais dans les. cryftaux
bien fains & non compofés, la caffure, tant longitudinale que tranf-
verfale ,, m’a paru compade, tirant pourtant fur le conchoïde. Elle eft
d’un rouge prefque noir, ou plutôt d’un noir qui tire un peu fur le
roùge, & fon éclat eft très-vif & prefque métallique ; dans les parties
bien faines du cryftal, fa couleur eft d’un rouge orangé, mais d’un
éclat moins vif par-tout où les cryftaux font écaillés ou fendillés.
L es plus gros cryftaux que je poffede ont deux lignes ou deux
(lignes Si demies d’épaiffeur; mais communément, ils font plus petits ; on
J i i i